dimanche 16 mai 2010

GEOGRAPHIE: l'espace méditerranéen

Une interface Nord / Sud : l’espace méditerranéen

Carte murale

Une rive d’Etats industrialisés / une rive d’Etats en développement. Mais ce clivage est moins marqué à l’Est. On parle des PSEM = pays du sud et de l’est de la méditerranée.
De nombreux contacts entre le Sud et le Nord : flux importants et variés. Ces contact peuvent contribuer au développement des 2 rives mais aussi ébranler parfois les structures sociales : migrations du Nord vers le Sud / tourisme de masse vers le Sud, en sont des exemples.
Un espace d’unité en terme de civilisation, des traits communs : la mer intérieure la + vaste du monde a été le lieu d’épanouissement de civilisations brillantes, parfois tout autour de la Méditerranée comme pour les romains = la mare nostrum, ou une partie de celle-ci comme pour la civilisation arabo-musulmane. La Méditerranée est le lieu qui a vu naître et s’épanouir les 3 religions monothéistes = Jérusalem. Le judaïsme présent tout autour de la Méditerranée par la diaspora juive / le christianisme s’est dans un 1° temps répandu dans l’ensemble du bassin méditerranéen ( fin de l’Empire romain), puis les arabo-musulmans à partir du VII° siècle conquièrent un Empire essentiellement méditerranéen. (Christianisme puis Islam vont ensuite bien au-delà de la Méditerranée.)
Unité de climat = un climat chaud et sec l’été, sur toutes les rives de la Méditerranée sauf certains littoraux = Libye, Egypte = aride. La Méditerranée est souvent définie comme le domaine où l’on peut pratiquer la « trilogie méditerranéenne » = blé / vigne / olivier. Pour cela, nécessité d’un fort ensoleillement mais aussi d’un minimum d’humidité.
Unité de végétation = xérophile (NB : les plantes méditerranéennes sont souvent très odorantes car nécessité de lutter contre l’évaporation progressive du parfum). Maquis et garrigue, végétations basses et peu luxuriantes .
+ cadre montagneux en amphithéâtre, laissant souvent une petite bande côtière de plaine (cf image de Sicile p. 274). Une zone sismique, de nombreuses failles (du Maghreb à la Chine)
Tout cela participe aux représentations que nous avons sur la méditerranée = bleu du ciel et de la mer, parfums, soleils, etc…Une certaine unité culturelle aussi = la famille de paysans méditerranéens, vignerons, .. ;etc, souvent pauvre, des terres en effet marquées par leur aridité. Mais aussi un certain art de vivre méditerranéen (le fameux régime alimentaire qui favorise une bonne santé, par exemple)

Mais au-delà de cette unité, la Méditerranée se caractérise surtout par sa grande diversité

La position d’interface est-elle un facteur de développement ?


I- Les lignes de partage de l’espace méditerranéen

Une géographie de la fracture

Schéma p. 301
Le clivage majeur sépare le Nord et le Sud. Méditerranée riche = pays de l’UE + Israël / Etats défavorisés = PSEM + Balkans. Nuances = Libye producteur de pétrole un peu + riche / Balkans touchés par une situation de guerre et un certain retard. Turquie = cas limite
NB à l’échelle mondiale, les pays du Maghreb et l’Egypte pas parmi les + « en retard »


un pays très intégré dans les échanges avec le Nord : agriculture d’exportation / Istanbul plaque tournante de l’immigration / pôle touristique / doc 12 p 287 : des industries comme l’automobile issues des délocalisations UE
Turquie souhaite entrer dans l’UE pour s’ancrer encore davantage dans l’Occident. Le mode de développement peut s’apparenter à celui d’un NPI = fondé sur des industries de main d’œuvre = textile, qui est exporté mais également vendu sur place = développement d’un marché intérieur, ce qui favorise également l’industrie automobile. + investissements étrangers importants, un pays très ouvert économiquement. Mais beaucoup moins que les NPI.
La Turquie aimerait jouer un rôle d’interface entre le Nord et le Sud, à la tête des PSEM. Dans ce cadre, rôle d’Istanbul. Mais soumis à l’adhésion à l’UE. La Turquie est une puissance industrielle à l’échelle de la Méditerranée

Le clivage démographique constitue la ligne de fracture la + évidente cf transparent : en ½ siècle , la pop méditerrranéenne de l’UE a gagné 30 %, les PSEM 150% :
Les pays méditerranéens de l’UE sont parmi ceux qui connaissent les taux les + faibles de fécondité = 1,2 à 1,3 en Espagne, Italie, Grèce.
malgré une baisse de la fécondité (2,5 en Turquie, encore 3,5 cependant en Egypte), la croissance démographique continue dans les PSEM : pose des problèmes sociaux et économiques, accentue le processus d’urbanisation (et de littoralisation ) ( = des campagnes surpeuplées sont quittées) et alimente des flux migratoires.

L’espace méditerranéen est un espace de tensions : le problème de l’eau est fondamental : cf Libye / Algérie sur les nappes fossiles , cf surtout Israël / Palestine, Espagne entre les régions.
Des tensions politiques autour des frontières subsistent : Chypre, question israélo-palestinienne. + la question des minorités comme partout dans le monde mais ici particulièrement puisque nombreux déplacements de pop dans l’histoire : Berbères et kabyles, kurdes, mosaïque des balkans.


II- Des flux dissymétriques

A- D’amples flux migratoires

Cf transparent
Cf l’historien Fernand Braudel parle d’un « espace-mouvement » = des déplacements de pop perpétuels, à cause d’invasions, guerres, …etc, ce qui a abouti aussi à la complexité ethnique actuelle
Le territoire méditerranéen jusqu’à récemment était plutôt un espace quitté : cas de l’Espagne et de l’Italie, vers l’Europe non méditerranéenne = du Nord. Avec développement, ces pays deviennent des pays d’accueil : la majorité des flux se dirigent du Sud vers le Nord, depuis les années 50 / 60 = une immigration de travail encouragée par les pays du Nord, à laquelle s’est ajoutée + récemment une immigration de l’Est vers l’Ouest = avec crise des Balkans + effondrement du communisme. Cf albanais en Italie. Traditionnellement, immigration turque en Allemagne. Aujourd’hui, flux Est / Ouest de la Méditerranée voient leur part relative augmenter
Les pays du Nord se sont largement fermés à l’immigration depuis la crise de 75
Flux à l’intérieur du Sud vers les pays pétroliers
Explosion de l’immigration illégale, mais dans laquelle la composante méditerranéenne est de + en + faible : le Maghreb par exemple joue dorénavant un rôle d’espace de transit pour l’immigration originaire de l’ Afrique subsaharienne. Ceuta et Mellila = enclaves espagnoles au Maroc = un espace que les migrants tentent d’atteindre, parfois au péril de leur vie. Europe a organisé l’espace Schengen = suppression des frontières intérieures à cet espace, mais renforcement des contrôles extérieurs
Un facteur de déstabilisation des sociétés quittées (fuite de la main d’œuvre) et des sociétés d’accueil .
Développement de flux Nord Sud = riches, souvent retraités, d’Europe du Nord. Parfois seulement résidence 2°, dans ce cas, tourisme, parfois installation définitive (retraités français au Maroc)

B- Des flux touristiques majeurs

Le 1° espace touristique mondial. Atouts climatiques et culturels + proximité d’une population à haut niveau de vie. Espagne et Italie attirent la moitié des touristes (proximité, aménagements pour le tourisme de masse) + France du Sud, Egypte, Grèce + développement Tunisie, Maroc, Turquie, + récemment Croatie. 1° activité éco pour de nombreux pays du bassin, permet l’apport de devises. Mais les bénéfices profitent principalement aux acteurs étrangers à la région, + dans le cadre du tourisme de masse, les touristes n’ont qu’un contact très limité avec la population. Cf transparent Tunisie
Le tourisme génère cependant un certain nombre de problèmes:
Pb environnementaux : pollutions diverses. Pb de l’eau
Pb des fluctuations des goûts = le bétonnage de certaines côtes comme le littoral languedocien en font un espace moins attractif aujourd’hui (cf transparent)




C- D’importants flux économiques et financiers
- des flux économiques et financiers qui reposent sur le différentiel économique, mais pas comme frontière EU / Mexique = peu d’investissement du Nord vers Sud, peu de « délocalisations industrielles » (car instabilité politique)
- les flux financiers = du Nord vers le Sud = investissements internationaux dans les industries de main d’œuvre (peu) et dans le tourisme (seule source de devise) + transferts financiers des émigrés.
- Flux de matières 1° et de marchandises : la Méditerranée est un des principaux lieux d’échanges du pétrole car proximité des plus grands champs pétroliers mondiaux et foyer majeur de consommation.
Nombreux échanges Nord/ Sud de produits agricoles : le sud de la Méditerranée profite de 2 atouts = climat + main d’œuvre.
C’est aussi l’espace d’échanges des biens manufacturés, soit à l’intérieur de la Méditerranée, soit venant d’Asie.

- flux illégaux : espace méditerranéen est notamment un des lieux de passage de la drogue (cannabis)
- des flux informels : exemple des marocains, 2 millions ont traversé le détroit de Gibraltar en 2000 ( 1 million en 1991) :parmi eux, 250 000 marchands ambulants, dans des camionnettes pleines à craquer, acheminent des produits achetés en France mais importés d’Asie, pour les revendre au Maroc, au maghreb et dans toute l’Afrique ( souvent d’anciens ouvriers agricoles du Sud de la France qui se reconvertissent dans le commerce), commerce à la limite de la légalité voire illégal quand il s’agit de contrefaçon.

La Méditerranée est donc non seulement un espace d’échanges entre les pays qui la bordent mais aussi entre ces pays et le reste du monde. Ces échanges sont fondés sur les inégalités, leur multiplication a des conséquences sur l’organisation de l’espace des sociétés méditerranéennes


III- Des territoires et des sociétés recomposés

Les sociétés méditerranéennes sont en pleine évolution.
Elan démographique des PSEM agit comme un puissant vecteur de transformation sociale = poids des jeunes, de plus en plus alphabétisés mais souvent au chômage : contestation des pouvoirs en place (qui peut prendre la forme du radicalisme religieux) + influence de la proximité du Nord : par les images télé et les enclaves touristiques, diffusion au sud d’une image idéalisée su nord qui incite à l’émigration. Double phénomène d’attraction / répulsion.



- des littoraux attractifs : tourisme + urbanisation + développement des échanges. Historiquement, les littoraux étaient plutôt répulsifs = souvent malsains, aujourd’hui « bonifiés », = assèchement des marais
Dans les pays de l’UE, constitution d’un « arc latin », espace moteur de l’UE, bien relié à l’espace moteur principal = l’Europe rhénane, population dense, métropoles puissantes et dynamiques ( Valence, Barcelone, Marseille, Gênes, Rome)
- des campagnes en crise et des agricultures en mutation : les sociétés du sud restent des sociétés très rurales. Depuis un demi siècle, les PSEM ont cherché à moderniser leur agriculture, notamment grâce aux progrès de la petite hydraulique moderne.


- des villes difficilement gérables : croissance urbaine rapide, difficile à contrôler dans les PSEM : bidonvilles de Casablanca (doc 4 p.283) et surtout du Caire : toute une ville « informelle », pas tout à fait illégale. Grandes villes plaques tournantes des migrations : Istanbul doc.5 distribué.

Conclusion : une géographie de la fracture. Mais volonté d’unification par l’Union Européenne : doc p.285 n8 : les enjeux de « l’euro-méditerranée », mais de nombreux défis restent à relever

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