INTRO.
Après avoir restauré l’autorité de l’Etat dès l’automne 1944, le GPRF engage le redressement de la France et la remise en place de la République.
La IV ne dure que peu d'années, alors que se voulait durable: pour quoi une telle brièveté?
En 1958 institution de la V° mais qui en trouve sa forme actuelle qu'en 1962
C'est paradoxalement la V° qui sera la plus durable, pourquoi?
Jusqu'en 1962, la France est en recherche d'un nouveau système politique
1° partie: la reconstruction de la république et la IV° République
I) 1944-1946 : la difficile reconstruction de la République engagée par le GPRF
A) Des réformes économiques et sociales durables et engendrant des espoirs et des progrès.
1) Le nouveau contexte politique : le GPRF et le Tripartisme.
a) Le GPRF composé d’hommes et de partis issus de la Résistance et dirigé par De Gaulle s’inspire du programme politique du CNR pour commencer le redressement du pays. P. 270 doc 1: un programme d'inspiration communiste et humaniste
En 45, nécessité d'élaborer de nouvelles institutions. Dans la tradition française et démocratique, c'est une constituante qui le fait:
b) Le Tripartisme, alliance majoritaire entre les trois partis qui ont participé à la Résistance, domine à l’Assemblée nationale (= Chambre des Députés) élue en oct. 1945 : le PCF + la SFIO + le MRP =
Cette assemblée est chargée d'élaborer un projet qui est ensuite soumis au vote des électeurs. Pendant qu'élabo du projet et tant que pas voté, les partis sont au gouvernement, sous l'autorité de DG: c'est le tripartisme
2) Les grandes réformes durables et amenant des progrès.
p270/271:
a) Politiques : droit de vote accordé aux femmes
b) Economiques : * nationalisations ex.
* planification indicative avec Jean Monnet
c) Sociales : * la Sécurité Sociale ;
* les Comités d'entreprise pour les entreprises de plus de 50 salariés, gèrent les oeuvres sociales, sont informés sur la gestion...
3) Au total, plus de démocratie politique, économique et sociale et un rôle accru de l’Etat qui devient l’Etat-Providence (Rappels : inspiration Keynésienne, néocapitalisme, modèle européen…)
B) La difficile reconstruction politique, 1945 et 1946.
1) Difficultés pour mettre en place les nouvelles institutions politiques :
a) 20 janvier 1946 : De Gaulle démissionne car il s’oppose au Tripartisme : * - l'un veut un pouvoir exécutif fort,
* - les autres veulent un pouvoir exécutif faible dominé par une Assemblée Législative prépondérante.
b) La difficile élaboration d’une constitution
Plusieurs projets de constitution sont soumis aux Français ==> plusieurs référendums, plusieurs élections à de nouvelles assemblées constituantes... en quelques mois.
Condamnation par De Gaulle des divers projets car ils fonderaient "un régime d'Assemblée", "un régime des partis" et provoqueraient l'instabilité ministérielle cf. le discours de Bayeux le 16 juin 1946 n°3 p273
NB: DG n'a pas tort car dans un régime d'assemblée, existence de compromis qui font parfois que des majorités différentes du sens du vote des électeurs se dégagent. Mais il dénonce le parlementarisme alors qu'il faut, si on veut critiquer cela, surtout dénoncer le mode de scrutin: la proportionnelle
c) Adoption finale d'une constitution le 13 octobre 1946 fondant la IVème République mais avec 31 % d'abstentions !
Il y a 53 % des votants qui répondent OUI mais ils ne représentent que 35 % de l'ensemble du corps électoral. C'est un mauvais présage pour cette nouvelle République, "la mal aimée"!
2) La constitution de la IVème République, 1946 ==> un régime parlementaire :
a) Pouvoir législatif du Parlement dominant et appartenant surtout à l'Assemblée Nationale, le Conseil de la République n'ayant qu'un rôle consultatif :
Assemblée élue à la proportionnelle ==> difficultés à trouver un parti dominant d'où la nécessité d'alliances entre partis pour gouverner. Les alliances sont souvent instables et changeantes au cours de la même législature (5 ans) et cela provoque l’instabilité ministérielle car la composition des gouvernements doit refléter celle de l’assemblée, sinon ils sont renversés.
b) Pouvoir exécutif faible : gouvernement + Président de la République :
- le gouvernement = le Président du Conseil (des Ministres) et l'ensemble des Ministres : il est responsable devant le Parlement (= régime parlementaire) : il doit recevoir l'investiture et un vote de confiance de l'Assemblée pour pouvoir gouverner et cela peut prendre du temps. Le vote d'une motion de censure par l'Assemblée peut aussi le renverser.
- le Président de la République : il est élu par l'Assemblée Nationale et le Conseil de la République réunis en Congrès pour 7 ans (= Septennat). Il a très peu de pouvoirs, il désigne le Président du Conseil dans la majorité (ou l'alliance politique majoritaire) à l'Assemblée, et surtout, il "inaugure les chrysanthèmes" selon De Gaulle.
En janvier 1947, Vincent Auriol, S.F.I.O., est élu.
II) 1947 – 1955 : ECUEILS ET SUCCES DE LA IVème REPUBLIQUE : LA 3ème FORCE,
LE CENTRE-DROIT et l’expérience mendésiste
A) Les fragilités et les écueils politiques : instabilité gouvernementale et glissement progressif à droite :
1) La fin du Tripartisme avec le départ du P.C.F. en mai 1947 puis une double opposition :
a)Le départ des communistes du pouvoir :
Deux origines : * trois séries de désaccords avec les deux autres partis : le P.C. est contre la guerre d'Indochine, contre le blocage des salaires et dans cette optique, il soutient les grévistes et la C.G.T., enfin il est contre le rapprochement de la France avec les positions américaines et britanniques sur l'Allemagne, la doctrine Truman...
* le contexte international est à l'amorce de la rupture Est/Ouest annonçant la Guerre Froide.
Le départ : * le 4 mai, les députés communistes votent contre le gouvernement, dans lequel il y a des ministres communistes ;
* le 5 mai, le Président du Conseil, Paul Ramadier, SFIO, remanie son gouvernement en éliminant les Communistes.
b) Une double opposition après mai 1947 : *à droite, les Gaullistes : création du R.P.F. en 1947 =
* à gauche, le PCF.
2) Instabilité ministérielle et glissement à droite vont en s'accentuant :
Aucun parti n'a de majorité nette à l'Assemblée ; après le départ du PCF du gouvernement, la SFIO et le MRP cherchent de nouvelles alliances vers le Centre et jusqu'à la droite
De trop nombreuses différences entre ces partis rendent difficiles un accord et une alliance durables, d’où l’instabilité ministérielle : 9 gouvernements se succèdent entre 1947 et 1951 durant la même législature !
a) 1947 - 1952 : la Troisième Force = MRP. +SFIO. + quelques personnalités du Parti Radical + quelques personnalités de l’U.D.S.R. ( ) + C.N.I.P. (
)
b) 1952 - 1954 : après le départ de la SFIO, le Centre-droit est au pouvoir :
La SFIO se retire sur la question de la laïcité : les lois Barangé (du nom du rapporteur, MRP), lois d'aide à l'enseignement privé, (doc. 3 p. 272). Les alliances avec la droite s'accentuent, on trouve même des Gaullistes du ex-RPF (dissout dès mai 1953).
3) La CED ( ), facteur supplémentaire de division et d'instabilité politique
Français, hommes politiques et partis se divisent sur cette question. Aucun gouvernement n’ose faire voter les députés sur ce projet entre 52 et 54 de peur d'être renversé...
En 1954, les parlementaires élisent, au 13ème tour, René Coty comme Président de la République, entre autre parce qu'il n'avait pas d'avis sur la CED. !
B) Succès ou réussites : c'est surtout l'oeuvre de la 3ème Force :
1) La reconstruction poursuit et la croissance économique s'instaure avec le premier plan Monnet et le début d'entrée dans les Trente Glorieuses
2) Progrès social : création du SMIG en 1950.
3) Ancrage dans le camp atlantique : Plan Marshall, OTAN...
4) Choix de la construction européenne :
* discours de l'Horloge en 1950 présentant le projet de construction européenne par les deux "pères" français de l'Europe : J. Monnet et Robert Schuman ;
* création et entrée dans la CECA en 1951, projet français de la CED en 1952.
5) Redressement financier en 1953 avec Antoine Pinay, Centre-droit :
= stabilisation du Franc et arrêt de l'inflation par une politique de rigueur sociale et de déflation et un emprunt indexé sur l'or et exonéré d'impôts et de droits de succession
C) Mais des problèmes coloniaux non résolus et l'instauration de la rigueur sociale à partir de 1952 :
1) Le refus de la décolonisation qui devient répression avec le Centre-droit :
a) Problèmes en Tunisie et au Maroc s'accentuant : Bourguiba arrêté, le Sultan Mohammed déporté en 1952.
b) Guerre d'Indochine s'accentuant jusqu'à Dien Bien Phu qui ==> la chute du Centre-Droit.
2) La rigueur sociale du Centre-droit freine le développement économique et social :
a) L'emprunt Pinay freine la croissance économique car les investissements productifs baissent ;
b) La rigueur sociale provoque des conflits sociaux : dans les services publics contre l'augmentation de l'âge du départ à la retraite aux PTT, à la SNCF, à l'EDF en 1953 d'où l'abandon du projet.
D) Les 230 jours d'expérience mendésiste : un bref espoir déçu (de juin 1954 à février 1955) :
La défaite de Dien Bien Phu ==> la chute du Centre-droit et l'arrivée au pouvoir de Pierre Mendès-France(PMF) appartenant au Parti Radical cf. n° 4 p. 266 discours d’investiture ( et son allocution radiodiffusée) présentant son programme et photos p. 267, 263.
1) P.M.F. restaure l'autorité de l'Etat et réconcilie la IVème République avec les Français :
a) Il a l'appui de la Gauche : Parti Radical -lui-même est radical -, SFIO, PCF, UDSR.
Il y a même des hommes de droite, dont des Gaullistes, qui le soutiennent !
b) Il mène une politique de clarté et de sincérité envers l'opinion, s'adresse aux Français directement par allocutions radio, se préoccupe peu des querelles des partis, es consulte peu…
c) Il mène une politique de courage : fait voter sur la CED, enfin, ..
2) Il règle plusieurs problèmes coloniaux :
a) L'Indochine : indépendance aux Accords de Genève.
b) En Tunisie et au Maroc : il engage des négociations progressives vers l'autonomie puis l'indépendance.
c) En Algérie : il projette de faire des réformes car l'insurrection du FLN vient de commencer en nov. 1954. (la Toussaint rouge)
3) La classe politique, c'est à dire les députés à l'Assemblée, mettent fin à l'expérience mendésiste à la grande déception de l'opinion française :
a) La droite et le centre lui reprochent de "brader" l'empire colonial et en particulier les réformes annoncées pour l'Algérie.
b) Le MRP lui reproche le rejet par l'Assemblée de la CED.
c) Le PCF lui reproche son ancrage dans l'atlantisme et le réarmement de l'Allemagne au sein de l'OTAN qui sont la conséquence du rejet de la CED.
d) Tous lui reprochent de s'adresser directement aux Français, de ne pas jouer le jeu politique habituel...
==> P.M.F. est renversé en fév. 1955 sur la question algérienne.
III) Malgré des points positifs, déclin et échec de la IVème République, 1955-1958.
A) Pourtant, des progrès économiques et sociaux entre 1955 et 1958 :
1) Progrès économiques et sociaux surtout lorsque la Gauche retourne au pouvoir : Edgar Faure, Radical puis Guy Mollet, SFIO, en 1956.
a) Les Trente Glorieuses continuent d'apporter l'expansion dans la stabilité monétaire.
b) Des progrès sociaux en 1956 : * la 3ème semaine de congés payés ;
* la retraite pour les vieux travailleurs (la vignette auto est créée pour la financer) ;
* l'augmentation des remboursements par la Sécurité sociale
2) La décolonisation consentie se poursuit ainsi que l'ancrage dans l'Europe :
a) Tunisie et Maroc indépendants en 56, loi-cadre Defferre en 56 pour préparer la décolonisation négociée de l'Afrique Noire.
b) Traités de Rome en 1957 créant la CEE et l'Euratom.
B) Mais l'enlisement en Algérie compromet la position internationale de la France, sa situation financière et accentue le discrédit et la paralysie politique du régime :
1) L'enlisement, conséquence du programme de réformes de Guy Mollet :
a) "Cessez-le-feu, élections, négociations", ceci entraîne qu'il faut d'abord vaincre le FLN et donc pour cela intensifier la guerre.
Ainsi, * le service militaire est porté à 30 mois ;
* le contingent (= les appelés) est envoyé en Algérie ;
* il est fait appel aux réservistes ;
* sur le terrain, en Algérie, l'armée a une plus grande liberté pour conduire la guerre et prendre des initiatives ==> action psychologique dans le pays pour déconsidérer le FLN + quadrillage par les paras du Général Massu à Alger pour contrôles, fouilles + arrestations torture...
* en outre, l'armée, sans l'autorisation du gouvernement, arraisonne en 1956 un avion marocain sous prétexte qu'il transportait des chefs du FLN- dont Ben Bella -. Sakhiet, un village tunisien est bombardé en fev. 1958 sous prétexte qu'il servait de base au FLN.
b) En conséquence, le FLN est de plus en plus résolu à l'indépendance ainsi que la grande majorité de la population musulmane; le GPRA ( ) est créé en 1958. En revanche, les Français d'Algérie sont de plus en plus hostiles à toute réforme.
2) Les quatre conséquences de l'enlisement en Algérie :
a) Position internationale compromise : désaveu des Grands, de l'ONU suite à la torture, à la répression et l'entêtement... et s'ajoute l'expédition et la crise de Suez.
b) Situation financière compromise : déficit budgétaire, inflation reprennent...
c) Crise morale et politico-morale en France : * les partisans pour la fin de la guerre et l'indépendance de l'Algérie augmentent chez les jeunes, les intellectuels, les dénonciations de la torture se multiplient... * l'extrême-droite nationaliste, xénophobe et antiparlementaire refait son apparition ex. le Poujadisme.
d) Augmentation du discrédit et de la paralysie de la vie politique : * le gouvernement perd son autorité en contrôlant mal ou pas l'armée ;
* les ministères se succèdent après mai 1957 et pendant un mois, en avril 1958, la France n'a pas de gouvernement !
* l'extrême-droite continue à monter et l’antiparlementarisme aussi.
* divisions et éclatement des alliances de gouvernement et aussi à l'intérieur des partis politiques eux-mêmes, à Gauche en particulier.
C) Le 13 mai 1958 : la chute de la IVème République et le retour de De Gaulle au pouvoir :
1) Poussée de l'extrême-droite :
a) en France métropolitaine : des groupuscules fascisants, antiparlementaires, antisémites, anti-arabes, xénophobes s'ajoutent aux poujadistes et demandent un pouvoir fort ;
b) en Algérie, chez les Européens, les "Pieds Noirs", se développe l'activisme du mouvement "l'Algérie Française" qui rêve d'un pouvoir fort ;
c) dans l'armée, plusieurs officiers rêvent, comme les précédents d'un pouvoir fort.
2) Le 13 mai 1958 : insurrection à Alger qui prend le pouvoir pour garder "l'Algérie Française" :
a) Les insurgés = les Pieds Noirs du mouvement "Algérie Française" et une partie de l'armée :
Ils créent un "Comité de Salut Public" dirigé par le Général (en chef) Salan. La direction lui a été confiée par le Général Massu par souci de la hiérarchie, celui-ci n'étant que général.
b) En France métropolitaine, désarroi du gouvernement Pierre Pflimlin qui vient d'être investi le 13 mai même sur un programme de réformes en Algérie :
Le désarroi est grand car l'armée n'est pas sûre, la police n'est pas sûre, elles sont toutes les deux noyautées par l'extrême-droite. Il y a également risque d'un débarquement de l'armée d'Algérie (les paras ) en métropole, la Corse ayant déjà basculé dans le camp de l'Algérie française.
3) Le retour de De Gaulle
a) Les Gaullistes en attente et observation (actives) à Paris, à Alger prennent des contacts, font des suggestions pour dénouer la crise...
b) De Gaulle fait des discours et des déclarations se disant prêt "à assumer les pouvoirs de la République »...
c) De Gaulle est appelé par R. Coty pour former un nouveau gouvernement :
Le 1er juin, il reçoit l'investiture à l'Assemblée, le 2 juin il reçoit les pleins pouvoirs pour 6 mois, le 3 juin il obtient le droit de réviser la Constitution.
La IVème République s'est suicidée à cause de la guerre d'Algérie, elle est aussi morte d'indifférence.
2° partie: La France de la V° République
La France de la V° République
En 58, arrivée au pouvoir de De Gaulle, hostile au « régime des partis » incarné par la IV° République : instaure la V° République, régime + présidentiel et + stable, donc qui doit être + efficace.
Arrivée au pouvoir se fait à la faveur d’une crise = Algérie
En quoi ce régime nouveau permet de résoudre la crise ? Comment expliquer sa durée une fois la crise résolue ? A quelles difficultés est-il confronté ?
I- La république gaullienne (58/69)
A- La naissance de la V° République : un régime né de la guerre d’Algérie
Donc un régime voulu par et pour le général De Gaulle
Qui est De Gaulle en 58 ?:L’homme du 18 juin, = homme de la France libre, celui qui a incarné la résistance depuis Londres. Dans cette affiche, rappel de ce passé glorieux avec la carte de France + la croix de Lorraine
Quand les Alliés chassent les nazis du sol français, c’est De Gaulle qui dirige le GPRF.
Mais il démissionne en 46 car n’est pas d’accord avec la constitution qu’a élaborée l’assemblée : pouvoirs à une assemblée élue à la proportionnelle / Président élu par elle et en est donc dépendant. Assemblée investit le président du conseil
.
dangers ? Dictature : De Gaulle apparaît comme un homme providentiel + image du militaire = qui va pouvoir rétablir l’ordre.
: nous montre toute l’ambiguïté de ce moment = l’année 1958
Crise s’ouvre avec le 13 mai 58 la journée des barricades à alger : les français d’algérie craignent l’abandon de l’algérie par la métropole, Pfimlin réputé plutôt favorable aux négociations avec le FLN, vient d’être nommé président du conseil : à Alger, les généraux (Salan et Massu) prennent le pouvoir : appel à de Gaulle. Le président René Coty nompme De Gaulle président du conseil le 29 mai, DG accepte à condition de pouvoir changer la constitution : les parlementaires l’investissent car il apparaît comme la seule solution possible : est-ce un coup d’état ? Oui si on considère que les gaullistes ont manœuvré mais non dans le sens où ce ne sont pas eux qui ont engendré l’insurrection, il n’y a pas de complot de De Gaulle, il a seulement su profiter d’une situation de crise + ne prend pas le pouvoir par la force = respect de la légalité. Mais quand même danger et on peut dire que de telles situations, historiquement, ont abouti à des dictatures.
B- Un régime mixte
Doc 1 (4p.281) : constitution de 1958 rédigée par De Gaulle et soumise au référendum
Dans la forme, quasiment rien ne change par rapport à la IV° République : élection du président de la république par 80 000 grands électeurs (conseillers généraux, maires, …etc), puis au Suffrage universel à partir de 62 : changement fondamental : légitimité du président, qui n’est plus issu de l’assemblée. Du coup, il peut la contraindre + facilement à accepter ses décisions : pouvoir de dissolution, qui existait, devient applicable.
- c’est donc l’exécutif qui domine. Ce pouvoir exécutif est bicéphale = le président élu pour 7 ans au SU indirect nomme un 1° ministre qui conduit la politique du pays . Le président est chef des armées, peut dissoudre l’assemblée et s’adresser directement aux français par le référendum. En cas de crise, il peut également s’arroger les pleins pouvoirs = article 16.. Le premier ministre est dans la pratique l’éxécutant de sa volonté : il peut le démettre . Le 1° ministre est certes responsable devant l’assemblée mais il peut légiférer par ordonnance ou grâce au 49.3 = passer outre le parlement.+ c’est le 1° ministre qui fixe l’ordre du jour de l’assemblée.
- Le parlement est composé de 2 chambres, on parle de système bicaméral. Elabore et vote les lois. Elue au suffrage universel direct et au scrutin uninominal à 2 tours par circonscription = des majorités claires.
- Création d’un conseil constitutionnel
On peut donc parler d’un régime mixte au sens où il est surtout présidentiel mais pouvoirs importants du parlement.
Ces institutions sont acceptées à une très large majorité (79%, référendum du 28 septembre 1958), seuls les communistes (mollement) et quelques socialistes et radicaux (PMF, Mitterrand qui écrit Le coup d’état permanent), s’y opposent.
C- De Gaulle au centre de la vie politique de 58 à 69
Les institutions ont été faites pour lui.
1- gestion de la crise algérienne renforce les pouvoirs du président : mène une politique ambiguë mais habile : « je vous ai compris » mais dès 59 : autodétermination. Mensonge délibéré dès le départ ou évolution devant une situation qui rend l’indépendance inévitable ?
Doc. 1 p.283 : discours du 4 juin 58 : que dit-il avoir compris ? que les français d’Algérie doivent « continuer sur leur voie » = continuer les réformes pour « pacifier » la situation. = cf en 47 = statut des musulmans changé, = en gros deviennent des citoyens de seconde zone. Là, DG dit qu’il faut aller + loin. Plan de Constantine. Les opérations militaires.
Doc. 5 p .283 : comment a évolué le discours / que veut dire autodétermination ?. les algériens choisiront : quelle peut être la réaction des pieds noirs ? opposition. La 3° solution semble avoir les faveurs de DG. En fait, ce discours traduit la 1° inflexion de DG, pas encore partisan de l’indépendance.
Dès 1960, partisan de négociations, mais ne veut pas négocier avec le FLN
Janvier 1961 : référendum sur le principe de l’autodétermination : 75% OUI.
A Alger, création de l’OAS et putsch des généraux le 22 avril 61 : doc. 6 : le régime résiste.
La guerre s’étend sur le territoire français = militants FLN dans la population immigrée + des intellectuels et des citoyens s’engagent contre la guerre, une forme d’engagement extrême = les porteurs de valises
Des manifestations : du FLN, le 17 octobre 61 / à l’appel du PC = métro Charonne 8 février 62. Une police travaillée par l’extrême droite, et dirigée par M. Papon.
Négociations avec le FLN (durent un peu car DG voulait que la France puisse garder une partie du Sahara. : accords d’Evian 18 mars 62, référendum en avril, 90% oui, puis vote des algériens : indépendance le 3 juillet 62. Formation de l’OAS. Départ des pieds noirs et des harkis.
2- Crise algérienne résolue, certains pensent qu’il va se retirer, c’est tout le contraire : surtout après l’attentat du Petit Clamart par l’OAS, veut renforcer la fonction présidentielle en le faisant élire au Suffrage universel direct = révision constitutionnelle fondamentale car le président gagne en légitimité, à laquelle s’oppose l’assemblée (crainte du « césarisme ») : De Gaulle passe outre les oppositions de l’assemblée en la dissolvant. Référendum du 28 octobre 62 est un succès, et son parti, l’UNR, remporte les élections législatives : DG est plus que jamais au centre de la vie politique. L’UNR est parvenu à faire l’unité de la droite, ce qui lui assure la majorité à l’assemblée pour longtemps (81). La gauche, elle, est divisée = PC / PS. ( le problème que rencontrera ensuite la droite avec la concurrence de l’extrême droite). L’opposition à DG est divisée.
1° élection présidentielle en 65 (puisque DG au pouvoir depuis 58 = septennat) : cela change complètement le sens des institutions = l’élection présidentielle devient un temps fort, le président y gagne en légitimité, la critique qu’on peut faire à cela = cela personnalise le débat. De Gaulle souvent représenté comme un « monarque » républicain, la V° = une « république monarchique ».
D’autre part, les années De Gaulle sont des années de prospérité = au cœur des « 30 Glorieuses » cf cours suivant.. Grande popularité de DG aussi grâce à sa politique extérieure = assurer la « grandeur » de la France : politique d’indépendance nationale, dissuasion nucléaire, politique arabe, quitte l’OTAN, …etc.
Cependant, la 1° ombre au tableau intervient en 65 = paradoxalement, les 45% de DG sontvécus comme un demi échec = mis en ballotage, certes favorable, mais on pensait qu’il serait élu au 1° tour. 2° tour contre F Mitterrand (30%). DG réélu avec 55%
Erosion du pouvoir, se cristallise en mai 68 : doc. p.302/303
1965 : premières élections présidentielle au S.U.
dossier p. 296-297 : les opposants à De Gaulle
texte 6 p. 295
F. Mitterrand qui a derrière lui tous les partis de gauche (du PCF aux radicaux)
Jean Lecanuet, qui rassemble un centre indépendant : la droite non gaulliste
Apparition de la télé
Apparition des sondages.
Fait que la campagne devient plus intéressante et montre une alternative au général
Pouvoir du psdt renforcé car élu au suffrage universel
Renaissance de la gauche et apparition d'un parti centriste
La crise de Mai 1968
La crise de Mai 1968
S'inscrit dans un contexte général de remise en cause du système éco et soc. Prend des formes variées aux EU, Japon, RFA.
Se déroule en plusieurs phases :
Dossier p. 302-303 : regarder photo 4
• Un mouvement universitaire.
- Guidé par les mouvements trotskistes, maoïstes, anarchistes qui condamnent les système d'autorité qui entrave la libération de l'individu.
- - le 22 mars 1968 : début du mouvement pour remettre en cause tout le système de la fac avec le leader Daniel Cohn-Bendit. Erreur du gouvernement : le 2 mai, il ferme la fac.
- - Début du cycle : manifestation, répression.
- - Dans la nuit de 10 au 11 mai 1968, barricades, voitures incendiées, répression policière.
- - Mouvement que personne en maîtrise et certainement pas le gouvernement.
- - Provoque une solidarité de la gauche classique mais qui ne reprend pas à son compte les slogans des étudiants.
- - 13 mai 1958 : grève générale et grande manifestation. début de la 2è phase.
• Une phase sociale :
- 14 mai : début de grèves à qui s'étendent à l'industrie puis aux services.
- - Le 27 mai, G. Pompidou signe les accords de Grenelle qui sont acceptés par la CGT et prévoient entre autre l'augmentation des salaires, la baisse du temps de travail.
- - Mais la base désavoue les syndicats. Les grèves se poursuivent. Le pays est paralysé.
• une phase politique :
- Incapacité du gouvernement à réagir. de Gaulle muet. Déprimé.
- 28 mai, Mitterrand propose la constitution d'un gouvernement provisoire dirigé par PMF, lui même assurant la présidence.
- 29 mai, De Gaulle disparaît. Il est part à Colombey les deux Eglises. Il est avec Massu en Allemagne à Baden Baden qui dirige l'armée française.
doc. 7 p. 303: discours du 30 mai
- - 31 mai : De Gaulle dissout l'AN et appelle au civisme de la population pour soutenir le régime.
- - Immense manifestation de soutien au Général aux Champs Elysée.
• La fin de la crise :
- Grèves cessent progressivement au cours du mois de juin.
- Les élections des 23 et 30 juin 1968 sont les élections de la peur.
- peur par rapport tendances révolutionnaires qui se sont exprimées
- inquiétude pour la vie quotidienne (essence)
- Résultats : victoire de l'UDR gaulliste. (Union pour la défense de la République) 46% des vois, 294 dep/485 plus 64 avec ses alliés (Rep. Indépendants de VGE).
• Les conséquences :
- La gauche écrasée aux élections législatives, remet en cause ses leaders et en particulier Mitterrand. Elle est divisée entre PS et PC d'un côté, prêts à l'alternance démocratique et l'extrême gauche : cf. tableau p. 308
- Le pouvoir du président semble renforcé.
- le référendum d'avril 1969 :
- La gauche souhaite prendre sa revanche
- A droite, déception/ de Gaulle et en particulier dans les milieux d'affaires
- Pompidou a fait savoir qu'il se présenterait éventuellement à une élection : pas de peur du vide.
-27 avril 1969 : 53,2% des voix votent NON. De Gaulle démissionne le lendemain. il se retire de la vie politique jusqu'à sa mort le 9 novembre 1970.
A tendance à renforcer l'importance de la fonction présidentielle dans la vie politique car a dramatisé le référendum en le transformant en plébiscite.
Ne redonne pas vraiment espoir à la gauche car c’est De Gaulle qui a été sanctionné et pas la droite gaulliste. D’ailleurs le candidat de gauche (Deferre) n’est pas présent au second tour des présidentielles : Pompidou (gaulliste) contre Poher (centriste)
doc. 5 p. 301
II_ Les successeurs de De Gaulle jusqu’en 1981
A- La présidence de Georges Pompidou 1969/1974
élu facilement en 1969
politique gaulliste classique, qui ne prend pas assez en compte les attentes nées de 1968
donc une très longue période avec le même parti au pouvoir
L'Union de la Gauche
- Volonté de s'unir depuis l'échec de juin 1968.
- Aboutit à la création du P.S en fev. 1971, au congrès d'Epinay avec F. Mitterrand comme leader.
- - Oct 1971, programme commun pour un gouvernement d'union populaire
Doc. 7 p. 305 : premier paragraphe
En réalité, Pompidou est très malade. Il meurt le 2 avril 1974. Montre les dangers d'une personnalisation du régime
B- Valéry Giscard d'Estaing, un septennat marqué par la crise
Gagne les élections d'une courte victoire : 50,8% contre F.M. en partie grâce à un report des voix gaullistes de Chirac.
Un non gaulliste, qui incarne le centre, le gaullisme étant repris par Jacques Chirac
Fait passer la majorité à 18 ans
Mais la France en crise et les Français aspirent au changement
Elections de 1981 : victoire de Miterrrand grâce à l'Union de la gauche. 52% : dossier sur Mitterand p. 316-317 : à regarder
Et à la division de la droite (Chirac gaulliste)
C- L'alternance : le début du premier septennat de F. Mitterand (1981-1986)
Moment fondamental car la gauche arrive au pouvoir pour la première fois depuis 1958
Dissolution de l'AN pour avoir une majorité de gauche. Victoire. C'est la vague rose : doc. 3 p. 319
Les institutions résistent à l'arrivée au pouvoir d'un président et d'un gouvernement de gauche (4 ministres communistes)
Mitterand fait des réformes sociales (voir fiche) mais ne modifie pas les institutions : il ne touche pas à la durée du mandat ni à l'article 16
Mais sa politique économique n'enraye pas le chômage et la gauche déçoit
1986 : victoire de la droite aux élections législatives
III- L’ évolution récente du régime
l ‘élection de 1986 marque une tournant dans deux domaines :
o o On avait pu penser que la défaite de la droite en 1981 donnait naissance à une longue période dominée par la gauche. Or aucune majorité élue ne sera reconduite depuis 1978 : l’alternance, qui était positive en 1981, devient un élément de fragilité
o o Surtout, pour la première fois sous la cinquième République, parlement (et donc gouvernement) ne sont pas du même bord politique
Cela suppose donc une relecture des institutions et une redéfinition de la répartition des pouvoirs. En effet, en période de cohabitation, la désignation du premier ministre et la formation du gouvernement dépendent dans les faits du rapport de force à l’Assemblée Nationale
Règles définies clairement par Mitterrand dès 1986: texte 2 p. 325
Plusieurs cohabitations : Mitterrand – Chirac –1986-1988), Mitterrand – Balladur (1993-1995) et enfin la plus longue, Chirac –Jospin (1997-2002)
Effets néfastes : texte 4 p. 325
Traduit dans les faits l’incapacité des politiques à répondre durablement aux aspirations des Français
La cohabitation a des effets contradictoires : affaiblit la président mais en même temps le place en position favorable aux moments des présidentielles suivantes.
La réforme de la durée du mandat a d’ailleurs pour but en 2000 d’éviter une nouvelle cohabitation
Elle donne également l’impression que droite et gauche sont finalement proches et renforce donc l’émiettement de l’électorat
Cela se traduit par une évolution des rapports de force politique : la tendance à la bipolarisation est à la fois renforcée et contestée
• • Les deux principaux partis se partagent le pouvoir depuis 1958 : partis gaullistes et P .S.
• • Effondrement du parti communiste
• • Montée des Verts
• • Montée des extrêmes : donne l’élection de 2002 : dossier pp. 330-331
Divorce entre les dirigeants et l’opinion ?
Jusqu’en 1984, la V° République a paru capable de surmonter les crises (notamment la guerre d’Algérie, la crise étudiante de 1968), de dégager une majorité gouvernementale cohérente et de rassembler les Français.
Une situation nouvelle apparaît entre 1984 et 1986.
Elle repose sur trois éléments inédits : – La cote de popularité du président de la République s’effondre (33 % fin 1985). – Le Premier ministre Pierre Mauroy (juillet 1984) soutenu par l’Assemblée nationale, est remercié à la suite d’une gigantesque manifestation à Paris : 1,5 million de personnes mobilisées dans les rues, le 24 juin 1984, contre le projet Savary de nationalisation de l’enseignement privé. – En mars 1986, débute la première cohabitation : pour la première fois sous la V e République, l’Assemblée nationale (à droite) a une orientation politique différente du président de la République (François Mitterrand, socialiste). La situation dure deux ans (1986-1988) et se reproduit à partir de mars 1993 (2 e cohabitation : gouvernement Balladur). La cohabitation qui n’était pas prévue de manière explicite par la constitution tient à la versatilité du corps électoral (" zapping politique ") désorienté par la crise et angoissé par le chômage. Cette situation a deux conséquences perverses sur le fonctionnement des institutions.
D’une part, l’électorat se détourne des grandes formations politiques traditionnelles (droite modérée, socialistes, communistes), au profit de forces nouvelles (écologisme, droite nationaliste…). Or, la logique du scrutin majoritaire ne permet pas à ces forces nouvelles de bénéficier d’une représentation parlementaire proportionnelle à leur poids électoral. D’où la frustration d’une partie des électeurs.
L’essor de la " politique-spectacle "
À partir du milieu des années 1980, la professionnalisation de la classe politique sur le modèle américain rend les campagnes électorales de plus en plus coûteuses et l’accès aux mass media (radio, TV) de plus en plus décisif.
Pour se procurer les recettes nécessaires, les appareils politiques des grands partis cèdent à la tentation de la corruption. En 1989, l’inspecteur Gaudino met en évidence des bureaux d’études fictifs (Urbatechnic, Gracco…) qui financent le parti socialiste en prélevant des pourcentages sur les marchés publics concédés par les ministères et les municipalités socialistes.
Les cahiers Delcroix, saisis lors de l’enquête, discréditent les proches de François Mitterrand et de Pierre Bérégovoy. Le juge Jean-Pierre instruit plusieurs affaires compromettantes pour les grands partis. C’est la plus forte vague de corruption depuis le scandale de Panama sous la III e République (1889-1893). La classe politique tente de se blanchir en votant une loi d’amnistie (15 janvier 1990) qui prévoit que " sont amnistiées toutes les infractions commises avant le 15 juin 1989 en relation avec le financement direct ou indirect des campagnes électorales ou de partis et groupements politiques " (article 19).
Cette loi indigne l’opinion, qui se réfugie dans l’abstention et se détourne de la politique.
La présidentielle ou " la guerre des chefs "
L’élection présidentielle apparaît de plus en plus comme le moment privilégié des grands choix politiques ; elle devient l’enjeu de toutes les ambitions.
Dès lors, la vie politique tend à quitter le terrain des idées pour celui des querelles de personnes et des stratégies individuelles. La " guerre des chefs ", relayée et attisée par les journalistes (émissions de dérision telles que LES GUIGNOLS), mobilise l’essentiel de l’énergie des dirigeants : – affrontement Rocard/Delors/Fabius, à gauche ; – affrontement Giscard d’Estaing/Chirac/Balladur, à droite. Le simple citoyen éprouve le sentiment d’assister impuissant à des débats qui ne concernent plus sa vie quotidienne.
Des propositions sont avancées pour remédier à cette dérive des institutions : – soit l’organisation de primaires (comme aux États-Unis), par exemple en laissant s'écouler trois mois entre les deux tours de l’élection présidentielle ; – soit une élection présidentielle à un seul tour, sur le mode des élections législatives anglaises, ce qui oblige à envisager l’unité de candidature.
Conclusion
Les institutions de la V° République se caractérisent par leur longévité.
; Jusque dans les années 1980, elles paraissent offrir une synthèse efficace entre régime présidentiel et régime parlementaire.
; Depuis quelques années, elles sont de plus en plus critiquées. Elles rendent possibles de fâcheuses dérives démagogiques qui appellent des réformes visant à moraliser le jeu politique et à rapprocher les dirigeants des citoyens.
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