LA FRANCE DANS LE MONDE ET SA POLITIQUE EXTERIEURE DEPUIS 1945
Livre p. 374 et suivantes
INTRO.
Au XXème siècle, après 1945, la France passe du statut de grande puissance impériale (coloniale, voir p. 376 ) à celui de puissance moyenne à cause de la politique des blocs Est/Ouest et de la décolonisation. Après examen des grandes phases de la politique extérieure de la IVème et de la Vème Républiques, en particulier des orientations durables et des permanences et continuités nombreuses, quel bilan et quelle place reviennent à la France aujourd’hui dans le monde ?
I) DE L'EMPIRE COLONIAL A L'EUROPE :
A) Les liens subsistant avec les anciennes colonies.
1) Perte de l'empire colonial de 1945 à 1962, dont il reste aujourd'hui des "confettis, carte p. 376.
* les D.O.M.
* les T.O.M.
* les POM. = pays d’outre mer
Au total, ces confettis étant dans tous les océans, ils amènent à la France un vaste domaine maritime et stratégique.
2) Liens : la coopération économique, militaire, culturelle avec les anciennes colonies :
a) Lancée par De Gaulle en 1960... ( 30 000 enseignants, 14 000 conseillers techniques et militaires, aides publiques au développement, marchés et débouchés pour les entreprises françaises…).
b) ...contestée au début...par le P.C.F. (l’accusant de néocolonialisme) et la Droite (à cause de sa cherté) ;
3) L'Afrique subsaharienne, un lieu privilégié de la coopération française jusqu'à ces quinze dernières années :
a) Coopération privilégiée : * existence de la "zone Franc" jusqu'en 1994, le Franc C.F.A. était soutenu par la France, après il a été dévalué et aujourd'hui, c'est le F.M.I. qui intervient en Afrique.
* la France s'est fait le "gendarme" de l'Afrique par des interventions militaires pour régler des conflits de frontières, pour soutenir des gouvernements en place, au
Tchad, au Gabon, au Zaïre, en Côte d’ivoire en 2003.
* présence de conseillers personnels des Présidents de la République
a) Un repli depuis 1990 <= F. Mitterrand, au sommet franco-africain de La Baule, prône la démocratisation des régimes africains et l'aide française se fait plus sélective. De plus, l'influence des Etats-Unis s'est fortement accentuée.
<= l’influence des EU s’y est fortement accrue (effondrement du bloc soviétique et « nouvelle frontière stratégique » pour le pétrole autour de Golfe de Guinée et l’allié nigérian).
B) Le choix de l'intégration européenne dès la IVème République (cf. cours IV° et V° Rép.)
1) Sous la IVème Rép., la France joue un rôle moteur, dès sa naissance, dans la construction européenne :
a) Monnet et Schuman, M.R.P., les "pères de l'Europe"
b) La C.E.D., une idée française en 1952 (rejetée en 1954 par l'Assemblée Nationale)
c) La France, cofondateur de la C.E.C.A. puis en 1957 de la C.E.E. et de l'EURATOM lors des traités de Rome.
2) Entre 1958 et 1969, orientation gaullienne donnée à l'Europe : (cf. cours V° Rép.)
a) Recul de l'idée d'intégration politique ou supranationalité pour une Europe des nations ou "Europe des patries", application de l'indépendance nationale chère à De Gaulle.
b) Règle de l'unanimité imposée en 1965 par la politique de "la chaise vide" (la France ne siège plus au Conseil des Ministres de l'Europe bloquant le système jusqu'à satisfaction de sa revendication).
c) Refus de l'élargissement de la C.E.E. au Royaume-Uni, "cheval de Troie des Etats-Unis".
2) Les successeurs de De Gaulle de 1969 à aujourd'hui agissent dans le sens de l'unification et de l'élargissement de l'Europe : (cf. cours V° Rép. et CEE et UE)
a) Elargissement géographique : * 1973, Pompidou, Eire + R.U. + Danemark ;
* 1981, V.G.E., Grèce ;
* 1986, Mitterrand, Espagne, Portugal ;
* 1995, Mitterrand, Autriche, Suède, Finlande, l'Europe des Quinze.
* 2004, Chirac : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Rép. Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre, l’Europe à 25.
b) Davantage d'unification :
* V.G.E. ==> un "Conseil Européen" avec les dirigeants de tous les pays membres se tient régulièrement pour donner les grandes orientations, élection de Parlement au SU, SME.
* Mitterrand et la grande relance de l'Europe à partir de 1985 ==> + la Présidence de Delors à la Commission européenne de 1985 à 1995, l’Acte Unique en 86, Maastricht en 1992 et l'Union Européenne… mais 51 % de oui au référendum sur Maastricht.
* VGE a présidé depuis 2003, les travaux sur le projet de constitution européenne soumis au référendum de mai 2005
4) Bilan aujourd'hui de l'intégration européenne : (cf. cours UE, Hist. Et Géo)
a)Réussite économique : grâce à la C.E.E. puis à l'U.E., la France est la 5ème puissance économique mondiale.
b) Les craintes, les difficultés et les limites suscitant des résistances persistantes :
* sur la perte de souveraineté nationale
* sur le « manque d’Europe sociale » (pas de solution à la crise économique ni au chômage, pas de grandes ambitions visant au progrès social ou même à l'unification sociale, mais la déréglementation économique et l'extension du libéralisme, la rigueur économique et budgétaire imposée par l'entrée dans l'Euro ...)
Les débats de 2005 sur la constitution européenne portent sur ces différentes inquiétudes.
II) LA FRANCE ET LE MONDE.
A) 1944 à 1969, la France s'affirme (= se considère) comme une grande puissance :
1) La France reconnue, après la guerre, comme un des quatre Grands par les trois autres.(cf. bilan 2° guerre)
2) Sous la IVème Rép., ancrage dans le bloc atlantique et guerre froide : la France devient une puissance moyenne ayant perdu de son indépendance nationale : (cf. cours bilan 2° guerre et IV° Rép.)
Cf. plan Marshall en 1947, O.T.A.N. en 49-50, l’aide américaine lors de la guerre d'Indochine...
=>...tout cela montre une dépendance certaine vis à vis des Etats-Unis, une absence de liberté de manoeuvre du fait de la bipolarisation du monde (révélateur : l'affaire de Suez en 1956).
Ajoutons-y le discrédit international au moment de la guerre d'Algérie.
A la fin des années 50, la France prend conscience qu'elle est une puissance moyenne.
3) 1962-1969 : De Gaulle veut restaurer l'indépendance nationale et "la grandeur de la France",
a) Indépendance vis à vis des E.U. ]
] Cf. cours
b) Positionnement de la France entre les deux blocs. ]
] V° République.
c) Rôle d'intermédiaire entre les pays riches et le Tiers-Monde ]
(relations et aides à l'Afrique, à l'Amérique Latine et surtout aux pays arabes). ]
B) De 1969 à nos jours, malgré ses ambitions, la France subit un recul relatif :
1) Après 1969, continuités et permanences pour conserver l'indépendance nationale et une politique extérieure active :
a) Poursuite de l'indépendance nucléaire avec des périodes de critiques et de désapprobation internationale contre les essais dans le Pacifique :
Ex. affaire du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace s'opposant aux essais nucléaires et saboté par les services secrets français en 1985 ;
Puis protestations et sanctions économiques de l'Australie lors de la reprise des essais à Mururoa en 1995
(débuts du septennat J. Chirac). Expériences abandonnées aujourd’hui.
b) Poursuite de la position originale entre les deux Grands :
Même si les relations avec les E.U. sont moins conflictuelles qu'avec De Gaulle, la France se montre toujours indépendante, conciliante avec l'U.R.S.S. et le bloc de l’est.
Ex. voyages et échanges économiques se poursuivent (Pompidou, 3 fois en U.R.S.S., Mitterrand en 1985...), pas ni d’embargo commercial contre l’URSS ni de boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 80 ...
c) Rôle d'interlocuteur privilégié avec le Tiers-Monde et toujours avec les pays arabes :
Ex; conférences Nord/Sud : V.G.E., conférence de Paris, 1975 puis Mitterrand, conférence de Cancun, 1981.
Politique de reconnaissance de l’OLP et des droits des Palestiniens au Moyen-Orient.
2) Dans les années 90, la politique extérieure subit quelques reculs et des adaptations à l’après guerre froide.
a) Baisse d'influence en Afrique Noire avec la montée de celle des E.U
b) Fin du rôle original entre Est et Ouest suite à la fin de la guerre froide en 1989 mais refus de l’hégémonie américaine cf. *guerre du Golfe en 1991, Mitterrand se « démarque » des EU, « n’aliène pas la diplomatie française » et « remplit seulement le mandat de l’ONU »
* en 2003, Chirac : rejet de l’intervention américaine en Irak.
c) La France joue la carte des instances internationales pour exprimer ses ambitions qu’elle n’a plus les moyens de mettre en œuvre : * ex. à l’ONU dont elle soutient le rôle premier dans l’instauration d’un nouvel ordre mondial, la défense des droits de l’Homme, de l’ingérence humanitaire
* et aussi, il reste à jouer la carte européenne : en tant que 2ème puissance
économique de l'U.E. et 1ère puissance politique historique, la France peut redevenir un acteur primordial sur la scène internationale.
III) AU DEBUT DU XXIème SIECLE : LA FRANCE, UNE PUISSANCE MOYENNE AYANT UNE PRESENCE MONDIALE.
A) La 5ème puissance économique mondiale (5ème PIB)
Points forts : échanges ouverts sur le monde, exportations en agriculture, biens industriels et services cf 4 p. 379 : l’airbus), quelques F.M.N puissantes, 1ère destination touristique mondiale, ....membre du G8, et tout cela surtout grâce à l’intégration européenne.
B) La France est une grande puissance militaire :
- Un des cinq pays au monde ayant officiellement l'arme nucléaire.
- Le 3ème exportateur d'armes mondial.
- Une armée de métier depuis 1997 et un corps d'armée commun avec l'Allemagne.
- Des bases militaires partout dans le monde cf. les "confettis d'empire"...
- Des interventions militaires dans le monde, seule ou avec l'O.N.U. ou l'O.T.A.N, carte p. 348.
C) Présence et prestige culturels mondiaux malgré le recul :
1) Prestige de la culture française et du « pays des droits de l’Homme ».
Ex. littérature ( plus passée qu'actuelle, certes ), philosophie ( Foucault, Barthes, Lyotard...), sociologie ( Bourdieu...), histoire ( Braudel, Furet...), cinéma, art et patrimoine artistique ( Paris, les châteaux de la Loire, le Louvre le plus grand musée du monde...), l'art culinaire... et pays de référence à cause des droits de l’homme de 1789.
2) La Francophonie resserre les liens entre les 130 millions de personnes parlant français sur les 5 continents et assure la promotion de la culture française partout dans le monde :
Ex. - Haut Conseil de la francophonie et sommets de chefs d'états francophones ;
- Chaînes françaises de télé internationales, Radio France Internationale ;
- Les "Alliances Françaises" : organismes officiels diffusant la culture française à l'étranger
* Défense de l’exception culturelle française dans le cadre de l’OMC et face à la mondialisation et/ou américanisation de la culture.
3) Le recul est malgré cela indéniable :
Suite à l'influence mondiale du modèle américain, de la domination de la langue anglo-américaine, du faible poids de la France dans les nouveaux réseaux de communications et les NTIC.
CONCL.
Ainsi, au début du XXIème siècle, la France est une puissance moyenne, elle a des ambitions mondiales –certains à l’étranger disent des prétentions -- qu’elle n’a plus totalement les moyens de mettre en œuvre. Cependant elle a toujours un rayonnement et un prestige internationaux incontestables du fait de son passé prestigieux et aussi grâce à Paris, l’une des six villes-monde…
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