mercredi 2 juin 2010

HISTOIRE: Population, société et culture en France depuis 1945

Population et bouleversement des structures économiques et sociales de la France depuis 1945

P . 338 et suivantes
Axes :
 Trente glorieuses, baby boom
 évolution sociale
 d’une France rurale à une France urbaine
 augmentation du niveau de vie et du confort
 émancipation de la femme
 place grandissante de la jeunesse et des loisirs
 inégalités sociales persistantes
 problème du chômage
 place des étrangers

A) La France des « Trente glorieuses »

1) Quels sont les grands changements sociaux en France de 1945 à 1975 (période dite des « Trente glorieuses ») ?

Les Trente glorieuses correspondent à une période de prospérité économique sans précédent de 1945 à 1975.
C’est une période de mutation de la société française :
- forte augmentation des naissances : baby boom
- développement du confort ménager : réfrigérateur, machine à laver, télévision, etc.
- émancipation de la femme, développement du féminisme

2) Quelle « révolution silencieuse » se déroule selon Valéry Giscard d’Estaing dans le document ci-dessous ?

Extrait : « Une révolution silencieuse » (texte de 1976, Démocratie française)
« …Les choses changent si vite que les mots ne parviennent pas à les suivre. Dira-t-on qu’il y a aujourd’hui deux fois moins de paysans qu’en 1950 ? Ou qu’il n’y a plus de paysans du tout, au sens que ce mot avait il y a vingt-cinq ans ? Le paysan est réellement devenu un exploitant agricole, agent qualifié de l’économie. (…) La puissance motrice installée chez l’exploitant agricole aujourd’hui est supérieure à celle de l’industriel d’autrefois.»

Pendant cette période le travail se transforme : l’agriculture se modernise, l’industrie et les services progressent. Valéry Giscard d’Estaing évoque la baisse massive du nombre de paysans liée aux progrès techniques et à l’exode rural.
La France perd sa vieille identité paysanne, rurale et devient majoritairement urbaine.
3) Comment évolue la place de la jeunesse dans les années 1960 ?

La jeunesse occupe une place grandissante à partir des années 1960. Une « culture jeune » apparaît, faite de musique (ex. mouvement « yé yé »), de sport et de cinéma. Des magazines spécialisés lui sont destinés (« Salut les copains »). Les événements de mai 1968 expriment la révolte de la génération du baby boom contre toute forme d’autorité.
B) La société française depuis les années 1970

1) Quel est le problème économique et social de la France à partir des années 1970-1980 ?
Crise et mutation : crise des vieilles sociétés industrielles et mondialisation = concurrence

Il s’agit du problème de la pauvreté lié à la forte augmentation du chômage, qui touche surtout les jeunes. La crise touche violemment les pays développés à partir du choc pétrolier de 1973. Aujourd’hui le chômage est égal à 10 % de la population active (= ensemble des personnes qui travaillent ou qui en recherchent) (2 millions en 82, 3 millions en 93, toujours dans ces proportions aujourd’hui)
Développement de la précarité (en lien avec le développement des services et le travail à flux tendus)
- Développement de la crise des banlieues, qui n’ont plus de mixité sociale
Mais aussi une mutation : une société post industrielle, société des loisirs et de l’informatisation croissante des services
2) Comment évolue la place des femmes en France ?
Activité p. 358

Depuis 1945 la place des femmes dans la société française a profondément changé :
- une augmentation de leur niveau d’études
- de meilleures positions hiérarchiques dans l’entreprise et en politique (première femme premier ministre en 1991, Edith Cresson, récente loi sur la parité)
- un partage des tâches ménagères plus équilibré.
Une persistance des inégalités (salaires moins élevés à qualification égale)
3) Comment évolue le profil démographique du pays (structure de la population) ?

Le baby boom prend fin au début des années 1970. Les naissances et la fécondité baissent. L’espérance de vie augmente, la population vieillit. Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses et vivent de plus en plus longtemps.
C’est un phénomène général observé dans l’ensemble des pays développés, qui a des aspects positifs (le fait de vivre plus longtemps est signe d’un haut niveau de développement) et négatifs (comment financer les retraites ?). Un seuil de renouvellement qui est cependant presque atteint

Les étrangers et leurs enfants en France
- étranger : une personne qui ne possède pas la nationalité du pays dans lequel il vit
- immigré : personne d’origine étrangère
- émigré : personne qui quitte son pays

1) Pourquoi la France a-t-elle fait appel à de la main-d’œuvre étrangère pendant les Trente glorieuses ?

Pendant les Trente glorieuses (1945-1975) la France se reconstruit puis se modernise. Elle a donc besoin de beaucoup de main-d’œuvre, notamment dans le bâtiment, et fait appel à des travailleurs d’origine étrangère. 1975 : fermeture des frontières, sauf regroupement familial + droit d’asile

2) De quels pays sont originaires les étrangers ?

Ces étrangers sont d’abord majoritairement d’origine européenne (Espagnols, Polonais, Italiens et Portugais) mais la part des Africains s’accroît et devient dominante à partir des années 1960.

3) Dans quelles parties du territoire sont-ils les plus nombreux, pourquoi ?

Les étrangers sont surtout présents dans les grandes agglomérations, au cœur des régions les plus industrialisées du territoire français (Île-de-France, Rhône-Alpes, Sud-Est). L’école joue un grand rôle dans leur intégration, mais celle-ci est souvent compromise par la concentration des populations étrangères dans des quartiers dégradés ( effet « ghetto »).

• Conclusion générale : Un bilan des changements de la France au XXe siècle

En 50-60 ans la France a plus changé qu’en plusieurs siècles.
Au XXe siècle la France, qui demeure l’une des cinq grandes puissances économiques du monde, s’est fortement modernisée et urbanisée. Sa capitale reste une grande métropole européenne et mondiale.
Elle garde cependant encore l’empreinte de son ancienne identité rurale et paysanne dans ses paysages.
C’est cette combinaison entre ces deux aspects, apparemment contradictoires, qui en fait la première destination touristique du monde.

HISTOIRE: La France dans le monde

LA FRANCE DANS LE MONDE ET SA POLITIQUE EXTERIEURE DEPUIS 1945

Livre p. 374 et suivantes

INTRO.
Au XXème siècle, après 1945, la France passe du statut de grande puissance impériale (coloniale, voir p. 376 ) à celui de puissance moyenne à cause de la politique des blocs Est/Ouest et de la décolonisation. Après examen des grandes phases de la politique extérieure de la IVème et de la Vème Républiques, en particulier des orientations durables et des permanences et continuités nombreuses, quel bilan et quelle place reviennent à la France aujourd’hui dans le monde ?


I) DE L'EMPIRE COLONIAL A L'EUROPE :

A) Les liens subsistant avec les anciennes colonies.

1) Perte de l'empire colonial de 1945 à 1962, dont il reste aujourd'hui des "confettis, carte p. 376.

* les D.O.M.
* les T.O.M.
* les POM. = pays d’outre mer

Au total, ces confettis étant dans tous les océans, ils amènent à la France un vaste domaine maritime et stratégique.

2) Liens : la coopération économique, militaire, culturelle avec les anciennes colonies :

a) Lancée par De Gaulle en 1960... ( 30 000 enseignants, 14 000 conseillers techniques et militaires, aides publiques au développement, marchés et débouchés pour les entreprises françaises…).

b) ...contestée au début...par le P.C.F. (l’accusant de néocolonialisme) et la Droite (à cause de sa cherté) ;

3) L'Afrique subsaharienne, un lieu privilégié de la coopération française jusqu'à ces quinze dernières années :

a) Coopération privilégiée : * existence de la "zone Franc" jusqu'en 1994, le Franc C.F.A. était soutenu par la France, après il a été dévalué et aujourd'hui, c'est le F.M.I. qui intervient en Afrique.
* la France s'est fait le "gendarme" de l'Afrique par des interventions militaires pour régler des conflits de frontières, pour soutenir des gouvernements en place, au
Tchad, au Gabon, au Zaïre, en Côte d’ivoire en 2003.
* présence de conseillers personnels des Présidents de la République

a) Un repli depuis 1990 <= F. Mitterrand, au sommet franco-africain de La Baule, prône la démocratisation des régimes africains et l'aide française se fait plus sélective. De plus, l'influence des Etats-Unis s'est fortement accentuée.
<= l’influence des EU s’y est fortement accrue (effondrement du bloc soviétique et « nouvelle frontière stratégique » pour le pétrole autour de Golfe de Guinée et l’allié nigérian).

B) Le choix de l'intégration européenne dès la IVème République (cf. cours IV° et V° Rép.)

1) Sous la IVème Rép., la France joue un rôle moteur, dès sa naissance, dans la construction européenne :

a) Monnet et Schuman, M.R.P., les "pères de l'Europe"

b) La C.E.D., une idée française en 1952 (rejetée en 1954 par l'Assemblée Nationale)

c) La France, cofondateur de la C.E.C.A. puis en 1957 de la C.E.E. et de l'EURATOM lors des traités de Rome.

2) Entre 1958 et 1969, orientation gaullienne donnée à l'Europe : (cf. cours V° Rép.)

a) Recul de l'idée d'intégration politique ou supranationalité pour une Europe des nations ou "Europe des patries", application de l'indépendance nationale chère à De Gaulle.

b) Règle de l'unanimité imposée en 1965 par la politique de "la chaise vide" (la France ne siège plus au Conseil des Ministres de l'Europe bloquant le système jusqu'à satisfaction de sa revendication).

c) Refus de l'élargissement de la C.E.E. au Royaume-Uni, "cheval de Troie des Etats-Unis".


2) Les successeurs de De Gaulle de 1969 à aujourd'hui agissent dans le sens de l'unification et de l'élargissement de l'Europe : (cf. cours V° Rép. et CEE et UE)

a) Elargissement géographique : * 1973, Pompidou, Eire + R.U. + Danemark ;
* 1981, V.G.E., Grèce ;
* 1986, Mitterrand, Espagne, Portugal ;
* 1995, Mitterrand, Autriche, Suède, Finlande, l'Europe des Quinze.
* 2004, Chirac : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Rép. Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre, l’Europe à 25.

b) Davantage d'unification :
* V.G.E. ==> un "Conseil Européen" avec les dirigeants de tous les pays membres se tient régulièrement pour donner les grandes orientations, élection de Parlement au SU, SME.
* Mitterrand et la grande relance de l'Europe à partir de 1985 ==> + la Présidence de Delors à la Commission européenne de 1985 à 1995, l’Acte Unique en 86, Maastricht en 1992 et l'Union Européenne… mais 51 % de oui au référendum sur Maastricht.
* VGE a présidé depuis 2003, les travaux sur le projet de constitution européenne soumis au référendum de mai 2005

4) Bilan aujourd'hui de l'intégration européenne : (cf. cours UE, Hist. Et Géo)

a)Réussite économique : grâce à la C.E.E. puis à l'U.E., la France est la 5ème puissance économique mondiale.

b) Les craintes, les difficultés et les limites suscitant des résistances persistantes :

* sur la perte de souveraineté nationale
* sur le « manque d’Europe sociale » (pas de solution à la crise économique ni au chômage, pas de grandes ambitions visant au progrès social ou même à l'unification sociale, mais la déréglementation économique et l'extension du libéralisme, la rigueur économique et budgétaire imposée par l'entrée dans l'Euro ...)

Les débats de 2005 sur la constitution européenne portent sur ces différentes inquiétudes.

II) LA FRANCE ET LE MONDE.

A) 1944 à 1969, la France s'affirme (= se considère) comme une grande puissance :

1) La France reconnue, après la guerre, comme un des quatre Grands par les trois autres.(cf. bilan 2° guerre)
2) Sous la IVème Rép., ancrage dans le bloc atlantique et guerre froide : la France devient une puissance moyenne ayant perdu de son indépendance nationale : (cf. cours bilan 2° guerre et IV° Rép.)

Cf. plan Marshall en 1947, O.T.A.N. en 49-50, l’aide américaine lors de la guerre d'Indochine...
=>...tout cela montre une dépendance certaine vis à vis des Etats-Unis, une absence de liberté de manoeuvre du fait de la bipolarisation du monde (révélateur : l'affaire de Suez en 1956).
Ajoutons-y le discrédit international au moment de la guerre d'Algérie.

 A la fin des années 50, la France prend conscience qu'elle est une puissance moyenne.

3) 1962-1969 : De Gaulle veut restaurer l'indépendance nationale et "la grandeur de la France",
a) Indépendance vis à vis des E.U. ]
] Cf. cours
b) Positionnement de la France entre les deux blocs. ]
] V° République.
c) Rôle d'intermédiaire entre les pays riches et le Tiers-Monde ]
(relations et aides à l'Afrique, à l'Amérique Latine et surtout aux pays arabes). ]

B) De 1969 à nos jours, malgré ses ambitions, la France subit un recul relatif :

1) Après 1969, continuités et permanences pour conserver l'indépendance nationale et une politique extérieure active :

a) Poursuite de l'indépendance nucléaire avec des périodes de critiques et de désapprobation internationale contre les essais dans le Pacifique :

Ex. affaire du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace s'opposant aux essais nucléaires et saboté par les services secrets français en 1985 ;
Puis protestations et sanctions économiques de l'Australie lors de la reprise des essais à Mururoa en 1995
(débuts du septennat J. Chirac). Expériences abandonnées aujourd’hui.

b) Poursuite de la position originale entre les deux Grands :

Même si les relations avec les E.U. sont moins conflictuelles qu'avec De Gaulle, la France se montre toujours indépendante, conciliante avec l'U.R.S.S. et le bloc de l’est.
Ex. voyages et échanges économiques se poursuivent (Pompidou, 3 fois en U.R.S.S., Mitterrand en 1985...), pas ni d’embargo commercial contre l’URSS ni de boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 80 ...

c) Rôle d'interlocuteur privilégié avec le Tiers-Monde et toujours avec les pays arabes :

Ex; conférences Nord/Sud : V.G.E., conférence de Paris, 1975 puis Mitterrand, conférence de Cancun, 1981.
Politique de reconnaissance de l’OLP et des droits des Palestiniens au Moyen-Orient.

2) Dans les années 90, la politique extérieure subit quelques reculs et des adaptations à l’après guerre froide.

a) Baisse d'influence en Afrique Noire avec la montée de celle des E.U

b) Fin du rôle original entre Est et Ouest suite à la fin de la guerre froide en 1989 mais refus de l’hégémonie américaine cf. *guerre du Golfe en 1991, Mitterrand se « démarque » des EU, « n’aliène pas la diplomatie française » et « remplit seulement le mandat de l’ONU »
* en 2003, Chirac : rejet de l’intervention américaine en Irak.

c) La France joue la carte des instances internationales pour exprimer ses ambitions qu’elle n’a plus les moyens de mettre en œuvre : * ex. à l’ONU dont elle soutient le rôle premier dans l’instauration d’un nouvel ordre mondial, la défense des droits de l’Homme, de l’ingérence humanitaire
* et aussi, il reste à jouer la carte européenne : en tant que 2ème puissance
économique de l'U.E. et 1ère puissance politique historique, la France peut redevenir un acteur primordial sur la scène internationale.

III) AU DEBUT DU XXIème SIECLE : LA FRANCE, UNE PUISSANCE MOYENNE AYANT UNE PRESENCE MONDIALE.

A) La 5ème puissance économique mondiale (5ème PIB)

Points forts : échanges ouverts sur le monde, exportations en agriculture, biens industriels et services cf 4 p. 379 : l’airbus), quelques F.M.N puissantes, 1ère destination touristique mondiale, ....membre du G8, et tout cela surtout grâce à l’intégration européenne.

B) La France est une grande puissance militaire :

- Un des cinq pays au monde ayant officiellement l'arme nucléaire.
- Le 3ème exportateur d'armes mondial.
- Une armée de métier depuis 1997 et un corps d'armée commun avec l'Allemagne.
- Des bases militaires partout dans le monde cf. les "confettis d'empire"...
- Des interventions militaires dans le monde, seule ou avec l'O.N.U. ou l'O.T.A.N, carte p. 348.

C) Présence et prestige culturels mondiaux malgré le recul :

1) Prestige de la culture française et du « pays des droits de l’Homme ».

Ex. littérature ( plus passée qu'actuelle, certes ), philosophie ( Foucault, Barthes, Lyotard...), sociologie ( Bourdieu...), histoire ( Braudel, Furet...), cinéma, art et patrimoine artistique ( Paris, les châteaux de la Loire, le Louvre le plus grand musée du monde...), l'art culinaire... et pays de référence à cause des droits de l’homme de 1789.

2) La Francophonie resserre les liens entre les 130 millions de personnes parlant français sur les 5 continents et assure la promotion de la culture française partout dans le monde :

Ex. - Haut Conseil de la francophonie et sommets de chefs d'états francophones ;
- Chaînes françaises de télé internationales, Radio France Internationale ;
- Les "Alliances Françaises" : organismes officiels diffusant la culture française à l'étranger
* Défense de l’exception culturelle française dans le cadre de l’OMC et face à la mondialisation et/ou américanisation de la culture.

3) Le recul est malgré cela indéniable :

Suite à l'influence mondiale du modèle américain, de la domination de la langue anglo-américaine, du faible poids de la France dans les nouveaux réseaux de communications et les NTIC.

CONCL.
Ainsi, au début du XXIème siècle, la France est une puissance moyenne, elle a des ambitions mondiales –certains à l’étranger disent des prétentions -- qu’elle n’a plus totalement les moyens de mettre en œuvre. Cependant elle a toujours un rayonnement et un prestige internationaux incontestables du fait de son passé prestigieux et aussi grâce à Paris, l’une des six villes-monde…

GEOGRAPHIE:La Russie, un territoire en recomposition

La Russie: un État et un territoire en recomposition
L'URSS était une super puissance jusqu'en 1991. L'URSS a disparu remplacée par une Russie qui semble amoindrie territorialement, économiquement et politiquement.
Pbq : quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle Russie ? Peut on la considérer comme une grande puissance ?

I- Un territoire recomposé

A) L'éclatement de l'URSS
Novembre 1989 : chute du mur de Belin. Décembre 1991 : les accords de Minsk marquent la disparition de l'URSS. L'URSS a été remplacée par la CEI, la Russie est une fédération.

Aujourd'hui : les frontières correspondent à celles de la Russie du XVIIe s.
La Russie a perdu deux façades maritimes : mer Baltique, mer Noire.
Nécessité de réorganiser l'espace : les voies de circulation passent parfois par des Etats aujourd'hui indépendants ; perte de certains ports importants : Odessa (Ukraine).Un État fédéral instable
La nouvelle constitution de 1993 indique que la Fédération de Russie comporte 89 « sujets » dont 21 Républiques. Ce découpage veut préserver les ethnies et les langues.
L'organisation est instable car certaines ethnies manifestent leur désir d'indépendance :la Tchétchénie : a proclamé son indépendance en 1991.
1994-1997 : conflit ouvert avec la Russie.
Depuis situation de conflit plus ou moins larvé, reprise de contrôle de la Russie
le Tatarstan en 1992.
Les frontières sont instables : Ex : Caucase une zone pluriethnique instable (voir croquis)
2) Une économie en transition
Libéraliser l'économie
La transition d'une économie socialiste et planifiée à une économie libérale est difficile.
Les exploitations agricoles héritées de la période soviétique sont peu productives.
Conséquences : insuffisance alimentaire, forte inflation, progression du chômage, baisse générale du niveau de vie.
Pourtant des efforts ont été faits : privatisations à 75%, créations de PME, créations de zones franches, tentatives pour développer la concurrence...
Cependant : Le développement des exploitations agricoles privées reste très lent, Le secteur tertiaire demeure souvent informel et en marge des lois. Il s'est développé une économie parallèle faite de troc qui ne facilite pas le décollage économique de la Russie.
Diversifier les productions
L'industrie reste dominée par les très grandes entreprises et combinats.
Les secteurs hérités de la période soviétique sont : l'industrie militaire, la chimie, la construction mécanique et électrique, la sidérurgie, la métallurgie...
Libéraliser les transports
Les réseaux restent propriété de l'Etat.
Les compagnies qui gèrent les transports routiers et fluviaux ont été privatisées.
3) Une nouvelle société : activité p. 316/317 Questions 1 et 3
1- La situation démographique est préoccupante : l'ISF n'est que de 1,3 enfant/femme, l'espérance de vie n'est que de 67 ans, la mortalité augmente : suicides..., le solde naturel est négatif. L'état sanitaire est catastrophique. Cette population est renforcée par un solde migratoire positif : venues des ex pays de l'ex URSS.
3- La plupart des grandes entreprises d’Etat sont passées aux mains des oligarques (souvent issus de l’ancienne nomenklatura), créant une population de « nouveaux riches » et une classe moyenne qui s’occidentalise. A l’opposé, des « nouveaux pauvres », réduction cependant dans les années 2000 avec le rebond de l’économie russe (envolée des prix des matières premières)

4) La recherche d'une nouvelle place internationale
1991 : La disparition d'une super puissance
L'URSS était la seconde super puissance mondiale depuis 1945. Elle disposait d'Etats satellites à l'Est de l'Europe. Elle influençait certains mouvements politiques en Afrique et en Asie
De nouvelles relations avec les anciens pays satellites
Les anciens satellites se tournent vers : l'U.E., l'OTAN. La Russie a perdu de son influence.
La recherche d'une nouvelle place dans le monde.
La Russie appartient désormais au G8. Elle souhaite développer ses débouchés avec les pays du Pacifique. Mais rivalité politique avec le Japon. Volonté d'indépendance vis à vis des EU et de l'UE.
Conclusion : La Russie est en mutation. Elle demeure une grande puissance malgré les difficultés qu'elle traverse. Il s'agit de trouver une nouvelle place dans un monde lui même en évolution et notamment en Europe.

II- Un terrtioire immense mal maitrisé
Pb : Quels sont les atouts et les contraintes de l'immense territoire russe.
1) Le plus grand territoire monde
Un territoire immense
17 M km. O/E= 9000km. N/S=3000km. S'étend sur 2 continents : Europe et Asie. 9 jours de Transsibérien pour aller de Moscou à Vladivostok.
Un territoire marqué par le froid

Océan glacial arctique
Grande plaine russe

O
u
r
a
l




Plaines et plateaux de Sibérie


Hautes montagnes

Climats continentaux froids
Climats continentaux froids
Plus on avance vers l'Est plus les hivers sont rigoureux : 80% du territoire échappe à toute exploitation agricole.
Présence de merzlota (=sols gelés en permanence).
Le dégel (=raspoutitsa) n'est que superficiel.

Trois paysages végétaux
Toundra= mousses et lichens
Taïga=bouleaux et conifères.
Steppe=terres noires (tchernoziom)
Forêt= 60% de la superficie de la Russie.

Une population inégalement répartie
Des densités inégales
Densité de 9 hab/km.
78% pop/25% territoire 22% pop/75% territoire.
Fortes densités autour de Moscou.
La Russie apparaît comme un pays sous peuplé.


Une population nombreuse et multiethnique
150 M d'hab.
128 groupes ethniques.
Il existe une majorité slave : Russes= 82 %. Ukrainiens, Biélorusses : 4%.
Il existe des minorités non slaves : populations d'origine turque : Tatars, Bachkirs ; populations caucasiennes : Avars, Tchétchènes, Ossètes, Kalmouks ; populations esquimaux. La diversité ethnique est renforcée par celles des religions : orthodoxes majoritaires, islam, bouddhisme.

Un territoire mal maîtrisé
Un réseau urbain insuffisant

73 % de population urbaine. 13 villes millionnaires.
Les villes sont principalement situées dans la partie Ouest du pays. Le réseau est dominé par Moscou. Seule Saint-Pétersbourg peut concurrencer Moscou. En Sibérie : quelques villes le long du Transsibérien.
Des campagnes à revitaliser
Les campagnes ont souffert du système soviétique. Aujourd'hui se crée autour des villes un espace périurbain qui attire la population urbaine. Les campagnes plus éloignées retrouvent un rôle économique certain à la suite de la crise que connaissent les activités industrielles traditionnelles.
Un réseau de transport insuffisant
Les réseaux terrestres sont d'abord insuffisants :
En Russie, tous ont été organisés en étoile autour de Moscou.
En Sibérie : 2 liaison Ouest-Est : le Transsibérien, le Baïkanal, Amour, Magistral.
Les réseaux terrestres sont également vétustes. Le transport routier assure moins de 1% du trafic.
Les axes fluviaux sont peu pratiques : orientés Nord-Sud alors que les liaisons doivent se faire d'Est-Ouest ; pris dans les glaces 7 mois sur 12. La route maritime du Nord n'est ouverte que deux mois par an.
Seul le port de Mourmansk échappe à l'englacement hivernal.
Ports internationaux : Mer Baltique : Saint-Pétersbourg, Kaliningrad ; Mer du Japon : Vladivostok ; Mer Noire : Novorossiisk.


Des ressources naturelles nombreuses mais gaspillées
La Russie est autosuffisante dans de nombreux domaines : pétrole, bois, charbon, fer...
1er producteur mondial de gaz ; 2e d'électricité. ; 3e de charbon.
Elle possède de grandes réserves : 2 grandes zones la Sibérie, la péninsule de Koma et l'Oural (fer). Les matières premières sont transportées sur de longues distances. La nature a été maltraitée durant la période soviétique de manière parfois irrémédiable (=écocide).
Conclusion : Le territoire russe est immense et possède de fortes contraintes naturelles, notamment climatiques. Il est difficile de le mettre également en valeur.
Cet espace est actuellement en recomposition.

III- Les inégalités régionales russes
Une double opposition héritée de l'ex URSS centralisée : entre la Russie et la Sibérie ; entre Moscou et sa région et le reste du pays.
Pb : comment s'organisent les différents espaces russes ?
1) La Russie
Moscou : centre du pays
Capitale politique, économique et culturelle.
Agglomération de 12M d'hab. Ville de 8,9M d'hab.
1er centre industriel du pays. Industries diversifiées : électronique, chimie, construction mécanique, nombreux laboratoires... Présences de sièges de firmes étrangères. Bénéficie d'une md'o qualifiée.
70% du trafic aérien.
Seule ville concurrente : Saint-Pétersbourg (capitale de 1712 à 1918).
Un espace industrialisé
S'y trouve la majeure partie des industries russes.
¾ de la production industrielle russe. Les industries bénéficient des ouvertures maritimes sur la mer Noire et la Baltique. Moscou=1er centre industriel. Saint-Pétersbourg=2e centre.
Oural et Volga = régions d'industries lourdes : chimie, métallurgie..., régions de biens de consommation : automobiles... Ces régions sont actuellement en reconversion : biens d'équipement.
Le seul espace agricole du pays
2 principaux espaces agricoles : la zone des Terres noires (2/3 du blé, 9/10e du sucre et du tournesol) ; les régions agricoles du Nord-Ouest consacrées à la polyculture.
La SAU=13% du territoire russe.
2) La Sibérie
Une périphérie marginale
La Sibérie a été exploitée à partir de fronts pionniers.
Caractère ponctuel de l'urbanisation et de l'industrialisation.
Ex : ville de Ourengoï qui apparaît comme un lieu de travail et de richesses.
=ville créée pour l'exploitation du gaz à 80 km au Sud du cercle polaire.
Espace toujours à l'écart du centre. Il se tournerait aujourd'hui vers la Chine ou le Japon pour assurer son développement économique.
Une mise en valeur différenciée
Nord : matières premières
Sud : agriculture, industries lourdes, voies de circulation...
Le Nord apparaît en grande crise : chutes des productions, départs des populations.
Au Sud : seule Novossibirsk apparaît comme un pôle. Les zones industrielles sont en perdition.
Actuellement les projets de mise en valeur de la Sibérie sont arrêtés faute de moyens financiers.
Une ressource de matières premières
Sibérie= 70% du pétrole, 80% du charbon, 90% du gaz de Russie.
Les grands barrages fournissent l'hydroélectricité .
Conclusion : Deux grandes oppositions. L'enjeu est de remédier à ces déséquilibres spatiaux. Cela nécessite un redéploiement des activités et des voies de circulation.
Cela nécessite de lourds investissements. On peut se demander si la Russie en a actuellement les moyens.

dimanche 16 mai 2010

GEOGRAPHIE: l'espace méditerranéen

Une interface Nord / Sud : l’espace méditerranéen

Carte murale

Une rive d’Etats industrialisés / une rive d’Etats en développement. Mais ce clivage est moins marqué à l’Est. On parle des PSEM = pays du sud et de l’est de la méditerranée.
De nombreux contacts entre le Sud et le Nord : flux importants et variés. Ces contact peuvent contribuer au développement des 2 rives mais aussi ébranler parfois les structures sociales : migrations du Nord vers le Sud / tourisme de masse vers le Sud, en sont des exemples.
Un espace d’unité en terme de civilisation, des traits communs : la mer intérieure la + vaste du monde a été le lieu d’épanouissement de civilisations brillantes, parfois tout autour de la Méditerranée comme pour les romains = la mare nostrum, ou une partie de celle-ci comme pour la civilisation arabo-musulmane. La Méditerranée est le lieu qui a vu naître et s’épanouir les 3 religions monothéistes = Jérusalem. Le judaïsme présent tout autour de la Méditerranée par la diaspora juive / le christianisme s’est dans un 1° temps répandu dans l’ensemble du bassin méditerranéen ( fin de l’Empire romain), puis les arabo-musulmans à partir du VII° siècle conquièrent un Empire essentiellement méditerranéen. (Christianisme puis Islam vont ensuite bien au-delà de la Méditerranée.)
Unité de climat = un climat chaud et sec l’été, sur toutes les rives de la Méditerranée sauf certains littoraux = Libye, Egypte = aride. La Méditerranée est souvent définie comme le domaine où l’on peut pratiquer la « trilogie méditerranéenne » = blé / vigne / olivier. Pour cela, nécessité d’un fort ensoleillement mais aussi d’un minimum d’humidité.
Unité de végétation = xérophile (NB : les plantes méditerranéennes sont souvent très odorantes car nécessité de lutter contre l’évaporation progressive du parfum). Maquis et garrigue, végétations basses et peu luxuriantes .
+ cadre montagneux en amphithéâtre, laissant souvent une petite bande côtière de plaine (cf image de Sicile p. 274). Une zone sismique, de nombreuses failles (du Maghreb à la Chine)
Tout cela participe aux représentations que nous avons sur la méditerranée = bleu du ciel et de la mer, parfums, soleils, etc…Une certaine unité culturelle aussi = la famille de paysans méditerranéens, vignerons, .. ;etc, souvent pauvre, des terres en effet marquées par leur aridité. Mais aussi un certain art de vivre méditerranéen (le fameux régime alimentaire qui favorise une bonne santé, par exemple)

Mais au-delà de cette unité, la Méditerranée se caractérise surtout par sa grande diversité

La position d’interface est-elle un facteur de développement ?


I- Les lignes de partage de l’espace méditerranéen

Une géographie de la fracture

Schéma p. 301
Le clivage majeur sépare le Nord et le Sud. Méditerranée riche = pays de l’UE + Israël / Etats défavorisés = PSEM + Balkans. Nuances = Libye producteur de pétrole un peu + riche / Balkans touchés par une situation de guerre et un certain retard. Turquie = cas limite
NB à l’échelle mondiale, les pays du Maghreb et l’Egypte pas parmi les + « en retard »


un pays très intégré dans les échanges avec le Nord : agriculture d’exportation / Istanbul plaque tournante de l’immigration / pôle touristique / doc 12 p 287 : des industries comme l’automobile issues des délocalisations UE
Turquie souhaite entrer dans l’UE pour s’ancrer encore davantage dans l’Occident. Le mode de développement peut s’apparenter à celui d’un NPI = fondé sur des industries de main d’œuvre = textile, qui est exporté mais également vendu sur place = développement d’un marché intérieur, ce qui favorise également l’industrie automobile. + investissements étrangers importants, un pays très ouvert économiquement. Mais beaucoup moins que les NPI.
La Turquie aimerait jouer un rôle d’interface entre le Nord et le Sud, à la tête des PSEM. Dans ce cadre, rôle d’Istanbul. Mais soumis à l’adhésion à l’UE. La Turquie est une puissance industrielle à l’échelle de la Méditerranée

Le clivage démographique constitue la ligne de fracture la + évidente cf transparent : en ½ siècle , la pop méditerrranéenne de l’UE a gagné 30 %, les PSEM 150% :
Les pays méditerranéens de l’UE sont parmi ceux qui connaissent les taux les + faibles de fécondité = 1,2 à 1,3 en Espagne, Italie, Grèce.
malgré une baisse de la fécondité (2,5 en Turquie, encore 3,5 cependant en Egypte), la croissance démographique continue dans les PSEM : pose des problèmes sociaux et économiques, accentue le processus d’urbanisation (et de littoralisation ) ( = des campagnes surpeuplées sont quittées) et alimente des flux migratoires.

L’espace méditerranéen est un espace de tensions : le problème de l’eau est fondamental : cf Libye / Algérie sur les nappes fossiles , cf surtout Israël / Palestine, Espagne entre les régions.
Des tensions politiques autour des frontières subsistent : Chypre, question israélo-palestinienne. + la question des minorités comme partout dans le monde mais ici particulièrement puisque nombreux déplacements de pop dans l’histoire : Berbères et kabyles, kurdes, mosaïque des balkans.


II- Des flux dissymétriques

A- D’amples flux migratoires

Cf transparent
Cf l’historien Fernand Braudel parle d’un « espace-mouvement » = des déplacements de pop perpétuels, à cause d’invasions, guerres, …etc, ce qui a abouti aussi à la complexité ethnique actuelle
Le territoire méditerranéen jusqu’à récemment était plutôt un espace quitté : cas de l’Espagne et de l’Italie, vers l’Europe non méditerranéenne = du Nord. Avec développement, ces pays deviennent des pays d’accueil : la majorité des flux se dirigent du Sud vers le Nord, depuis les années 50 / 60 = une immigration de travail encouragée par les pays du Nord, à laquelle s’est ajoutée + récemment une immigration de l’Est vers l’Ouest = avec crise des Balkans + effondrement du communisme. Cf albanais en Italie. Traditionnellement, immigration turque en Allemagne. Aujourd’hui, flux Est / Ouest de la Méditerranée voient leur part relative augmenter
Les pays du Nord se sont largement fermés à l’immigration depuis la crise de 75
Flux à l’intérieur du Sud vers les pays pétroliers
Explosion de l’immigration illégale, mais dans laquelle la composante méditerranéenne est de + en + faible : le Maghreb par exemple joue dorénavant un rôle d’espace de transit pour l’immigration originaire de l’ Afrique subsaharienne. Ceuta et Mellila = enclaves espagnoles au Maroc = un espace que les migrants tentent d’atteindre, parfois au péril de leur vie. Europe a organisé l’espace Schengen = suppression des frontières intérieures à cet espace, mais renforcement des contrôles extérieurs
Un facteur de déstabilisation des sociétés quittées (fuite de la main d’œuvre) et des sociétés d’accueil .
Développement de flux Nord Sud = riches, souvent retraités, d’Europe du Nord. Parfois seulement résidence 2°, dans ce cas, tourisme, parfois installation définitive (retraités français au Maroc)

B- Des flux touristiques majeurs

Le 1° espace touristique mondial. Atouts climatiques et culturels + proximité d’une population à haut niveau de vie. Espagne et Italie attirent la moitié des touristes (proximité, aménagements pour le tourisme de masse) + France du Sud, Egypte, Grèce + développement Tunisie, Maroc, Turquie, + récemment Croatie. 1° activité éco pour de nombreux pays du bassin, permet l’apport de devises. Mais les bénéfices profitent principalement aux acteurs étrangers à la région, + dans le cadre du tourisme de masse, les touristes n’ont qu’un contact très limité avec la population. Cf transparent Tunisie
Le tourisme génère cependant un certain nombre de problèmes:
Pb environnementaux : pollutions diverses. Pb de l’eau
Pb des fluctuations des goûts = le bétonnage de certaines côtes comme le littoral languedocien en font un espace moins attractif aujourd’hui (cf transparent)




C- D’importants flux économiques et financiers
- des flux économiques et financiers qui reposent sur le différentiel économique, mais pas comme frontière EU / Mexique = peu d’investissement du Nord vers Sud, peu de « délocalisations industrielles » (car instabilité politique)
- les flux financiers = du Nord vers le Sud = investissements internationaux dans les industries de main d’œuvre (peu) et dans le tourisme (seule source de devise) + transferts financiers des émigrés.
- Flux de matières 1° et de marchandises : la Méditerranée est un des principaux lieux d’échanges du pétrole car proximité des plus grands champs pétroliers mondiaux et foyer majeur de consommation.
Nombreux échanges Nord/ Sud de produits agricoles : le sud de la Méditerranée profite de 2 atouts = climat + main d’œuvre.
C’est aussi l’espace d’échanges des biens manufacturés, soit à l’intérieur de la Méditerranée, soit venant d’Asie.

- flux illégaux : espace méditerranéen est notamment un des lieux de passage de la drogue (cannabis)
- des flux informels : exemple des marocains, 2 millions ont traversé le détroit de Gibraltar en 2000 ( 1 million en 1991) :parmi eux, 250 000 marchands ambulants, dans des camionnettes pleines à craquer, acheminent des produits achetés en France mais importés d’Asie, pour les revendre au Maroc, au maghreb et dans toute l’Afrique ( souvent d’anciens ouvriers agricoles du Sud de la France qui se reconvertissent dans le commerce), commerce à la limite de la légalité voire illégal quand il s’agit de contrefaçon.

La Méditerranée est donc non seulement un espace d’échanges entre les pays qui la bordent mais aussi entre ces pays et le reste du monde. Ces échanges sont fondés sur les inégalités, leur multiplication a des conséquences sur l’organisation de l’espace des sociétés méditerranéennes


III- Des territoires et des sociétés recomposés

Les sociétés méditerranéennes sont en pleine évolution.
Elan démographique des PSEM agit comme un puissant vecteur de transformation sociale = poids des jeunes, de plus en plus alphabétisés mais souvent au chômage : contestation des pouvoirs en place (qui peut prendre la forme du radicalisme religieux) + influence de la proximité du Nord : par les images télé et les enclaves touristiques, diffusion au sud d’une image idéalisée su nord qui incite à l’émigration. Double phénomène d’attraction / répulsion.



- des littoraux attractifs : tourisme + urbanisation + développement des échanges. Historiquement, les littoraux étaient plutôt répulsifs = souvent malsains, aujourd’hui « bonifiés », = assèchement des marais
Dans les pays de l’UE, constitution d’un « arc latin », espace moteur de l’UE, bien relié à l’espace moteur principal = l’Europe rhénane, population dense, métropoles puissantes et dynamiques ( Valence, Barcelone, Marseille, Gênes, Rome)
- des campagnes en crise et des agricultures en mutation : les sociétés du sud restent des sociétés très rurales. Depuis un demi siècle, les PSEM ont cherché à moderniser leur agriculture, notamment grâce aux progrès de la petite hydraulique moderne.


- des villes difficilement gérables : croissance urbaine rapide, difficile à contrôler dans les PSEM : bidonvilles de Casablanca (doc 4 p.283) et surtout du Caire : toute une ville « informelle », pas tout à fait illégale. Grandes villes plaques tournantes des migrations : Istanbul doc.5 distribué.

Conclusion : une géographie de la fracture. Mais volonté d’unification par l’Union Européenne : doc p.285 n8 : les enjeux de « l’euro-méditerranée », mais de nombreux défis restent à relever

jeudi 13 mai 2010

GEOGRAPHIE: Unité et diversité des suds / l'exemple du Brésil

Unité et diversité des Sud

INTRO : déjà vu : L’inégal développement à l’échelle du monde. Les États du
Sud présentent des traits communs, liés au sous-développement : p. 246.

Ils se différencient toutefois de manière croissante, en fonction de politiques de développement inégalement efficaces :
- P 248 : les conséquences des différents choix politiques
- P. 250 : l’hétérogénéité de plus en plus grande des Suds

LE BRESIL : CONTRASTES SPATIAUX DE DEVELOPPEMENT


INTRO. :
Le Brésil est un bon exemple pour illustrer les contrastes de développement des pays du Sud: déjà même, sans parler de ses disparités territoriales, le contraste apparaît entre le Brésil NPI 9ème puissance économique du monde et 1ère puissance régionale d’Amérique du Sud et le Brésil PED au 75ème rang du monde pour l’IDH. Plus qu’un autre pays du Sud, le Brésil est un pays mal développé.
Cartes majeures p. 252 et croquis p. 269
Présentation :
Etat-continent : 8,5 millions de Km2 aux richesses naturelles forestières, agricoles, minières et énergétiques importantes : minerais, potentiel hydraulique, quelques hydrocarbures…
175 millions d’hab. très métissés (les descendants des Indiens précolombiens, des esclaves noirs et des émigrants européens),vivant dans un Etat fédéral composé de 26 Etats regroupés en cinq grandes régions : le Nordeste, le Sudeste, le Sud, le Centre-Ouest et le Nord, ayant retrouvé la démocratie depuis 1985.
Puissance régionale : « leader » de l’Amérique du Sud, la moitié de sa population, de son PIB et de sa superficie, poids dominant dans le Mercosur… et une des 1ères puissances du Sud dont il défend les intérêts face au Nord dans les négociations à l’OMC.
Puissance mondiale : 9ème puissance économique mondiale par le PIB, insertion dans la mondialisation (stratégie autocentrée d’un NPI, 3ème exportateur agricole, ayant une ou deux métropoles appartenant à l’AMM), rayonnement culturel international par, en particulier, la musique (samba, bossa nova, influences dans le Latin Jazz), le football, la littérature, l’accueil des forums sociaux mondiaux (FSM)…
Mais le Brésil conserve de nombreux traits des pays du Sud et plus particulièrement de forts contrastes sociaux qui se traduisent par d’importants déséquilibres et disparités dans le territoire que l’on peut lire à plusieurs échelles.

I) Partout, une mosaïque d’inégalités à grande échelle (= echelle locale)
Carte 4 p. 253
A) Disparités dans les campagnes : inégalité des structures foncières, p 256 n° 7/ 8/ 9

1) Les latifundios s’opposent aux microfundios et aux minifundios, soit 10 % des propriétaires possèdent 80 % des terres : les très grandes exploitations (les fazendas de plusieurs centaines d’ha, voire des milliers) s’opposent aux petites (10 à 50 ha) et très petites exploitations (moins de 10 ha)

a) Les 90 % de petits propriétaires, n’ont pas assez de leurs terres pour vivre : aussi vont-ils louer leurs bras aux grandes exploitations pour des travaux, saisonniers souvent et fort éloignés de leur résidence. Cf. « les veuves de maris vivants », femmes des paysans Nordestins partis 6 mois pour couper la canne dans le Sudeste

b) Il faut leur ajouter les paysans sans terre, les boias frias, qui sont eux aussi salariés agricoles selon les besoins des latifundiaires.

c) Présentes dans tout le territoire, ces oppositions sont très graves d’abord dans le Nordeste puis dans le Centre-Ouest où de nombreux conflits, y compris violents, ont lieu entre latifundiaires et petits paysans et paysans sans terre.

2) Deux explications à ces inégalités :

a) Structures agraires héritées de la colonisation et de la mise en valeur du territoire du XVIème au XIXème siècles, fazendas d’élevage extensif et plantations de cultures commerciales d’exportation cultivées par les esclaves, Indiens puis Noirs, et aujourd’hui par les salariés sous payés.

b) L’effet pervers de la mise en valeur pionnière actuelle du Centre-Ouest et de l’Amazonie : grandes exploitations se substituant aux moyennes initialement prévues

L’Etat voulait, au départ, donner de la terre aux petits paysans. En fait souvent, ce sont de grandes propriétés appartenant à des sociétés agroalimentaires qui s’y sont créées. Soit elles y pratiquent l’agriculture commerciale intégrée, soit l’élevage commercial extensif. Les conflits agraires sont fréquents dans ces zones pionnières.
3) Les tentatives de réformes agraires n’ont pas encore abouti :

Les grands propriétaires* les ont toujours freinées, tant celles des années 60 que celles des années 80.
(*ils ont favorisé le coup d’Etat militaire dans les années 60 et ont soutenu la dictature jusqu’à sa fin en 1985).
Les revendications pour ces réformes sont parties du Nordeste avec les Ligues de paysans et les mouvements de paysans sans terres
Aujourd’hui, la distribution des terres reste une des priorités du Président Lula Da Silva élu en 2002 (ancien ouvrier syndicaliste et militant du Parti des Travailleurs)

B) Inégalités intra-urbaines : la ségrégation spatiale urbaine 11 et 12 p 257

1) Les centres-villes historiques développés : le CBD, les quartiers résidentiels aisés, les commerces de luxe et de détail,: lieux de commandement politique, administratif, économique nationaux et mondiaux et internationaux s’il s’agit d’une ville métropole.
Dans les villes balnéaires, dont Rio, il ; faut leur adjoindre les espaces du tourisme international avec les plages (privées !) et les grands hôtels.

2) Les quartiers résidentiels intermédiaires des classes moyennes : les stratégies d’industrialisation de substitution aux importations et avant elles l’immigration européenne de la fin XIXème et début XXème a permis au Brésil l’émergence d’une classe moyenne assez nombreuse dans les villes du littoral. Cette classe est dynamique et investit dans l’économie.

3) Les quartiers défavorisés où se côtoient habitats pauvres, usines et favelas (nom portugais signifiant bidonvilles). Dans les villes côtières, s’y mêlent les installations portuaires. Les zones de contacts de ces quartiers et des quartiers plus riches sont les espaces privilégiés du secteur informel et des lieux de tensions sociales.

4) Actuellement, augmentation des « condominios fechados »et des « shoping centers » : les premiers sont quartiers fermés, homogènes, aisés, gardés par une milice privée…à l’imitation des EU et des pays du Nord et les seconds sont des lieux de consommation réservés à l’élite aisée et aux classes moyennes des villes.

C) Inégalités selon les communes à l’intérieur du territoire de chacune des cinq régions :

D’une commune à l’autre, les régions présentent de forts contrastes d’IDH.


Région IDH le plus élevé IDH le moins élevé
Nord 0,796 0,317
Nordeste 0,793 0,265
Centre-Ouest 0,806 0,401
Sudeste 0,830 0,363
Sud 0,834 0,447

D) Globalement, ces contrastes territoriaux très grands reflètent les écarts sociaux et se combinent aux inégalités ethniques malgré le métissage incontestable

1) 1 % des plus riches ont un revenu annuel 160 fois supérieur aux 10 % les plus pauvres !

2) Les populations de couleur et les populations métissées sont les plus pauvres et elles sont surtout au Nord et dans le Nordeste (métis indiens et noirs). Les populations du Sud et du Sudeste, plus riches, sont à majorité blanche et moins métissée.

II) Les inégalités et contrastes régionaux très marqués

A) Des dissymétries spatiales de richesse, de peuplement et de mise en valeur :

1) Contraste entre un Sud riche et un Nord pauvre 4 p 253
2) Contraste entre littoral oriental très peuplé et très anciennement mis en valeur (XVIème siècle) et l’Ouest intérieur vide et incomplètement et récemment mis en valeur

B) Une organisation spatiale Centre / Périphéries

1) Le Centre : les deux régions motrices du Sudeste et du Sud : « le Brésil riche ».

a) Les espaces du Brésil intégré à la mondialisation, du Brésil NPI et puissance régionale : *

* Centres d’impulsion économiques et financiers par métropolisation et littoralisation des activités : - métropoles mondiales et nationales Sao Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Belo Horizonte, Santos, triangle industriel et financier de Belo Horizonte-Sao Paulo-Rio, sièges de firmes brésiliennes nationalisées et privées te des FMN
* Essentiel des productions agricoles et industrielles à valeur ajoutée destinées à l’exportation : grands domaines agricoles intégrés à l’agroalimentaire (café, canne à sucre, coton, agrumes…) industries les plus modernisées (automobile, pharmacie, textile…), façade portuaire (Santos 1er port à conteneur ), lieux touristiques internationaux…
* A cause du Mercosur, intégration frontalière avec les régions de Buenos Aires (Argentine) et de Montevideo (Uruguay).
*=> IDH les plus élevés et supérieurs à la moyenne nationale.

b) Raisons du développement et de la richesse : * développement de la culture et de l’exportation du café à partir du XIXème siècle
* minerais dont le fer dans la région du Minas Gerais (ouest de Belo Horizonte) au début XXème et gros potentiel hydroélectrique.
* stratégies de développement extraverti par étapes fondé sur l’industrialisation, Cf. cours sur le Sud : début vers 1930, accélération années 1960 et relance années 1980.
* coexistence en interdépendance des entreprises de l’Etat (énergie, armement, aéronautique…), les entreprises privées brésiliennes et les FMN (automobile, pharmacie, alimentation ex. Carrefour…)
* main d’œuvre bon marché ayant permis la rentabilité des exportations et le décollage économique des années 1960, « le miracle brésilien » et constituant un « avantage comparatif » aujourd’hui dans la mondialisation.

2) Les périphéries :

a) La périphérie en cours d’intégration rapide : le Centre-Ouest appartenant au «Brésil pionnier ».

* L’Etat à l’origine de la mise en valeur depuis les années 60 : création de la nouvelle capitale, Brasilia, dans un désert humain puis le désenclavement par la construction des infrastructures routières enfin les encoura-gements aux flux migratoires internes pour désengorger le Sudeste et offrir de meilleures conditions de vie aux migrants poussés par la misère du Nordeste.
* Aujourd’hui : réussite économique de la mise en valeur de l’ensemble de la région avec le développement de l’agriculture commerciale intégrée aux FMN de l’agroalimentaire et à la mondialisation. Mais socialement des conflits agraires à cause de l’appropriation de la majorité des terres par des grands propriétaires (individuels ou sociétés) aux dépens des migrants pauvres restés des petits paysans.

b1 et b2) Deux périphéries marginalisées : le Nord (Amazonie) appartenant au « Brésil pionnier » et le Nordeste appartenant au « Brésil sous-développé ».

b1) L’Amazonie et ses fronts pionniers : sous peuplée, réserve de terres et de ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, hydroélectricité).
* Mise en valeur initiée par l’Etat depuis 30 ans : fronts pionniers à partir de la construction d’axes de pénétration routiers. Trois objectifs : exploiter des ressources, désengorger le Sudeste et résoudre les problèmes des paysans nordestins.
* Défi essentiel aujourd’hui : réaliser le développement durable => freiner les atteintes à l’environnement dues à la destruction de la forêt amazonienne, protéger les populations amérindienne et les petits paysans colons venus du Nordeste face à l’installation de grandes exploitations.

b2) Le Nordeste sous-développé :
* L’ancien cœur du Brésil du XVIème au XIXème siècle (colonisation initiale et point de départ de la mise en valeur du territoire + agriculture d’exportation des fazendas fondée sur la canne à sucre, le coton, et l’élevage + ports dont Recife et Salvador…), densément peuplé
* Aujourd’hui, « le Brésil sous-développé » en grandes difficultés économiques et sociales : pression démographique, ruralité avec inégalité de la répartition des terres, à l’écart de la mondialisation, les plus faibles IDH du Brésil, des révoltes agraires avec occupation des terres (Ligues paysannes et Mouvement des paysans sans terre), des sècheresses catastrophiques à l’intérieur dans le Sertao…=> terre d’émigration vers les favelas du Sudeste et les fronts pionniers.
* Quelques îlots de prospérité récents mais qui créent des disparités spatiales : agriculture commerciale intégrée et irriguée dans les vallées intérieures, et le développement du tourisme et de l’exploitation pétrolière sur le littoral.

Ainsi : *le Sudeste et le Sud = « le Brésil riche »
* le Centre-Ouest }
+ } = « le Brésil pionnier »
le Nord }
* Le Nordeste = « le Brésil sous-développé ».

CONCL. Bilan et perspectives : le Brésil est encore loin de la disparition des déséquilibres spatiaux et le mal développement y persiste.
La mondialisation accentue le déséquilibre des structures agraires car les grands domaines d’agriculture d’exportation intégrés à l’agrobusiness sont les plus rentables.
De même, la mise en valeur économique du Centre-Ouest, du Nord et la modernisation agricole Nordeste se font dans le cadre des grandes exploitations tournées vers l’exportation.
La métropolisation et la littoralisation actuelles des activités dans une économie mondialisée accentuent la prééminence du Sud et du Sudeste. Le Mercosur augmente encore leur poids dans le territoire brésilien.
Les défis majeurs auxquels le Président Lula Da Silva est confronté sont, malgré ou avec le contrôle du FMI et de la Banque Mondiale, de réduire les écarts sociaux, d’atténuer les déséquilibres spatiaux et de mettre le Brésil sur la voie d’un développement durable.

lundi 10 mai 2010

Histoire: de la société industrielle à la société de consommation

Histoire. De la société industrielle à la société de consommation.

Intro. De 1945 à nos jours, période de croissance économique exceptionnelle (PIB mondial multiplié par 6 en 60 ans), qui a permis un accroissement sans précédent de la population mondiale (de 3 à 6,5 milliards d’êtres humains entre 1945 et aujourd’hui) et un enrichissement spectaculaire de l’humanité (revenu par habitant est passé de 2000 dollars en 1950 à 6000 dollars au début du 21ème s.). Pourtant, on parle davantage de chômage, d’inégalités, de pauvreté que de progrès.
Quelles sont les caractéristiques de la croissance dans le monde depuis 1945 ? Quelles ont été ses conséquences sur les sociétés contemporaines ?

I/ La croissance des « Trente Glorieuses » (1945-1973).

1.1 Une croissance exceptionnelle.

Pages 32-33. Doc 1 a et b (textes sur les 30 Glorieuses) / doc 2 (diagramme taux de croissance) / doc 4 (diagrammes taux de chômage). Pourquoi peut-on parler de « croissance exceptionnelle » entre 1945 et 1975 ?

Entre 1945 et 1975, le monde connaît une croissance économique qui apparaît comme miraculeuse après les multiples croises depuis les années 1880 (dépression fin 19ème s., PGM, crise des années 1930, SGM). L’économiste Jean Fourastié a qualifié cette période de forte croissance de « Trente Glorieuses ». Dans les pays industrialisés, des taux de croissance annuels de la production industrielle autour de 5% (12,6% pour le Japon !). Le plein-emploi est partout assuré, laissant croire à une croissance sans limite et à la fin du chômage. Croissance exceptionnelle par son intensité, sa durée et son ampleur. Croissance mondiale : toutes les régions du monde sont concernées, l’écart pays riches/pays pauvres se réduit.

1.2 Une société de consommation.

Doc 1 p. 44 (article du Monde du 14/01/1970) / doc 1 c p. 32 (article de Libération de février 1984) / doc 4 p. 45 (extrait des Aventures de Spirou et Fantasio de 1962). Qu’appelle-t-on une « société de consommation » ? Causes ? Quelle vision de la société ?

Pendant les 30 Gl., mise en place de sociétés de consommation, autrement dit de sociétés d’abondance dans lesquelles les individus sont lancés dans une course effrénée à la consommation et deviennent des « individus-caddies ». Explosion de la consommation, encouragée par l’explosion de la production, est permise par la progression spectaculaire du niveau de vie. En France, le pouvoir d’achat d’un ouvrier est multiplié par 4 entre 1945 et 1975. Rôle clé de la pub, des hypermarchés, du crédit dans l’équipement des ménages. Certains auteurs ont une vision ironique et critique de cette société dans laquelle l’individu ne se sent vivre que s’il consomme.

1.3 Les facteurs de la croissance, ses limites.

- Vitalité du capital humain. Pop.mondiale passe de 3 à 4 milliards entre 1950 et 1973. Baby boom accroît le nombre de consommateurs. Amélioration de la qualification d’hommes mieux nourris, mieux soignés, mieux formés.
- Rôle moteur joué par les EU. Conférence de Bretton Woods (1944) : nouveau système monétaire international qui fait du dollar la monnaie de référence. Nouvelles institutions comme le FMI ou la BIRD (Banque mondiale). Plan Marshall : reconstruction de l’économie européenne. Libéralisation du commerce mondial.
- Affirmation de l’Etat-providence en Europe occidentale: intervention régulatrice de l’Etat dans l’économie pour assurer le plein-emploi, limiter les inégalités sociales et redistribuer les richesses. Modèle inspiré des idées de Keynes. Ex français des services publics et de la sécurité sociale. Investissements massifs de certains pays dans les industries de pointe (nucléaire, informatique, télécommunications, aéronautique…).

Doc 5 p.33 (texte sur la société de consommation, daté de 1975). Limites de la croissance ?

- Des limites géographiques : les pays du Tiers-Monde profitent moins du développement économique que les pays du Nord. Des progrès sanitaires et médicaux indéniables, un décollage économique pour certains pays (Asie du SE), mais un développement moindre, très dépendant des pays développés.
- Des limites sociales : la croissance réduit la pauvreté mais ne supprime pas les inégalités sociales. En France, campagne lancée par l’abbé Pierre en faveur des sans-logis en 1954.

II/ Croissance dépressive et nouvelle organisation économique du monde (1973-1990).

2.1 La rupture des années 1970.

Doc 2 p. 35 (graphique indices d’activité dans le secteur du BTP) / doc 4 p. 35 (diagramme évolution taux de croissance). Signes de la dépression économique ? Date de rupture ?
Doc 3 p. 35 (évolution cours du pétrole au 20ème s.) / doc 1 p. 34 (texte de 1978 sur les causes de la crise). Causes de l’entrée dans la dépression ?

- Début années 1970, essoufflement du modèle de croissance dans les pays industrialisés. Effondrement du système monétaire international en 1971 : plombés par les déficits commerciaux et la déséquilibre de la balance de paiements, les EU décident de ne plus assurer la convertibilité du dollar en or. Dans ce contexte de ralentissement de la croissance, crise brutale du pétrole en 1973 (1er choc pétrolier : prix du baril multiplié par 4). Simultanément, chute de la production industrielle, multiplication des faillites, retour d’un chômage de masse, accélération de l’inflation. « Stagflation » : néologisme utilisé pour décrire l’originalité de la crise de 1973, caractérisée par un ralentissement de la croissance et une flambée des prix.
- La crise se transforme en dépression dans les années 1970 : stagnation économique (ralentissement durable de la croissance) et maintien d’un chômage élevé.
- Des causes multiples. La crise de l’énergie n’est pas seule en cause. Il faut y ajouter la crise monétaire, la baisse de la demande (fin du baby boom), la saturation des marchés (les ménages sont équipés), le ralentissement des innovations techniques…

2.2 Une libéralisation accélérée de l’économie mondiale.

Doc 1 p.36 (diagramme des dépenses publiques dans les années 1970) / doc 5 p. 37 (texte de 1982 sur la politique de Carter) / doc 3 p. 36 (textes de 1984 et 1988 sur la politique de Thatcher). Evolution des solutions apportées à la dépression économique ?

- Dans les années 1970, les dirigeants des pays industriels, ont d’abord recours à des politiques de relance consistant à accroître les dépenses de l’Etat, à augmenter les salaires pour relancer la consommation et la production. Ces politiques, inspirées du keynésianisme, se traduisent par une hausse sensible des prélèvements obligatoires et ne parviennent pas réellement à résoudre le problème du ralentissement de la croissance.
- Dans les années 1980, en réaction à l’échec des politiques antérieures, un ordre néolibéral se met en place à l’échelle internationale. Néolibéralisme = théorie économique qui prône le désengagement de l’Etat, le démantèlement de l’Etat-providence, la privatisation massive afin de laisser jouer le mécanisme des prix. Exemple de la politique ultralibérale menée par le gouvernement Thatcher au Royaume-Uni.
- La libéralisation des échanges s’accélère dans le cadre du GATT (General agreement on tariffs and trade) avec une nouvelle réduction des taxes douanières. Dans les années 1980, les échanges de biens et de services explosent et un capitalisme financier s’affirme.

2.3 Une nouvelle hiérarchie des puissances.

- Dans les pays du Nord, les FMN délocalisent massivement leurs unités de production vers les pays du Sud où la main-d’œuvre est moins chère. Tertiarisation rapide des économies du Nord. Maintien d’un chômage de masse et aggravation des écarts sociaux.
- Emergence de NPI, en particulier en Asie. Ex de l’ouverture de la Chine et de son insertion dans la mondialisation à partir de 1976.
- Augmentation des écarts pays riches/pays en développement. Ex des pays d’Afrique subsaharienne en crise profonde qui peinent à s’intégrer dans le commerce mondial.

III/ Société de communication et nouvelle étape de la mondialisation (années 1990-2000).

3.1 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) , une 3ème
révolution industrielle (RI).

Doc 3 p. 40 (texte de 1978 sur la 3ème RI) / doc 4 p. 41 (texte de 1978 sur la révolution informatique). Originalité, fondements, conséquences de la 3ème RI ?

La révolution de l’informatique constitue une véritable rupture technologique. Née aux Etats-Unis, elle s’appuie sur les innovations dans l’électronique (circuit intégré en 1957) et sur la miniaturisation des composants (microprocesseur en 1971). Démocratisation des TIC depuis une vingtaine d’années. Progrès de l’informatique indissociable de l’essor du réseau Internet, ouvert au grand public en 1989. Plus d’un milliard de « connectés » aujourd’hui, essentiellement au Nord. La 3ème RI a bouleversé l’économie et la société mondiales.

3.2 La 3ème RI, accélérateur de la mondialisation.

- L’effondrement du bloc soviétique, la conversion de la Chine et de l’Inde au capitalisme ont entraîné l’affirmation d’un même modèle économique dans l’ensemble de la planète. Les TIC ont renforcé la suprématie du capitalisme et du libre-échange, qu’aucun autre modèle de développement ne concurrence actuellement. Les TIC ont favorisé l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail (DIT) et une industrialisation rapide de certains pays du Sud, fondée sur les activités technologiques. Par exemple, l’Inde, qui bénéficie d’une population bon marché et hautement qualifiée, s’est spécialisée dans la sous-traitance des services informatiques, notamment autour de Bangalore. Les NPI comme l’Inde voient apparaître une classe moyenne aisée qui s’intègre à la mondialisation et à la société de consommation.
- Il faut toutefois nuancer cette idée d’une nouvelle économie liée aux TIC et sa diffusion planétaire car les écarts de développement se sont accrus entre pays et à l’intérieur de nombreux pays. La fracture numérique (cassure séparant ceux qui disposent des TIC et ceux qui n’y ont pas accès) montre que des régions entières du Sud (Afrique subsaharienne, Moyen-Orient) restent à l’écart de la 3ème RI et de la mondialisation.

3.3 Une culture mondiale ?

Doc 5 p. 59 (texte sur la culture de masse) / doc 4 p. 59 (organigramme d’AOL-Time Warner)/ doc 2 p.52 (texte sur le retour du religieux). Conséquences et limites de la mondialisation de la culture ?

- La culture devient une marchandise. Déclinée sur tous les supports médiatiques (pub, tv, internet, cinéma, musique, jeux vidéo…), la culture est un enjeu économique majeur. La sur-médiatisation des produits culturels pose le problème du maintien d’une diversité culturelle et d’une culture de qualité.
- La mondialisation de la culture a pour effet une américanisation ou une occidentalisation des valeurs. A travers leurs firmes multinationales (exemple d’AOL-Time Warner), les Etats-Unis diffusent les valeurs américaines ou plus largement occidentales.
- La mondialisation ne conduit pas nécessairement à une uniformisation ou américanisation culturelle. Elle peut au contraire s’accompagner d’un plus grand métissage culturel ou d’une redécouverte des cultures locales. Elle peut aussi entraîner des formes de replis identitaires, de communautarismes, d’extrémismes religieux…

Conclusion. La croissance économique a été très forte au cours des « Trente Glorieuses », puis s’est nettement ralentie depuis 1973. Elle a favorisé une libéralisation accélérée de l’économie internationale, une montée en puissance du modèle capitaliste. Elle a profondément transformé les sociétés, devenues des sociétés de consommation, d’information et de loisirs américanisées. La 3ème RI, celle des TIC, a marqué une nouvelle étape de ce phénomène de mondialisation. Toutefois, l’accentuation des contrastes riches/pauvres, l’isolement de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les destructions environnementales, le chômage de masse dans certains pays occidentaux peuvent être interprétés comme autant de limites de la croissance et de la création d’un espace socio-économique mondial.

Histoire: Le nouvel ordre mondial

Le nouvel ordre mondial (livre p. 184 et suivantes)

INTRO.
La fin de la Guerre Froide en 1989 et la fin de l’URSS qui fait, en 1991, des EU la seule superpuissance mondiale, laissaient espérer l’instauration de la paix dans le monde. Or, les conflits, les menaces et les tensions continuent. Certains philosophes avaient même prophétisé la « fin de l’histoire », idée qu’il n’y aurait plus d’affrontements, en particulier au niveau idéologique, suite à la fin du communisme. Mais cf le retour du religieux, cf les attentats du 11 septembre, cf les nombreux conflits
Alors, depuis 1991, nouvel ordre ou nouveau désordre mondial ?

I) TENTATIVES DE MISE EN PLACE D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL : fin des années 1980 à 1993

A) Réaffirmation du rôle de l’ONU

1) Le nouvel ordre mondial où l’ONU « accomplit sa destinée de parlement mondial de la paix », doc. P. 188/ 189

Ces termes utilisés en 1990 par G. Bush - président républicain des EU de 1988 à 1992 - indiquent que, la guerre froide étant finie, l’ONU peut réaliser les objectifs proposés lors de sa création en 1945. La paix et le droit international vont pouvoir s’exercer sur le monde. En effet, l’action du Conseil de Sécurité cesse désormais d’être paralysée par le droit de veto des deux Grands.

2) La guerre du Golfe et l’opération « Tempête du désert », 1991.

L’ONU vote, sur proposition américaine, l’intervention d’une force multinationale pour aider le Koweït à retrouver son intégrité territoriale. L’Irak, allié de l’URSS et dirigé par Saddam Hussein, l’avait envahi en Août 1990 et, si la guerre froide n’avait pas été terminée, l’URSS l’aurait soutenu en utilisant son droit de veto.
Les forces armées de l’ONU venant de 29 nations et commandées par les EU repoussent l’armée irakienne hors du Koweït en janvier 1991 : c’est l’opération « Tempête du désert » constituée de bombardements massifs et d’une offensive terrestre.
La guerre du Golfe, cependant n’a pas eu comme seul but le respect du droit international mais aussi d’empêcher l’Irak d’augmenter ses ressources pétrolières.

B) Les avancées du droit international

1) La création de tribunaux internationaux sous l’égide de l’ONU

Ex. pour les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité : * le TPI ( pour l’ex-Yougoslavie et son président Milosevic en 1993, pour le Rwanda en 1994.
* la Cour Pénale Internationale
en 2002.
Mais ces institutions juridiques dépendent du bon vouloir des Etats et les EU, la Chine et les Etats du Moyen-Orient ne reconnaissent pas l’autorité de la Cour Pénale Internationale.

2) Le droit d’ingérence reconnu et pratiqué par l’ONU (depuis 1988) :

C’est le droit d’intervenir pour l’assistance humanitaire dans un pays suite à des catastrophes
naturelles ou des troubles politiques. Il est difficile à appliquer faute de forces militaires suffisantes pour assurer la sécurité des personnes apportant l’aide humanitaire.
Ex. interventions humanitaires de l’ONU en Somalie, Yougoslavie, Rwanda… Elles se multiplient dans les années 90.

C) La multiplication des accords internationaux sur le désarmement

Il s’agit de limiter et contrôler l’armement nucléaire.
Ex. les accords START II entre Russie et EU, les traités internationaux sur la non prolifération des armes nucléaires (TNP), sur leur interdiction totale (TICE), …
Mais plusieurs pays ne signent pas ou se retirent de ces traités : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et même les EU se sont retirés du traité limitant les défenses antimissiles en 2001 (G.W. Bush qui reprend le projet d’IDS). Problème actuel du programme atomique de l’Iran

II) LES ETATS-UNIS DOMINENT LE MONDE ET IMPOSENT LEUR PUISSANCE SURTOUT A PARTIR DE MILIEU DES ANNEES 90

A) Les moyens de la puissance

1) L’absence de rivaux :

La Russie (dirigée par Boris Eltsine puis par Vladimir Poutine, 1999) a trop de difficultés politiques et économiques intérieures pour remplacer réellement l’URSS sur la scène internationale. Les EU ont fortement pénétré ses ressources pétrolières dans les républiques du Caucase et de l’Asie Centrale, pourtant membres de la CEI.
La Chine est reconnue comme puissance économique émergente et admise à l’OMC en 2001 mais à cause de son refus de la démocratie elle ne peut pas être un recours international.
Le Japon, 2ème puissance économique mondiale, est un « nain politique ».
L’Union Européenne n’a pas de véritable politique extérieure commune systématique.

2) La diplomatie unilatérale de B. Clinton et sa mise en cause de l’ONU, surtout sensibles à partir de 1996 (2ème mandat)

a) Changement de diplomatie en janvier 1993 (1er mandat):

La diplomatie unilatérale tenant compte d’abord des intérêts américains et non plus des organisations internationales remplace le principe de la coopération internationale.
Les EU décrètent des embargos commerciaux pour sanctionner les Etats qui menacent selon eux la paix mondiale, et ils ordonnent aux autres pays de faire de même : contre la Libye, l’Irak…

b) B. Clinton vise à affaiblir l’ONU en 1996 :
en refusant notamment de payer leur cotisation, ainsi que quelques autres pays, ce qui met l’ONU dans une situation financière difficile.

3) La préservation des intérêts américains« … nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde. Mais là où nos intérêts et nos idéaux le demandent […] nous assumerons le rôle de leader », Bill Clinton, 1997.
Ex. en 1997, les EU ne signent pas l’accord de Kyoto limitant les émissions de CO2 ; en 2002, ils ne reconnaissent pas la Cour Pénale Internationale (G. W. Bush)…

B) Les interventions des EU dans le monde

1) Le nouveau rôle de l’OTAN : maintien de l’ordre en Europe.

Il aurait dû disparaître avec la fin de la Guerre Froide. Or en 1991, les EU imposent son maintien et son élargissement aux pays de l’Europe de l’Est et y associent même la Russie en 1997 qui doit être consultée sur la sécurité en Europe.
L’OTAN devient un instrument de l’ordre en Europe sous le contrôle des EU avec la création du Conseil de coopération nord-atlantique en 1991. (cf. ex-Yougoslavie)

2) Des interventions multiformes dans le monde

* 2p. 191 : 1992 : opération « restaure hope » (rendre l’espoir) en Somalie pour arrêter la guerre civile avec l’accord de l’ONU (G. Bush)
* 1994 : débarquement en Haïti pour y rétablir la démocratie. (Clinton)
* 1995 : grâce aux accords de Dayton (Clinton), règlement du conflit en Bosnie par l’intermédiaire de l’OTAN, après l’échec de l’ONU et de l’UE (Serbes et Croates en ex-Yougoslavie)
* 1999 : intervention au Kosovo, par l’OTAN encore. (Serbes et Albanais en ex-Yougoslavie) (doc 4p. 191)

C) Les limites de la puissance des EU et la mobilisation des opinions publiques

1) Les limites à l’efficacité des « EU, gendarmes du monde »

L’opinion publique américaine (les électeurs !) demande une « guerre propre » lors des interventions, c'est-à-dire sans pertes pour les soldats américains. Ainsi, Clinton a retiré les troupes de Somalie après un attentat dont elles avaient été victimes.
Les EU n’ont pas des ressources financières infinies et ils ont besoin du soutien monétaire de leurs alliés pour intervenir. Le Japon et l’Allemagne ont ainsi payé l’essentiel de la guerre du Golfe en 1991.
L’intervention en Bosnie n’a pas pour autant réglé les problèmes en ex-Yougoslavie, les troubles et violences y persistent et la guerre au Kosovo a éclaté 4 ans après.
Les EU ne sont pas intervenus à Timor en 1999 (indépendance refusée par la force par le gouvernement indonésien) à cause des intérêts économiques qui les lient à l’Indonésie.

2) Les opinions publiques et les citoyens se mobilisent, s’organisent et interviennent en dehors et parfois contre les EU.

a) Mondialisation et révolution des communications permettent l’information et la mobilisation rapides des citoyens partout dans le monde.

Les médias informent en temps réel sur ce qui se passe dans le monde, certes surtout sur les conflits engageant les intérêts occidentaux. La mobilisation des citoyens peut se faire dans le monde entier comme pour s’opposer à l’intervention américaine en Irak en 2003.

b) Rôle accru des ONG :

Elles interviennent pour les droits de l’homme dans la plupart des conflits. En plus de l’appui des citoyens et de la société civile, elles ont celui de l’ONU et des grandes puissances (au risque de remettre leur indépendance en question).

c) Développement de l’altermondialisme dans le monde entier depuis la fin des années 1990 : voir cours de Géo « d’autres logiques d’organisation mondiale »

Rappel de deux dates : * 1999 à Seattle : émergence du mouvement (contre l’OMC).
* 2001à Porto Alegre : premier FSM (forum social mondial).
Aux raisons économiques et sociales de son engagement vues en Géo, s’ajoute une raison plus politique : l’échec de la mise en place d’un nouvel ordre mondial fondé sur la paix et le droit international. Il revendique à ce titre une sorte de « gouvernement mondial ».

III) MULTIPLICATION DES CONFLITS ET APPARITION DE NOUVELLES MENACES

A) La montée de l’islamisme et la menace du terrorisme international :

1) Qu’est-ce que l’islamisme ?
Difficultés à le définir
un mouvement qui fait de la religion musulmane (ou Islam), mais quel Islam la base unique de l’organisation de toute la vie sociale et politique en appliquant strictement les textes fondateurs du VIIème siècle : le Coran et la loi coranique ou charia.




1928 : constitution des Freres musulmans par, Hassan el Banna un intellectuel de 22 ans. Très rapidement, s’impose comme une force pol majeure en Egypte + expansion au MO. Cette orga préconise identification religion _ politique. Le coran comme code et constitution

- Islamisme reste marginal des années 1920 à 1979.

Situation change 79 . Accords de Camp David entre Egypte et Israel, considéré comme la trahison de la gauche nationale arabe. + occupation de l’afghanistan par l’urss, perçue comme intervention coloniale, URSS apparait comme tout aussi colonialiste : discrédit à la fois du communisme et du nationalisme arable
Toujours en 79 en Iran, commence comme une révolution de la jeunesse plutôt de gauche, mais passe rapidement sous le contrôle du clergé musulman : idée de combat passe de la gauche au camp islamiste. Volonté sortir de l’aliénation à travers retour aux sources


- A part iran les Etats restent des régimes très autoritaires et utilisent coercition massive contre l’islamisme + Les Etats ont réislamisé la société par le haut
Précisément à ce moment qu’émergence d’un nouveau radicalisme, porté par organisation al qaida. Mode d’action pas inédit : violence auto sacrificielle.
Refusent aseptisation de la religion, combinaison de la religion avec éco de marché et modernité. Refus de toute concession au pouvoir
Ce radicalisme ne veut plus du tout transformer la société, ni à conquérir le pouvoir par la révo. 1° niveau : le niveau charismatique :un homme, ben Laden, à la fois très modeste et très présent, bien que riche sacrifie son confort perso et à la place prend la souffrance. Rompt avec tradition islamiste, n’est pas, comme ceux des 90, prolifique, n’écrit rien sur le logement, …etc.
2° niveau : la rationalité et la bureaucratie, concentrée autour de al Zahouairi, médecin égyptien,
3° niveau : le niveau millénariste : mobilise des jeunes qui n’ont rien d’autre que leur corps à sacrifier. Issus des catégories plutôt aisées du monde arabe.

+ on le présente comme l’axe du mal, plus il se présente comme le combattant du bien, plus cela le conforte et le légitime. + prend à son compte la théorie de la guerre assymétrique pour transformer le corps en une arme ultime. + on le réprime, + glissement vers l’action sacrificielle. L’attentat suicide


3) L’organisation de réseaux transnationaux activistes provoquant instabilité, violences et attentats :
a) Guerres civiles et guérillas dans les pays musulmans : cf. carte : Algérie, Kosovo, Afghanistan malgré l’occupation depuis 2001 et avec appuis au Pakistan.

b) Attentats

c) Al-Qaida ,la plus connue de la multitude de ces organisations
B) Le choc des attentats du 11 septembre 2001

.
Les symboles de l’hyperpuissance américaine sont touchés : économie (Twin Towers) et militaire (Pentagone, bâtiment du ministère des armées). Pour la première fois, les EU sont touchés sur leur propre territoire.

2) Les EU s’estiment en état de guerre et lancent une « croisade » contre le terrorisme et « l’axe du mal »

a) Discours de George Walter Bush (président républicain 2000-2004 et 2004-2008)
=> lutte contre le terrorisme = priorité + tous les Etats du monde peu ou prou alliés au terrorisme sont ennemis des EU et dénoncés comme « l’axe du mal » + appel à tous les pays du monde à rejoindre les EU pour partir en « croisade » contre le terrorisme.

b) L’occupation de l’Afghanistan, octobre 2001 : le régime intégriste islamiste des talibans est renversé mais Ben Laden qu’il abritait n’est pas capturé. En déc. L’ONU envoie une force internationale provenant de 28 pays pour le maintien de la sécurité. Les troubles persistent dans le Sud et aujourd’hui les talibans y ont repris du terrain.

c) La guerre et l’occupation de l’Irak, depuis mars 2003.

G.W. Bush accuse l’Irak, déjà frappé d’embargo, de détenir des armes de destruction massive (toujours pas trouvées à ce jour ! …) et de soutenir le terrorisme international. La réalité est que l’Irak a des ressources pétrolières et que les contrôler permettrait aux EU de moins dépendre de l’Arabie Saoudite. Celle-ci est un allié moins sûr des EU car elle a des liens avec les réseaux islamistes.
Contre une forte opposition internationale (la France au premier rang) et sans l’aval de l’ONU, les EU et quelques alliés dont le Royaume-Uni, attaquent en mars 2003 et occupent l’Irak en un mois. Malgré la capture de Saddam Hussein, la résistance est forte, les attentats se multiplient et la remise en ordre de l’Irak n’est toujours pas complètement réalisée aujourd’hui. Les atrocités de cette guerre qui s’enlise sont autant le fait des troupes d’occupation que des groupes islamistes. (En nov. 2006 cet enlisement est une des causes de l’échec des Républicains aux Congrès où les Démocrates sont devenus majoritaires et il pèse aussi sur l’élection de Obama)

c) Dans ces deux cas, même si l’ensemble des pays du monde et l’ONU se mobilisent dans la lutte contre le terrorisme, les EU ont plus que jamais pratiqué la diplomatie et l’intervention unilatérales.

C) Le conflit israélo-palestinien : espoirs et obstacles au processus de paix.

1) Rappels : Pourquoi le MO concentre-t-il les tensions ? Nouveaux enjeux autour du contrôle du pétrole devenu matière 1° essentielle, surtout pour l’Occident
Mais de nouveaux acteurs + les revendications nationales des peuples : enjeux autour de contrôle des territoires issus de la décolonisation, enjeux qui posent également la question des identités
- Pb général issu de la décolonisation . Un cas un peu particulier = Israël / Palestine : cf carte : à fin Empire ottoman, les GB prennent le contrôle de la région, un mandat, avec pour but de faire accéder ces pays à l’indépendance. Dès fin XIX°, voyant les autres nations se constituer en Etats ( Pologne, etc ) les juifs qui sont dispersés autour du bassin médit., revendiquent la création d’Israël = le mouvement sioniste. Certains commencent à s’installer en Palestine ( nom ottoman ), fuyant les persécutions. Après la shoah, nécessité d’un Etat juif devient + évidente, cela valide à postériori la thèse sioniste = il est impossible de vivre à l’intérieur des autres pays si un Etat ne garantit pas la sécurité du peuple juif. ONU valide cela et crée 2 Etats cf 1947 . C’est l’ONU qui fait ce plan, cela veut donc dire qu’il y a accord entre les 2 Grands ( après l’URSS se rangera du côté des Etats arabes mais au début, comptaient bien qu’Israël soit un Etat juif communiste ) Mais ce sont les Arabes qui refusent ce plan car refusent toute création d’un Etat juif : la Syrie ( décolonisée par la France ) revendique l’ensemble du territoire. Jeu des arabes de la région = lutter contre Israël et à la fois nier une identité palestinienne = conscience d’appartenir à un même peuple, ce n’est que dans les luttes et notamment à partir de la création de l’OLP que palestiniens se considèrent comme tels. L’OLP ne naît que vers la fin des années 50 : grande œuvre de Y. Arafat = conscience palestinienne. Moyens = parfois le terrorisme cf assassinat d’athlètes israëliens aux JO de Munich. Rôle du terrorisme dans la médiatisation de la lutte palestinienne
- 1948 Guerre israélo arabe, victoire israëlienne. Les palestiniens quittent leurs terres.
1967 : G des 6 jours = Syrie au nord et Egypte au Sud attaquent Israël. Israël conquiert le Sinaï et Gaza auparavant égyptiens, le Golan auparavant syrien et la Cisjordanie. Colonisation de ces territoires commence
1973 G du Kippour = Etats arabes pour protester relèvent les prix du pétrole, accélérant la crise éco.
Dans ce conflit, Israël plutôt soutenu par les EU et les arabes par l’Urss ( un peu par hasard ). Un conflit de la guerre froide mais qui continue ensuite = nous montre que le problème principal n’est pas Est/Ouest mais un problème d’identités .
2 )une évolution contrastée du conflit après la guerre de 1973
- paix israélo-égyptienne (78-79) : grand retentissement car pour la 1° fois l’Etat le + puissant du monde arabe reconnaît Israel. Israel évacue le Sinaï. Considéré comme une trahison par les milieux islamistes : Sadate assassiné en 1981 par les Freres Musulmans. Les accords de Camp david ne sont pas clairs sur « l’autonomie » des territoires palestiniens. L’occupation continue dans les faits
- guerre du Liban (75-85) : guerre civile chrétiens/musulmans, renforcée par la présence de palestiniens réfugiés, les 1° soutenus par Israel. En 1982, Israel lance l’opération « paix en galilée » pour protéger le Nord du pays contre les attaques palestiniennes : Israel occupe le sud liban et laisse les milices chrétiennes pénétrer les camps de Sabra et Chatila où des massacres sont commis (1982)

- l’Intifada et le changement de politique de l’OLP : Yasser Arafat parvient à faire émerger une conscience politique palestinienne. But = désormais avoir un Etat
Changement de stratégie de l’olp devant la situation bloquée = intifada pour obtenir le soutien de l’opinion internationale, montrer la disproportion des forces, revendiquer la création d’un véritable Etat
Dans la lutte contre l’Etat israélien, naissance du Hamas = mouvance islamiste (Fatah laïque) qui se bat pour un Etat musulman et ne reconnaît pas du tout Israel. Favorisé par Israel. Un autre acteur islamiste shiite au nord : le Hezbollah, lié à l’Iran (région enjeu pour tous les Etats)

3) Conséquences de la fin de la guerre froide : Les EU ne peuvent plus considérer que la Syrie et l’OLP sont des moyens pour l’URSS d’augmenter son influence, donc :

a) ils acceptent le protectorat de la Syrie sur le Liban où le calme peut revenir en 1989 jusqu’en 2005 où des attentats politiques contre les opposants à la Syrie ont repris et poussent à écarter à nouveau la Syrie.

b) ils obligent Israël à négocier avec l’OLP => 2) en 1993…

2) 1993 : les accords d’Oslo ou de Washington (car ils y sont ratifiés) ou processus de paix.
Film de 0 à 4’ (jusqu’à l’assassinat de Rabin
a) Les signataires : Yasser Arafat,le chef de l’OLP et Itzhak Rabin, le premier ministre israélien, Parti Travailliste (gauche, socialiste) en présence de B. Clinton.

b) Décisions (clauses) : * autonomie des territoires palestiniens situés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie gérés par un organe exécutif, l’Autorité Palestinienne dont Y. Arafat devient le premier président en 1996 ;
* retrait progressif d’Israël de ces territoires occupés et colonisés depuis 1967 ;
De plus, la paix entre Israël et la Jordanie est signée en 1994.

c) Difficultés d’application, points de désaccords :

Les Palestiniens demandent un véritable Etat souverain.
Israël refuse cette pleine souveraineté et aussi de changer le statut de Jérusalem devenue unilatéralement capitale en 1980, d’arrêter la colonisation des territoires autonomes palestiniens, de rendre le Golan à la Syrie. Ils refusent en outre le droit au retour en Palestine aux réfugiés palestiniens installés dans les camps depuis la guerre de 1948. Force de la droite et de l’extrême droite
En 1995, I. Rabin a été assassiné par un intégriste juif.

3) Durcissement du conflit et blocage du processus de paix au XXIème siècle :
Film : début du chapitre 2 jusqu’aux manifs du Hamas
En quoi voit-on la fragilité du processus de paix
a) Des attentats suicides sont perpétrés contre les Israéliens par des Palestiniens, notamment le Hamas
Film : chapitre 4 (netanyahou)
b) Poussée d’intégrisme religieux juif et retour de la droite au pouvoir en Israël.



Film 32’29 : des conflits incessants autour de Jérusalem et en particulier l’esplanade des mosquées
Film à partir de 2h 00 47’
c) Provocation d’Ariel Sharon (droite israélienne) et déclenchement de la 2ème Intifada.

En sept. 2000, il se rend avec une escorte policière importante sur l’avenue des Mosquées, haut lieu de l’Islam à Jérusalem. La reprise de l’Intifada s’ensuit et les adolescents qui la mènent sont alors soutenus par les groupes armés du Fatah (parti de Y. Arafat) et par une partie de la police de l’Autorité Palestinienne.

c) Répression violente et incessante d’Israël :

Raids de l’armée israélienne en territoires autonomes, arrestations de dirigeants palestiniens, intensification de la colonisation dans ces territoires, maintien d’Arafat dans son QG de Ramallah dont il n’a pas pu sortir ces trois dernières années, aujourd’hui enfin construction d’un mur pour séparer les territoires palestiniens d’Israël…
Malgré tout, les initiatives pour rechercher un plan de paix, « la feuille de route », ont repris au printemps 2003.

d) Yasser Arafat est mort en novembre 2004 et Mahmoud Abbas l’a remplacé. (appartenance au même parti, le Fatah).
** La « feuille de route » ne se met pas en place, refus de décoloniser + en 2006, le Hamas (mouvement islamiste et rejetant l’existence d’Israël)
remporte les législatives dans les Territoires Palestiniens => * freins sérieux à la mise en œuvre de la feuille de route, ni le Hamas ni Israël ne veulent discuter ni se reconnaître
* l’aide internationale aux Territoires Palestiniens a été suspendue pour faire pression sur le Hamas
* l’été 2006 : guerre et bombardements israéliens au sud Liban pour répondre au parti libanais le Hezbollah : il soutient le Hamas et les islamistes palestinienne et a enlevé deux soldats israéliens et a tenu tête à l’armée israélienne
*divergences violentes au sein de l’Autorité Palestinienne entre la majorité des députés et du gouvernement appartenant au Hamas et le Président de l’Autorité, M. Abbas, appartenant au Fatah (partisan d’accentuer le processus de paix). Ces violences débouchent sur une guerre civile en 2007.

** Aujourd’hui : * le Hamas contrôle la Bande de Gaza tandis que M. Abbas et le
Fatah contrôlent le Golan et la Cisjordanie.
* des bombardements israéliens répondent aux tirs de rockets de Palestiniens ou aux attentats-suicides et de nombreux civils sont tués
Les israéliens font la guerre dans la bande de Gaza en 2009
* cependant de plus en plus nombreux sont ceux dans les opinions publiques, tant palestinienne qu’israélienne, qui pensent qu’il est urgent de trouver un consensus de paix

D) Multiplication des conflits ethniques et dissémination des armes :

1) Le réveil identitaire* multiplie les conflits et les violences. (*Ce sont les revendications nationalistes, régionalistes, ethniques et ethnico-religieuses d’un petit groupe).

a) Le retour de la guerre en Europe avec la résurgence des nationalismes et ethnicismes : en ex-Yougoslavie (Serbie contre Bosnie-Herzégovine avec « purification ethnique »), en Russie / Tchétchénie...

b) Les guerres civiles en Afrique dues à la montée de l’ethnicisme : en Somalie, Libéria, Angola, Zaïre, Rwanda où il y a eu génocide des Tutsis (800 000 morts) par les Hutus.

c) Dans les années 2000, une soixantaine de conflits contre seulement 35 dans les années 50 à 90.

2) Le trafic de drogue finance les conflits locaux facilités par le trafic d’armes et leur dissémination.

Il s’agit d’armes conventionnelles et aussi d’armes chimiques, biologiques, de mines antipersonnel et encore d’armes nucléaires « les bombes sales » qui sont des explosifs conventionnels enrobés de matière radioactive.
En 2006, essais nucléaires en Corée du Nord, revendications actuelles de l’Iran pour accéder au nucléaire…

CONCLUSION :
Ainsi, à la lutte fondée sur des logiques relativement simples de la Guerre Froide ont succédé des conflits régionaux et locaux multiformes et des situations d’instabilité souvent incontrôlables. On peut donc être en droit de parler de désordre mondial.

samedi 24 avril 2010

GEOGRAPHIE: La façade atlantique de l'Amérique du Nord

Notion de façade pas si évidente qu’il n’y paraît à définir = un littoral, dans le sens il constitue une interface = espace qui met en contact 2 systèmes territoriaux, met en contact 2 territoires entre lesquels il permet des échanges et des influences croisées
La façade atlantique peut être considérée comme le cœur de la puissance des EU : elle assure environ 1/3 du PIB. Mais cette richesse n’est pas également répartie : elle se concentre essentiellement au Nord-Est, dans la mégalopolis. Cet espace de puissance se prolonge au Canada
Tableau projeté en classe

GEOGRAPHIE: Les etats-Unis

Les Etats-Unis,
première puissance mondiale

Introduction
INTRODUCTION : L’hyperpuissance américaine ?
- Une puissance culturelle : la culture populaire de masse, pour certains une sous-culture
Diffusion mondiale de modèles alimentaires ( Coca, Mc Do, …), vestimentaires ( jeans, …), musicaux ( jazz, rock, rap ), cinéma ( Hollywood ), séries TV : ¾ des images projetées dans le monde sont d’origine états-unienne, logiciels ( Windows )
Une domination qui rapporte beaucoup aux Etats-Unis
C’est une culture mondiale, aussi parce que c’est un pays d’immigration = on y rencontre une diversité unique dans le monde
Une culture qui valorise la liberté, le mode de vie US

- Une puissance politique et militaire
Les gendarmes du monde cf intervention en irak = le seul pays à pouvoir décider seul d’une intervention militaire
Aspect impérialiste mais aussi volonté de répandre la démocratie, en tous les cas les EU s’appuient sur ce discours ( et c’est vrai qu’ils ne font pas la guerre aux démocraties = impensable ) .
Une puissante armée héritée de la Guerre froide, or leur ennemi s’est effondré = restent seuls puissants

- Une puissance économique
Depuis la guerre de 14-18, 1° puissance économique mondiale ( a remplacé l’Europe ) . Cette puissance est devenue écrasante en 1945 = pas touchés, …
Sont le siège des + grandes FMN , le dollar est la monnaie de référence

Certains comme Emmanuel TODD parlent de « la fin de l’Empire » ( « Après l’Empire ») se fondant sur le fait que leur puissance relative décline = apparition de nouveaux pôles économiques, notamment en Asie, émergence d’une union politique en Europe qui peut concurrencer les EU au niveau éco et culturel, émergence de contestations de la politique américaine, et de résistances à l’impérialisme + le déficit commercial des EU + les inégalités, dont l’ouragan Katrina a entre autres été le révélateur .. Mais thèse ultra – minoritaire cf le déficit = en fait pas un problème = par des mécanismes économiques très compliqués, c’est le monde entier qui le paie, les EU vivent à crédit, presque « aux crochets » du monde. Cela dit, pour hyperpuissante qu’elle soit, cette puissance a des limites qu’il faut aussi analyser
I Les manifestations de la puissance étasunienne
Introduction
Première puissance économique mondiale, les Etats-Unis imposent également leur suprématie dans les domaines diplomatique et culturel et sont au centre d'un nouvel espace régional dynamique.
A La première économie du monde
Les Etats-Unis sont le premier pôle de la Triade. Ils produisent plus du quart du PIB mondial avec moins de 5% de la population du globe.
Ils sont le centre d’impulsion de l’espace mondial = parmi les 200 1° FMN, 100 sont US
* L'industrie américaine demeure la plus puissante du monde. Malgré la concurrence étrangère et un recul relatif (20% de la production mondiale contre 30% en 1960), les Etats-Unis maintiennent leur leadership aussi bien dans la production de haute technologie que dans les branches plus traditionnelles.
* Le secteur tertiaire représente les trois quarts des emplois et plus de 70% du PIB américain.
* L'agriculture participe également à la suprématie économique du pays, même si elle n'emploie plus aujourd'hui qu'un peu plus de 2% des actifs. Très intégrée au complexe agro-industriel ("agribusiness"),36% en valeur de la prod mondiale elle permet aux Etats-Unis d'être 1° pour maïs et soja, 2° agrumes et coton, 3° arachide, 4° vin blé sucre, le premier exportateur de produits agro-alimentaires au monde.
L'économie américaine est une économie post-industrielle qui se recompose et s'adapte aux exigences du marché.
B le modèle américain
Le capitalisme américain : fondé sur la propriété privée / la liberté d’entreprendre, recherche du profit, libre concurrence ( différence avec le capitalisme fr = force des services publics). Aux EU, volonté de ne pas entraver le marché. L’entreprise. Cf aussi mécénat. Charité. Le vieux fond protestant explique peut-être un rapport déculpabilisé à l’argent, considéré comme un moyen de parvenir au bonheur. De puissantes entreprises multi nationales / des PME très dynamiques qui sous traitent ou sont filiales
Mais Etat intervient en fait beaucoup. Rôle dans les activités stratégiques = agri / favorise l’innovation, exemple attirer les chercheurs / par ses commandes militaires
Depuis plus de quinze ans, l’Amérique vit à crédit (…). Emetteur de la monnaie mondiale, elle a ici un avantage décisif dont elle cherche à tirer le profit maximum. Elle émet et émettra toujours les dollars dont elle a besoin ( … ). Les Etats-Unis se sont trouvés de nouveaux financiers :les pays d’Asie du Sud-Est notamment comme Taïwan, des nations qui travaillent en dollars ou en « quasi-dollars ». Ces nouveaux prêteurs ne sont guère affectés par la prétendue baisse du billet vert. Les Etats-Unis savent aussi qu’ils disposent encore d’un potentiel de confiance considérable dans le monde. A Moscou comme à Mogadiscio, on s’échange toujours des petits billets verts plutôt que des yens ou des marks. Sur les grands marchés mondiaux, ceux du pétrole comme ceux de la pâte à papier, la devise américaine reste la monnaie de référence. Dans les caisses des banques centrales de tous les pays du monde, les réserves en dollars restent dominantes . C’est que le marché du dollar reste le plus grand marché du monde, le marché le plus liquide et le plus sûr aussi. C’est enfin et surtout que le dollar est la monnaie d’une économie qui reste puissante et dominante (…). Le secrétaire d’Etat américain au Trésor de Nixon, Maxime Connally, avait l’habitude de dire, s’adressant aux Japonais et aux Européens : « Le dollar, c’est notre monnaie et c’est votre problème ». Cela reste vrai.
Eric Izraelewicz, Le Monde, dossiers et documents, n°252, mars 1997

Mais les dépenses sociales = seulement 14% du PIB / 30% en France : c’est donc un modèle très inégalitaire, l’inégalité est d’ailleurs davantage assumée qu’en Europe, la pauvreté fonctionne comme un repoussoir social.
Le modèle est fondé sur la société de consommation, la conso intérieure des EU représente 20% de l’activité mondiale, des ménages très endettés
Force du commerce international : les EU sont déficitaires mais en fait ce sont souvent des importations de produits fabriqués pour le compte de sociétés US = les profits reviennent sur le sol américain. Le modèle américain est un modèle qui pousse à la mondialisation / très mondialisé
Ce modèle est fortement attractif cf migrations. Le rêve américain
C- Les instruments de la puissance
- la monnaie cf texte le roi dollar
Doc = « le roi dollar ». On vient de voir l’existence d’un déficit très important . Cela peut représenter un problème. Mais les EU ont le privilège de pouvoir payer ce déficit avec leur monnaie : un privilège exorbitant puisqu’ils paient ce qu’ils achètent avec une monnaie qu’ils contrôlent. Le déficit est exprimé en dollars. Ce privilège repose sur la confiance du monde entier dans l’économie américaine. Si le déficit commercial ( comme le déficit budgétaire qui se creuse de manière alarmante en ce moment ) devient trop important, cela peut devenir au contraire un élément de défiance. D’un certain côté, on peut presque dire que les EU vivent aux crochets du monde, en tous les cas que ce sont les asiatiques surtout et les européens un peu qui se trouvent contraints de financer la sur consommation des EU.
- l’armée cf p. 90.+ transparent , complexe militaro industriel
· . L'anglais est la langue des relations diplomatiques et du commerce international ; la culture et la civilisation américaines se propagent dans le monde : l'audiovisuel en est le fer de lance (cinéma, télévision, internet, par exemple Internet est administré par l’internet Corporation for assigned names and numbers (ICANN, qui gère les adresses et les noms de domaines des sites, dépend directement du gouvernement…).
· En conclusion de ce I, on peut dire que tous les aspects de la puissance sont liés = la puissance culturelle leur permet d’exporter un modèle de société, imposer la mondialisation. La puissance militaire permet d’imposer un ordre américain . Les autres pays leur ont abandonné le maintien de l’ordre qu’ils assurent en échange du financement de leur modèle de société dont la sur consommation. Mais la domination américaine est tout à fait originale, on parle de soft power dans la mesure où elle est indirecte, ce n’est pas de la colonisation, pourtant on parle quand même d’empire américain.
+ Les limites
- pauvreté
- dettes= commerciale / publique / privée : les consommateurs sont très endettés : la société les y pousse / personne ne peut se permettre de voir leur conso baisser : taux bas (ménages endettés à 115% / Fr 55%)

II- Population et territoire, facteurs de puissance
A En quoi la population américaine est-elle un facteur de puissance ?
Avec 290 millions d'habitants, les Etats-Unis ont la troisième population mondiale.
* Cette population croît au rythme de 1% par an, du fait de l'accroissement naturel (0,7%) et de l'immigration (0,3%). Il s'agit d'une population pluri-ethnique, où les Blancs demeurent majoritaires (200 millions), mais dans laquelle les minorités s'accroissent rapidement (Afro-américains, Hispaniques, Asiatiques et Indiens).
* La population américaine se caractérise par un haut niveau de qualification et un niveau de vie très élevé ("American way of life"). Elle est essentiellement urbaine et demeure plus mobile que dans les autres pays industrialisés (les flux migratoires internes sont à l'avantage de l'Ouest et du Sud du pays).
, il existe de fortes disparités sociales (35 millions de pauvres) et ethniques (les ghettos en sont l'image la plus frappante).
Une population issue de l’immigration : diversité. 13% Hispaniques. 12% Noirs . 5% Asiatiques. Pendant longtemps, théorie du melting pot, en fait modèle largement communautariste.
Une pop essentiellement urbaine. Ville US organisée en auréoles concentriques : CBD = centre des affaires / centre ville souvent dégradé, des ghettos / couronnes successives où dominent les classes moyennes.+ Des ghettos de riches . + de + en + d’activités à la périphérie des grandes villes. On y trouve des technopôles : lieux abritant des activités de pointe, et assurant liaison centres universitaires / industries de pointe.
Le réseau urbain américain est polycentrique = 3 mégapoles.
Crise actuelle des villes US = endettement des villes centres, d’autant que départ des classes moyennes.
B Atouts et contraintes d'un territoire maîtrisé
Les Etats-Unis ont su maîtriser un territoire immense et tirer parti de ses nombreux atouts.
* L'immensité du territoire (9,3 millions de km2), la diversité des climats et la richesse des ressources naturelles offrent au pays de nombreuses possibilités : grand choix de cultures (du blé aux produits tropicaux), SAU importante (près de la moitié de l'espace américains), richesse en ressources énergétiques (hydrocarbures, charbon, hydroélectricité) et minérales.
* La traditionnelle mobilité des Américains, liée à l'esprit pionnier, a entraîné le développement d'un important réseau de communications : quadrillage efficace du territoire par les routes et les autoroutes, développement de nombreux aéroports près des pôles économiques du pays (les Etats-Unis possèdent 7 des 10 premiers aéroports mondiaux). Rôle historique du chemin de fer, aujourd’hui seulement 1% du trafic passagers, route prédominante cf Los Angeles.
La mise en valeur du territoire américain a renforcé le poids des façades maritimes par rapport à l'intérieur du pays.

III Un espace en mutation




Les mutations économiques et la mondialisation ont favorisé le développement des espaces périphériques du Sud et de l'Ouest.
A- Un espace organisé par les métropoles

= les grandes métropoles sont le lieu de la puissance. 2 lieux majeurs de la puissance à l’intérieur de ces métropoles =
- les CBD au centre des villes exemple Manhattan = lieu où s’installent les sièges sociaux et les services aux entreprises très spécialisés. Les grandes banques, la bourse, les assureurs. Lieux du pouvoir économique, de la prise de décision
- les technopôles : exemple la Silicon Valley à SF : doc. p. 96 = localiser = loin du centre, dans un environnement agréable cf des activités neuves, qui ont moins besoin de services aux entreprises mais qui ont par contre besoin de pouvoir attirer des cadres et d’être proches des centres universitaires . La silicon valley voit se développer des activités de pointe, et des start-up. Doc. 6 p. 193 : quel modèle économique américain à travers google ? le modèle de la flexibilité, une entreprise qui réussit pour de nombreuses qui échouent, modèle libéral, logique de conquête mondiale.Doc 2 p. 192 : idem. Doc 1 : le siège de microsoft
- Le réseau des métropoles est très dense dans le nord est ( toujours les mêmes facteurs historiques), les métropoles du croissant périphérique sont les + dynamiques
- C’est un réseau urbain polycentrique = plusieurs centres, pas un qui écrase les autres

B- Le Nord-Est demeure la première région économique
Malgré un déclin relatif, le Nord-Est conserve son rôle central.
* Rassemblant 46% de la population, il demeure la première région économique avec 40% du PIB américain. Il représente 43% des emplois industriels et les 3/4 des entreprises du pays y ont leur siège social.
* C'est le cœur directionnel du pays : Washington est la capitale fédérale ; New York, deuxième agglomération mondiale, est une métropole de rayonnement international (bourse de Wall Street, siège de l'ONU) ; Chicago possède la plus grande bourse de commerce mondiale.
* Cependant, les restructurations économiques (fermetures d'usines, crise de l'automobile, chômage…) expliquent l'image négative de la "manufacturing belt" et, à l'exception de la Nouvelle Angleterre, la région enregistre des soldes migratoires négatifs.
Il vaut donc mieux parler, concernant le Nord-Est, d'une restructuration que d'un déclin.
C- L'essor continu de la Sun Belt
La Sun Belt, ou "croissant périphérique" du pays, profite des mutations régionales.
* La façade Pacifique se polarise autour de deux centres d'inégale importance. La Californie, devenue le premier Etat du pays pour sa population (30 millions d'habitants) et pour son agriculture. L'industrie y repose sur les activités de pointe (électronique, aérospatiale) et la Silicon Valley est la première technopole du pays. La région bénéficie également de l'afflux des capitaux japonais. Au nord de la façade Pacifique, le port de Seattle se développe grâce aux interfaces asiatique et canadienne.
* Le Nouveau Sud (Floride, Caroline du Nord et du Sud, Georgie et Texas) connaît un réel dynamisme : modernisation de l'agriculture, haute technologie, apport du tourisme. Il bénéficie de l'interface mexicaine. En revanche, la croissance des Etats riverains du Mississippi est moindre.
* Entre ces régions riches, au peuplement très rapide, on trouve cependant des espaces beaucoup moins prospères. Il existe des poches de pauvreté et la Sun Belt est également un réservoir d'emplois précaires et bon marché.
Le croissant périphérique est donc un espace vaste, dynamique, mais hétérogène.
D- Les espaces intérieurs
L'intérieur des Etats-Unis un espace dominé, en marge du dynamisme économique du pays.
* La région des Grandes Plaines correspond à l'espace drainé par le réseau hydrographique du Mississippi. C'est le domaine de grandes exploitations agricoles (soja, blé, maïs) et d'élevage industriel ("feed-lots"). Les produits de l'agriculture sont exportés par la vallée du Mississipi.
* Les hautes terres de l'Ouest se caractérisent par des contraintes naturelles importantes (montagnes rocheuses, aridité) et par une faible population. Les grands centres urbains, comme Salt Lake City ou Denver, y sont très rares.
* Les espaces immenses de l'Ouest sont consacrés à l'élevage. Les richesses forestières et minières sont souvent à l'état de réserves et les activités industrielles sont très faibles. Le tourisme s'y développe ponctuellement (Grand Canyon, parc naturel de Yellowstone).
Ces espaces dont les voies de communication aboutissent aux grands centres urbains des façades Pacifique et Atlantique, peuvent être considérés comme dominés.
L'espace américain s'organise en direction des trois façades maritimes : Atlantique (interface européenne), Pacifique et Golfe du Mexique. Ce phénomène entraîne une métropolisation croissante de l'espace américain.


Les relations entre les Etats-Unis et leurs voisins
La nature des relations des EU avec leurs voisins a des conséquences sur l’espace intérieur des EU : le développement des échanges avec l’Asie explique en partie le développement de la façade Pacifique, le développement des échanges avec le Mexique entraîne le développement de la zone frontalière EU/Mexique.

- les relations des EU avec leurs voisins immédiats : l’ALENA ( Association de libre échange Nord-Américaine ), association créée avec le Canada au Nord et le Mexique au Sud. Comme son nom l’indique, c’est une zone de libre-échange = libre circulation des marchandises et non des personnes + pas d’union politique ni de monnaie commune . Donc une association beaucoup moins développée que l’Union Européenne, ambitions beaucoup + modestes = pourquoi ? = car les EU sont un géant par rapport au Canada et surtout au Mexique, à la différence de l’UE où association entre pays de taille et de niveau économique comparables. Ici, les EU peuvent « se méfier » des 2 autres et de leur volonté de profiter de la richesse des EU sans contre partie, les 2 autres peuvent se méfier de la volonté d’hégémonie ( volonté de commander ) des EU.
Quels sont cependant les éléments qui poussent ces pays à signer un tel accord : du point de vue des EU, ces 2 pays sont un « réservoir », surtout de main d’œuvre en ce qui concerne le Mexique, surtout de matières 1° pour le Canada . Pour ces 2 pays, l’intérêt est l’accès au marché le + important de la planète ( 290 millions de personnes, dont beaucoup ont un fort pouvoir d’achat )
- Dans ce cadre se développent surtout les relations entre les EU et le Mexique : document : transparent image satellitale frontière EU / Mexique

Le système des maquiladoras est un système classique de délocalisation, qui fonctionne encore + ici du fait de la proximité. Le gouvernement mexicain accepte car c’est créateur d’emplois . Le pb = cela maintient le Mexique dans une situation de dépendance . Avantage pour les Etats-Unis = profits de leurs entreprises + maintien de la main d’œuvre mexicaine au Mexique = lutte contre l’immigration illégale que les EU redoutent .Pb pour les EU = délocalisations de leurs emplois industriels
Au total , on voit donc de la part des EU une volonté d’unifier l’Amérique sous leur égide, à leur profit