Une interface Nord / Sud : l’espace méditerranéen
Carte murale
Une rive d’Etats industrialisés / une rive d’Etats en développement. Mais ce clivage est moins marqué à l’Est. On parle des PSEM = pays du sud et de l’est de la méditerranée.
De nombreux contacts entre le Sud et le Nord : flux importants et variés. Ces contact peuvent contribuer au développement des 2 rives mais aussi ébranler parfois les structures sociales : migrations du Nord vers le Sud / tourisme de masse vers le Sud, en sont des exemples.
Un espace d’unité en terme de civilisation, des traits communs : la mer intérieure la + vaste du monde a été le lieu d’épanouissement de civilisations brillantes, parfois tout autour de la Méditerranée comme pour les romains = la mare nostrum, ou une partie de celle-ci comme pour la civilisation arabo-musulmane. La Méditerranée est le lieu qui a vu naître et s’épanouir les 3 religions monothéistes = Jérusalem. Le judaïsme présent tout autour de la Méditerranée par la diaspora juive / le christianisme s’est dans un 1° temps répandu dans l’ensemble du bassin méditerranéen ( fin de l’Empire romain), puis les arabo-musulmans à partir du VII° siècle conquièrent un Empire essentiellement méditerranéen. (Christianisme puis Islam vont ensuite bien au-delà de la Méditerranée.)
Unité de climat = un climat chaud et sec l’été, sur toutes les rives de la Méditerranée sauf certains littoraux = Libye, Egypte = aride. La Méditerranée est souvent définie comme le domaine où l’on peut pratiquer la « trilogie méditerranéenne » = blé / vigne / olivier. Pour cela, nécessité d’un fort ensoleillement mais aussi d’un minimum d’humidité.
Unité de végétation = xérophile (NB : les plantes méditerranéennes sont souvent très odorantes car nécessité de lutter contre l’évaporation progressive du parfum). Maquis et garrigue, végétations basses et peu luxuriantes .
+ cadre montagneux en amphithéâtre, laissant souvent une petite bande côtière de plaine (cf image de Sicile p. 274). Une zone sismique, de nombreuses failles (du Maghreb à la Chine)
Tout cela participe aux représentations que nous avons sur la méditerranée = bleu du ciel et de la mer, parfums, soleils, etc…Une certaine unité culturelle aussi = la famille de paysans méditerranéens, vignerons, .. ;etc, souvent pauvre, des terres en effet marquées par leur aridité. Mais aussi un certain art de vivre méditerranéen (le fameux régime alimentaire qui favorise une bonne santé, par exemple)
Mais au-delà de cette unité, la Méditerranée se caractérise surtout par sa grande diversité
La position d’interface est-elle un facteur de développement ?
I- Les lignes de partage de l’espace méditerranéen
Une géographie de la fracture
Schéma p. 301
Le clivage majeur sépare le Nord et le Sud. Méditerranée riche = pays de l’UE + Israël / Etats défavorisés = PSEM + Balkans. Nuances = Libye producteur de pétrole un peu + riche / Balkans touchés par une situation de guerre et un certain retard. Turquie = cas limite
NB à l’échelle mondiale, les pays du Maghreb et l’Egypte pas parmi les + « en retard »
un pays très intégré dans les échanges avec le Nord : agriculture d’exportation / Istanbul plaque tournante de l’immigration / pôle touristique / doc 12 p 287 : des industries comme l’automobile issues des délocalisations UE
Turquie souhaite entrer dans l’UE pour s’ancrer encore davantage dans l’Occident. Le mode de développement peut s’apparenter à celui d’un NPI = fondé sur des industries de main d’œuvre = textile, qui est exporté mais également vendu sur place = développement d’un marché intérieur, ce qui favorise également l’industrie automobile. + investissements étrangers importants, un pays très ouvert économiquement. Mais beaucoup moins que les NPI.
La Turquie aimerait jouer un rôle d’interface entre le Nord et le Sud, à la tête des PSEM. Dans ce cadre, rôle d’Istanbul. Mais soumis à l’adhésion à l’UE. La Turquie est une puissance industrielle à l’échelle de la Méditerranée
Le clivage démographique constitue la ligne de fracture la + évidente cf transparent : en ½ siècle , la pop méditerrranéenne de l’UE a gagné 30 %, les PSEM 150% :
Les pays méditerranéens de l’UE sont parmi ceux qui connaissent les taux les + faibles de fécondité = 1,2 à 1,3 en Espagne, Italie, Grèce.
malgré une baisse de la fécondité (2,5 en Turquie, encore 3,5 cependant en Egypte), la croissance démographique continue dans les PSEM : pose des problèmes sociaux et économiques, accentue le processus d’urbanisation (et de littoralisation ) ( = des campagnes surpeuplées sont quittées) et alimente des flux migratoires.
L’espace méditerranéen est un espace de tensions : le problème de l’eau est fondamental : cf Libye / Algérie sur les nappes fossiles , cf surtout Israël / Palestine, Espagne entre les régions.
Des tensions politiques autour des frontières subsistent : Chypre, question israélo-palestinienne. + la question des minorités comme partout dans le monde mais ici particulièrement puisque nombreux déplacements de pop dans l’histoire : Berbères et kabyles, kurdes, mosaïque des balkans.
II- Des flux dissymétriques
A- D’amples flux migratoires
Cf transparent
Cf l’historien Fernand Braudel parle d’un « espace-mouvement » = des déplacements de pop perpétuels, à cause d’invasions, guerres, …etc, ce qui a abouti aussi à la complexité ethnique actuelle
Le territoire méditerranéen jusqu’à récemment était plutôt un espace quitté : cas de l’Espagne et de l’Italie, vers l’Europe non méditerranéenne = du Nord. Avec développement, ces pays deviennent des pays d’accueil : la majorité des flux se dirigent du Sud vers le Nord, depuis les années 50 / 60 = une immigration de travail encouragée par les pays du Nord, à laquelle s’est ajoutée + récemment une immigration de l’Est vers l’Ouest = avec crise des Balkans + effondrement du communisme. Cf albanais en Italie. Traditionnellement, immigration turque en Allemagne. Aujourd’hui, flux Est / Ouest de la Méditerranée voient leur part relative augmenter
Les pays du Nord se sont largement fermés à l’immigration depuis la crise de 75
Flux à l’intérieur du Sud vers les pays pétroliers
Explosion de l’immigration illégale, mais dans laquelle la composante méditerranéenne est de + en + faible : le Maghreb par exemple joue dorénavant un rôle d’espace de transit pour l’immigration originaire de l’ Afrique subsaharienne. Ceuta et Mellila = enclaves espagnoles au Maroc = un espace que les migrants tentent d’atteindre, parfois au péril de leur vie. Europe a organisé l’espace Schengen = suppression des frontières intérieures à cet espace, mais renforcement des contrôles extérieurs
Un facteur de déstabilisation des sociétés quittées (fuite de la main d’œuvre) et des sociétés d’accueil .
Développement de flux Nord Sud = riches, souvent retraités, d’Europe du Nord. Parfois seulement résidence 2°, dans ce cas, tourisme, parfois installation définitive (retraités français au Maroc)
B- Des flux touristiques majeurs
Le 1° espace touristique mondial. Atouts climatiques et culturels + proximité d’une population à haut niveau de vie. Espagne et Italie attirent la moitié des touristes (proximité, aménagements pour le tourisme de masse) + France du Sud, Egypte, Grèce + développement Tunisie, Maroc, Turquie, + récemment Croatie. 1° activité éco pour de nombreux pays du bassin, permet l’apport de devises. Mais les bénéfices profitent principalement aux acteurs étrangers à la région, + dans le cadre du tourisme de masse, les touristes n’ont qu’un contact très limité avec la population. Cf transparent Tunisie
Le tourisme génère cependant un certain nombre de problèmes:
Pb environnementaux : pollutions diverses. Pb de l’eau
Pb des fluctuations des goûts = le bétonnage de certaines côtes comme le littoral languedocien en font un espace moins attractif aujourd’hui (cf transparent)
C- D’importants flux économiques et financiers
- des flux économiques et financiers qui reposent sur le différentiel économique, mais pas comme frontière EU / Mexique = peu d’investissement du Nord vers Sud, peu de « délocalisations industrielles » (car instabilité politique)
- les flux financiers = du Nord vers le Sud = investissements internationaux dans les industries de main d’œuvre (peu) et dans le tourisme (seule source de devise) + transferts financiers des émigrés.
- Flux de matières 1° et de marchandises : la Méditerranée est un des principaux lieux d’échanges du pétrole car proximité des plus grands champs pétroliers mondiaux et foyer majeur de consommation.
Nombreux échanges Nord/ Sud de produits agricoles : le sud de la Méditerranée profite de 2 atouts = climat + main d’œuvre.
C’est aussi l’espace d’échanges des biens manufacturés, soit à l’intérieur de la Méditerranée, soit venant d’Asie.
- flux illégaux : espace méditerranéen est notamment un des lieux de passage de la drogue (cannabis)
- des flux informels : exemple des marocains, 2 millions ont traversé le détroit de Gibraltar en 2000 ( 1 million en 1991) :parmi eux, 250 000 marchands ambulants, dans des camionnettes pleines à craquer, acheminent des produits achetés en France mais importés d’Asie, pour les revendre au Maroc, au maghreb et dans toute l’Afrique ( souvent d’anciens ouvriers agricoles du Sud de la France qui se reconvertissent dans le commerce), commerce à la limite de la légalité voire illégal quand il s’agit de contrefaçon.
La Méditerranée est donc non seulement un espace d’échanges entre les pays qui la bordent mais aussi entre ces pays et le reste du monde. Ces échanges sont fondés sur les inégalités, leur multiplication a des conséquences sur l’organisation de l’espace des sociétés méditerranéennes
III- Des territoires et des sociétés recomposés
Les sociétés méditerranéennes sont en pleine évolution.
Elan démographique des PSEM agit comme un puissant vecteur de transformation sociale = poids des jeunes, de plus en plus alphabétisés mais souvent au chômage : contestation des pouvoirs en place (qui peut prendre la forme du radicalisme religieux) + influence de la proximité du Nord : par les images télé et les enclaves touristiques, diffusion au sud d’une image idéalisée su nord qui incite à l’émigration. Double phénomène d’attraction / répulsion.
- des littoraux attractifs : tourisme + urbanisation + développement des échanges. Historiquement, les littoraux étaient plutôt répulsifs = souvent malsains, aujourd’hui « bonifiés », = assèchement des marais
Dans les pays de l’UE, constitution d’un « arc latin », espace moteur de l’UE, bien relié à l’espace moteur principal = l’Europe rhénane, population dense, métropoles puissantes et dynamiques ( Valence, Barcelone, Marseille, Gênes, Rome)
- des campagnes en crise et des agricultures en mutation : les sociétés du sud restent des sociétés très rurales. Depuis un demi siècle, les PSEM ont cherché à moderniser leur agriculture, notamment grâce aux progrès de la petite hydraulique moderne.
- des villes difficilement gérables : croissance urbaine rapide, difficile à contrôler dans les PSEM : bidonvilles de Casablanca (doc 4 p.283) et surtout du Caire : toute une ville « informelle », pas tout à fait illégale. Grandes villes plaques tournantes des migrations : Istanbul doc.5 distribué.
Conclusion : une géographie de la fracture. Mais volonté d’unification par l’Union Européenne : doc p.285 n8 : les enjeux de « l’euro-méditerranée », mais de nombreux défis restent à relever
dimanche 16 mai 2010
jeudi 13 mai 2010
GEOGRAPHIE: Unité et diversité des suds / l'exemple du Brésil
Unité et diversité des Sud
INTRO : déjà vu : L’inégal développement à l’échelle du monde. Les États du
Sud présentent des traits communs, liés au sous-développement : p. 246.
Ils se différencient toutefois de manière croissante, en fonction de politiques de développement inégalement efficaces :
- P 248 : les conséquences des différents choix politiques
- P. 250 : l’hétérogénéité de plus en plus grande des Suds
LE BRESIL : CONTRASTES SPATIAUX DE DEVELOPPEMENT
INTRO. :
Le Brésil est un bon exemple pour illustrer les contrastes de développement des pays du Sud: déjà même, sans parler de ses disparités territoriales, le contraste apparaît entre le Brésil NPI 9ème puissance économique du monde et 1ère puissance régionale d’Amérique du Sud et le Brésil PED au 75ème rang du monde pour l’IDH. Plus qu’un autre pays du Sud, le Brésil est un pays mal développé.
Cartes majeures p. 252 et croquis p. 269
Présentation :
Etat-continent : 8,5 millions de Km2 aux richesses naturelles forestières, agricoles, minières et énergétiques importantes : minerais, potentiel hydraulique, quelques hydrocarbures…
175 millions d’hab. très métissés (les descendants des Indiens précolombiens, des esclaves noirs et des émigrants européens),vivant dans un Etat fédéral composé de 26 Etats regroupés en cinq grandes régions : le Nordeste, le Sudeste, le Sud, le Centre-Ouest et le Nord, ayant retrouvé la démocratie depuis 1985.
Puissance régionale : « leader » de l’Amérique du Sud, la moitié de sa population, de son PIB et de sa superficie, poids dominant dans le Mercosur… et une des 1ères puissances du Sud dont il défend les intérêts face au Nord dans les négociations à l’OMC.
Puissance mondiale : 9ème puissance économique mondiale par le PIB, insertion dans la mondialisation (stratégie autocentrée d’un NPI, 3ème exportateur agricole, ayant une ou deux métropoles appartenant à l’AMM), rayonnement culturel international par, en particulier, la musique (samba, bossa nova, influences dans le Latin Jazz), le football, la littérature, l’accueil des forums sociaux mondiaux (FSM)…
Mais le Brésil conserve de nombreux traits des pays du Sud et plus particulièrement de forts contrastes sociaux qui se traduisent par d’importants déséquilibres et disparités dans le territoire que l’on peut lire à plusieurs échelles.
I) Partout, une mosaïque d’inégalités à grande échelle (= echelle locale)
Carte 4 p. 253
A) Disparités dans les campagnes : inégalité des structures foncières, p 256 n° 7/ 8/ 9
1) Les latifundios s’opposent aux microfundios et aux minifundios, soit 10 % des propriétaires possèdent 80 % des terres : les très grandes exploitations (les fazendas de plusieurs centaines d’ha, voire des milliers) s’opposent aux petites (10 à 50 ha) et très petites exploitations (moins de 10 ha)
a) Les 90 % de petits propriétaires, n’ont pas assez de leurs terres pour vivre : aussi vont-ils louer leurs bras aux grandes exploitations pour des travaux, saisonniers souvent et fort éloignés de leur résidence. Cf. « les veuves de maris vivants », femmes des paysans Nordestins partis 6 mois pour couper la canne dans le Sudeste
b) Il faut leur ajouter les paysans sans terre, les boias frias, qui sont eux aussi salariés agricoles selon les besoins des latifundiaires.
c) Présentes dans tout le territoire, ces oppositions sont très graves d’abord dans le Nordeste puis dans le Centre-Ouest où de nombreux conflits, y compris violents, ont lieu entre latifundiaires et petits paysans et paysans sans terre.
2) Deux explications à ces inégalités :
a) Structures agraires héritées de la colonisation et de la mise en valeur du territoire du XVIème au XIXème siècles, fazendas d’élevage extensif et plantations de cultures commerciales d’exportation cultivées par les esclaves, Indiens puis Noirs, et aujourd’hui par les salariés sous payés.
b) L’effet pervers de la mise en valeur pionnière actuelle du Centre-Ouest et de l’Amazonie : grandes exploitations se substituant aux moyennes initialement prévues
L’Etat voulait, au départ, donner de la terre aux petits paysans. En fait souvent, ce sont de grandes propriétés appartenant à des sociétés agroalimentaires qui s’y sont créées. Soit elles y pratiquent l’agriculture commerciale intégrée, soit l’élevage commercial extensif. Les conflits agraires sont fréquents dans ces zones pionnières.
3) Les tentatives de réformes agraires n’ont pas encore abouti :
Les grands propriétaires* les ont toujours freinées, tant celles des années 60 que celles des années 80.
(*ils ont favorisé le coup d’Etat militaire dans les années 60 et ont soutenu la dictature jusqu’à sa fin en 1985).
Les revendications pour ces réformes sont parties du Nordeste avec les Ligues de paysans et les mouvements de paysans sans terres
Aujourd’hui, la distribution des terres reste une des priorités du Président Lula Da Silva élu en 2002 (ancien ouvrier syndicaliste et militant du Parti des Travailleurs)
B) Inégalités intra-urbaines : la ségrégation spatiale urbaine 11 et 12 p 257
1) Les centres-villes historiques développés : le CBD, les quartiers résidentiels aisés, les commerces de luxe et de détail,: lieux de commandement politique, administratif, économique nationaux et mondiaux et internationaux s’il s’agit d’une ville métropole.
Dans les villes balnéaires, dont Rio, il ; faut leur adjoindre les espaces du tourisme international avec les plages (privées !) et les grands hôtels.
2) Les quartiers résidentiels intermédiaires des classes moyennes : les stratégies d’industrialisation de substitution aux importations et avant elles l’immigration européenne de la fin XIXème et début XXème a permis au Brésil l’émergence d’une classe moyenne assez nombreuse dans les villes du littoral. Cette classe est dynamique et investit dans l’économie.
3) Les quartiers défavorisés où se côtoient habitats pauvres, usines et favelas (nom portugais signifiant bidonvilles). Dans les villes côtières, s’y mêlent les installations portuaires. Les zones de contacts de ces quartiers et des quartiers plus riches sont les espaces privilégiés du secteur informel et des lieux de tensions sociales.
4) Actuellement, augmentation des « condominios fechados »et des « shoping centers » : les premiers sont quartiers fermés, homogènes, aisés, gardés par une milice privée…à l’imitation des EU et des pays du Nord et les seconds sont des lieux de consommation réservés à l’élite aisée et aux classes moyennes des villes.
C) Inégalités selon les communes à l’intérieur du territoire de chacune des cinq régions :
D’une commune à l’autre, les régions présentent de forts contrastes d’IDH.
Région IDH le plus élevé IDH le moins élevé
Nord 0,796 0,317
Nordeste 0,793 0,265
Centre-Ouest 0,806 0,401
Sudeste 0,830 0,363
Sud 0,834 0,447
D) Globalement, ces contrastes territoriaux très grands reflètent les écarts sociaux et se combinent aux inégalités ethniques malgré le métissage incontestable
1) 1 % des plus riches ont un revenu annuel 160 fois supérieur aux 10 % les plus pauvres !
2) Les populations de couleur et les populations métissées sont les plus pauvres et elles sont surtout au Nord et dans le Nordeste (métis indiens et noirs). Les populations du Sud et du Sudeste, plus riches, sont à majorité blanche et moins métissée.
II) Les inégalités et contrastes régionaux très marqués
A) Des dissymétries spatiales de richesse, de peuplement et de mise en valeur :
1) Contraste entre un Sud riche et un Nord pauvre 4 p 253
2) Contraste entre littoral oriental très peuplé et très anciennement mis en valeur (XVIème siècle) et l’Ouest intérieur vide et incomplètement et récemment mis en valeur
B) Une organisation spatiale Centre / Périphéries
1) Le Centre : les deux régions motrices du Sudeste et du Sud : « le Brésil riche ».
a) Les espaces du Brésil intégré à la mondialisation, du Brésil NPI et puissance régionale : *
* Centres d’impulsion économiques et financiers par métropolisation et littoralisation des activités : - métropoles mondiales et nationales Sao Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Belo Horizonte, Santos, triangle industriel et financier de Belo Horizonte-Sao Paulo-Rio, sièges de firmes brésiliennes nationalisées et privées te des FMN
* Essentiel des productions agricoles et industrielles à valeur ajoutée destinées à l’exportation : grands domaines agricoles intégrés à l’agroalimentaire (café, canne à sucre, coton, agrumes…) industries les plus modernisées (automobile, pharmacie, textile…), façade portuaire (Santos 1er port à conteneur ), lieux touristiques internationaux…
* A cause du Mercosur, intégration frontalière avec les régions de Buenos Aires (Argentine) et de Montevideo (Uruguay).
*=> IDH les plus élevés et supérieurs à la moyenne nationale.
b) Raisons du développement et de la richesse : * développement de la culture et de l’exportation du café à partir du XIXème siècle
* minerais dont le fer dans la région du Minas Gerais (ouest de Belo Horizonte) au début XXème et gros potentiel hydroélectrique.
* stratégies de développement extraverti par étapes fondé sur l’industrialisation, Cf. cours sur le Sud : début vers 1930, accélération années 1960 et relance années 1980.
* coexistence en interdépendance des entreprises de l’Etat (énergie, armement, aéronautique…), les entreprises privées brésiliennes et les FMN (automobile, pharmacie, alimentation ex. Carrefour…)
* main d’œuvre bon marché ayant permis la rentabilité des exportations et le décollage économique des années 1960, « le miracle brésilien » et constituant un « avantage comparatif » aujourd’hui dans la mondialisation.
2) Les périphéries :
a) La périphérie en cours d’intégration rapide : le Centre-Ouest appartenant au «Brésil pionnier ».
* L’Etat à l’origine de la mise en valeur depuis les années 60 : création de la nouvelle capitale, Brasilia, dans un désert humain puis le désenclavement par la construction des infrastructures routières enfin les encoura-gements aux flux migratoires internes pour désengorger le Sudeste et offrir de meilleures conditions de vie aux migrants poussés par la misère du Nordeste.
* Aujourd’hui : réussite économique de la mise en valeur de l’ensemble de la région avec le développement de l’agriculture commerciale intégrée aux FMN de l’agroalimentaire et à la mondialisation. Mais socialement des conflits agraires à cause de l’appropriation de la majorité des terres par des grands propriétaires (individuels ou sociétés) aux dépens des migrants pauvres restés des petits paysans.
b1 et b2) Deux périphéries marginalisées : le Nord (Amazonie) appartenant au « Brésil pionnier » et le Nordeste appartenant au « Brésil sous-développé ».
b1) L’Amazonie et ses fronts pionniers : sous peuplée, réserve de terres et de ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, hydroélectricité).
* Mise en valeur initiée par l’Etat depuis 30 ans : fronts pionniers à partir de la construction d’axes de pénétration routiers. Trois objectifs : exploiter des ressources, désengorger le Sudeste et résoudre les problèmes des paysans nordestins.
* Défi essentiel aujourd’hui : réaliser le développement durable => freiner les atteintes à l’environnement dues à la destruction de la forêt amazonienne, protéger les populations amérindienne et les petits paysans colons venus du Nordeste face à l’installation de grandes exploitations.
b2) Le Nordeste sous-développé :
* L’ancien cœur du Brésil du XVIème au XIXème siècle (colonisation initiale et point de départ de la mise en valeur du territoire + agriculture d’exportation des fazendas fondée sur la canne à sucre, le coton, et l’élevage + ports dont Recife et Salvador…), densément peuplé
* Aujourd’hui, « le Brésil sous-développé » en grandes difficultés économiques et sociales : pression démographique, ruralité avec inégalité de la répartition des terres, à l’écart de la mondialisation, les plus faibles IDH du Brésil, des révoltes agraires avec occupation des terres (Ligues paysannes et Mouvement des paysans sans terre), des sècheresses catastrophiques à l’intérieur dans le Sertao…=> terre d’émigration vers les favelas du Sudeste et les fronts pionniers.
* Quelques îlots de prospérité récents mais qui créent des disparités spatiales : agriculture commerciale intégrée et irriguée dans les vallées intérieures, et le développement du tourisme et de l’exploitation pétrolière sur le littoral.
Ainsi : *le Sudeste et le Sud = « le Brésil riche »
* le Centre-Ouest }
+ } = « le Brésil pionnier »
le Nord }
* Le Nordeste = « le Brésil sous-développé ».
CONCL. Bilan et perspectives : le Brésil est encore loin de la disparition des déséquilibres spatiaux et le mal développement y persiste.
La mondialisation accentue le déséquilibre des structures agraires car les grands domaines d’agriculture d’exportation intégrés à l’agrobusiness sont les plus rentables.
De même, la mise en valeur économique du Centre-Ouest, du Nord et la modernisation agricole Nordeste se font dans le cadre des grandes exploitations tournées vers l’exportation.
La métropolisation et la littoralisation actuelles des activités dans une économie mondialisée accentuent la prééminence du Sud et du Sudeste. Le Mercosur augmente encore leur poids dans le territoire brésilien.
Les défis majeurs auxquels le Président Lula Da Silva est confronté sont, malgré ou avec le contrôle du FMI et de la Banque Mondiale, de réduire les écarts sociaux, d’atténuer les déséquilibres spatiaux et de mettre le Brésil sur la voie d’un développement durable.
INTRO : déjà vu : L’inégal développement à l’échelle du monde. Les États du
Sud présentent des traits communs, liés au sous-développement : p. 246.
Ils se différencient toutefois de manière croissante, en fonction de politiques de développement inégalement efficaces :
- P 248 : les conséquences des différents choix politiques
- P. 250 : l’hétérogénéité de plus en plus grande des Suds
LE BRESIL : CONTRASTES SPATIAUX DE DEVELOPPEMENT
INTRO. :
Le Brésil est un bon exemple pour illustrer les contrastes de développement des pays du Sud: déjà même, sans parler de ses disparités territoriales, le contraste apparaît entre le Brésil NPI 9ème puissance économique du monde et 1ère puissance régionale d’Amérique du Sud et le Brésil PED au 75ème rang du monde pour l’IDH. Plus qu’un autre pays du Sud, le Brésil est un pays mal développé.
Cartes majeures p. 252 et croquis p. 269
Présentation :
Etat-continent : 8,5 millions de Km2 aux richesses naturelles forestières, agricoles, minières et énergétiques importantes : minerais, potentiel hydraulique, quelques hydrocarbures…
175 millions d’hab. très métissés (les descendants des Indiens précolombiens, des esclaves noirs et des émigrants européens),vivant dans un Etat fédéral composé de 26 Etats regroupés en cinq grandes régions : le Nordeste, le Sudeste, le Sud, le Centre-Ouest et le Nord, ayant retrouvé la démocratie depuis 1985.
Puissance régionale : « leader » de l’Amérique du Sud, la moitié de sa population, de son PIB et de sa superficie, poids dominant dans le Mercosur… et une des 1ères puissances du Sud dont il défend les intérêts face au Nord dans les négociations à l’OMC.
Puissance mondiale : 9ème puissance économique mondiale par le PIB, insertion dans la mondialisation (stratégie autocentrée d’un NPI, 3ème exportateur agricole, ayant une ou deux métropoles appartenant à l’AMM), rayonnement culturel international par, en particulier, la musique (samba, bossa nova, influences dans le Latin Jazz), le football, la littérature, l’accueil des forums sociaux mondiaux (FSM)…
Mais le Brésil conserve de nombreux traits des pays du Sud et plus particulièrement de forts contrastes sociaux qui se traduisent par d’importants déséquilibres et disparités dans le territoire que l’on peut lire à plusieurs échelles.
I) Partout, une mosaïque d’inégalités à grande échelle (= echelle locale)
Carte 4 p. 253
A) Disparités dans les campagnes : inégalité des structures foncières, p 256 n° 7/ 8/ 9
1) Les latifundios s’opposent aux microfundios et aux minifundios, soit 10 % des propriétaires possèdent 80 % des terres : les très grandes exploitations (les fazendas de plusieurs centaines d’ha, voire des milliers) s’opposent aux petites (10 à 50 ha) et très petites exploitations (moins de 10 ha)
a) Les 90 % de petits propriétaires, n’ont pas assez de leurs terres pour vivre : aussi vont-ils louer leurs bras aux grandes exploitations pour des travaux, saisonniers souvent et fort éloignés de leur résidence. Cf. « les veuves de maris vivants », femmes des paysans Nordestins partis 6 mois pour couper la canne dans le Sudeste
b) Il faut leur ajouter les paysans sans terre, les boias frias, qui sont eux aussi salariés agricoles selon les besoins des latifundiaires.
c) Présentes dans tout le territoire, ces oppositions sont très graves d’abord dans le Nordeste puis dans le Centre-Ouest où de nombreux conflits, y compris violents, ont lieu entre latifundiaires et petits paysans et paysans sans terre.
2) Deux explications à ces inégalités :
a) Structures agraires héritées de la colonisation et de la mise en valeur du territoire du XVIème au XIXème siècles, fazendas d’élevage extensif et plantations de cultures commerciales d’exportation cultivées par les esclaves, Indiens puis Noirs, et aujourd’hui par les salariés sous payés.
b) L’effet pervers de la mise en valeur pionnière actuelle du Centre-Ouest et de l’Amazonie : grandes exploitations se substituant aux moyennes initialement prévues
L’Etat voulait, au départ, donner de la terre aux petits paysans. En fait souvent, ce sont de grandes propriétés appartenant à des sociétés agroalimentaires qui s’y sont créées. Soit elles y pratiquent l’agriculture commerciale intégrée, soit l’élevage commercial extensif. Les conflits agraires sont fréquents dans ces zones pionnières.
3) Les tentatives de réformes agraires n’ont pas encore abouti :
Les grands propriétaires* les ont toujours freinées, tant celles des années 60 que celles des années 80.
(*ils ont favorisé le coup d’Etat militaire dans les années 60 et ont soutenu la dictature jusqu’à sa fin en 1985).
Les revendications pour ces réformes sont parties du Nordeste avec les Ligues de paysans et les mouvements de paysans sans terres
Aujourd’hui, la distribution des terres reste une des priorités du Président Lula Da Silva élu en 2002 (ancien ouvrier syndicaliste et militant du Parti des Travailleurs)
B) Inégalités intra-urbaines : la ségrégation spatiale urbaine 11 et 12 p 257
1) Les centres-villes historiques développés : le CBD, les quartiers résidentiels aisés, les commerces de luxe et de détail,: lieux de commandement politique, administratif, économique nationaux et mondiaux et internationaux s’il s’agit d’une ville métropole.
Dans les villes balnéaires, dont Rio, il ; faut leur adjoindre les espaces du tourisme international avec les plages (privées !) et les grands hôtels.
2) Les quartiers résidentiels intermédiaires des classes moyennes : les stratégies d’industrialisation de substitution aux importations et avant elles l’immigration européenne de la fin XIXème et début XXème a permis au Brésil l’émergence d’une classe moyenne assez nombreuse dans les villes du littoral. Cette classe est dynamique et investit dans l’économie.
3) Les quartiers défavorisés où se côtoient habitats pauvres, usines et favelas (nom portugais signifiant bidonvilles). Dans les villes côtières, s’y mêlent les installations portuaires. Les zones de contacts de ces quartiers et des quartiers plus riches sont les espaces privilégiés du secteur informel et des lieux de tensions sociales.
4) Actuellement, augmentation des « condominios fechados »et des « shoping centers » : les premiers sont quartiers fermés, homogènes, aisés, gardés par une milice privée…à l’imitation des EU et des pays du Nord et les seconds sont des lieux de consommation réservés à l’élite aisée et aux classes moyennes des villes.
C) Inégalités selon les communes à l’intérieur du territoire de chacune des cinq régions :
D’une commune à l’autre, les régions présentent de forts contrastes d’IDH.
Région IDH le plus élevé IDH le moins élevé
Nord 0,796 0,317
Nordeste 0,793 0,265
Centre-Ouest 0,806 0,401
Sudeste 0,830 0,363
Sud 0,834 0,447
D) Globalement, ces contrastes territoriaux très grands reflètent les écarts sociaux et se combinent aux inégalités ethniques malgré le métissage incontestable
1) 1 % des plus riches ont un revenu annuel 160 fois supérieur aux 10 % les plus pauvres !
2) Les populations de couleur et les populations métissées sont les plus pauvres et elles sont surtout au Nord et dans le Nordeste (métis indiens et noirs). Les populations du Sud et du Sudeste, plus riches, sont à majorité blanche et moins métissée.
II) Les inégalités et contrastes régionaux très marqués
A) Des dissymétries spatiales de richesse, de peuplement et de mise en valeur :
1) Contraste entre un Sud riche et un Nord pauvre 4 p 253
2) Contraste entre littoral oriental très peuplé et très anciennement mis en valeur (XVIème siècle) et l’Ouest intérieur vide et incomplètement et récemment mis en valeur
B) Une organisation spatiale Centre / Périphéries
1) Le Centre : les deux régions motrices du Sudeste et du Sud : « le Brésil riche ».
a) Les espaces du Brésil intégré à la mondialisation, du Brésil NPI et puissance régionale : *
* Centres d’impulsion économiques et financiers par métropolisation et littoralisation des activités : - métropoles mondiales et nationales Sao Paulo, Rio de Janeiro, Porto Alegre, Belo Horizonte, Santos, triangle industriel et financier de Belo Horizonte-Sao Paulo-Rio, sièges de firmes brésiliennes nationalisées et privées te des FMN
* Essentiel des productions agricoles et industrielles à valeur ajoutée destinées à l’exportation : grands domaines agricoles intégrés à l’agroalimentaire (café, canne à sucre, coton, agrumes…) industries les plus modernisées (automobile, pharmacie, textile…), façade portuaire (Santos 1er port à conteneur ), lieux touristiques internationaux…
* A cause du Mercosur, intégration frontalière avec les régions de Buenos Aires (Argentine) et de Montevideo (Uruguay).
*=> IDH les plus élevés et supérieurs à la moyenne nationale.
b) Raisons du développement et de la richesse : * développement de la culture et de l’exportation du café à partir du XIXème siècle
* minerais dont le fer dans la région du Minas Gerais (ouest de Belo Horizonte) au début XXème et gros potentiel hydroélectrique.
* stratégies de développement extraverti par étapes fondé sur l’industrialisation, Cf. cours sur le Sud : début vers 1930, accélération années 1960 et relance années 1980.
* coexistence en interdépendance des entreprises de l’Etat (énergie, armement, aéronautique…), les entreprises privées brésiliennes et les FMN (automobile, pharmacie, alimentation ex. Carrefour…)
* main d’œuvre bon marché ayant permis la rentabilité des exportations et le décollage économique des années 1960, « le miracle brésilien » et constituant un « avantage comparatif » aujourd’hui dans la mondialisation.
2) Les périphéries :
a) La périphérie en cours d’intégration rapide : le Centre-Ouest appartenant au «Brésil pionnier ».
* L’Etat à l’origine de la mise en valeur depuis les années 60 : création de la nouvelle capitale, Brasilia, dans un désert humain puis le désenclavement par la construction des infrastructures routières enfin les encoura-gements aux flux migratoires internes pour désengorger le Sudeste et offrir de meilleures conditions de vie aux migrants poussés par la misère du Nordeste.
* Aujourd’hui : réussite économique de la mise en valeur de l’ensemble de la région avec le développement de l’agriculture commerciale intégrée aux FMN de l’agroalimentaire et à la mondialisation. Mais socialement des conflits agraires à cause de l’appropriation de la majorité des terres par des grands propriétaires (individuels ou sociétés) aux dépens des migrants pauvres restés des petits paysans.
b1 et b2) Deux périphéries marginalisées : le Nord (Amazonie) appartenant au « Brésil pionnier » et le Nordeste appartenant au « Brésil sous-développé ».
b1) L’Amazonie et ses fronts pionniers : sous peuplée, réserve de terres et de ressources naturelles (minerais, hydrocarbures, hydroélectricité).
* Mise en valeur initiée par l’Etat depuis 30 ans : fronts pionniers à partir de la construction d’axes de pénétration routiers. Trois objectifs : exploiter des ressources, désengorger le Sudeste et résoudre les problèmes des paysans nordestins.
* Défi essentiel aujourd’hui : réaliser le développement durable => freiner les atteintes à l’environnement dues à la destruction de la forêt amazonienne, protéger les populations amérindienne et les petits paysans colons venus du Nordeste face à l’installation de grandes exploitations.
b2) Le Nordeste sous-développé :
* L’ancien cœur du Brésil du XVIème au XIXème siècle (colonisation initiale et point de départ de la mise en valeur du territoire + agriculture d’exportation des fazendas fondée sur la canne à sucre, le coton, et l’élevage + ports dont Recife et Salvador…), densément peuplé
* Aujourd’hui, « le Brésil sous-développé » en grandes difficultés économiques et sociales : pression démographique, ruralité avec inégalité de la répartition des terres, à l’écart de la mondialisation, les plus faibles IDH du Brésil, des révoltes agraires avec occupation des terres (Ligues paysannes et Mouvement des paysans sans terre), des sècheresses catastrophiques à l’intérieur dans le Sertao…=> terre d’émigration vers les favelas du Sudeste et les fronts pionniers.
* Quelques îlots de prospérité récents mais qui créent des disparités spatiales : agriculture commerciale intégrée et irriguée dans les vallées intérieures, et le développement du tourisme et de l’exploitation pétrolière sur le littoral.
Ainsi : *le Sudeste et le Sud = « le Brésil riche »
* le Centre-Ouest }
+ } = « le Brésil pionnier »
le Nord }
* Le Nordeste = « le Brésil sous-développé ».
CONCL. Bilan et perspectives : le Brésil est encore loin de la disparition des déséquilibres spatiaux et le mal développement y persiste.
La mondialisation accentue le déséquilibre des structures agraires car les grands domaines d’agriculture d’exportation intégrés à l’agrobusiness sont les plus rentables.
De même, la mise en valeur économique du Centre-Ouest, du Nord et la modernisation agricole Nordeste se font dans le cadre des grandes exploitations tournées vers l’exportation.
La métropolisation et la littoralisation actuelles des activités dans une économie mondialisée accentuent la prééminence du Sud et du Sudeste. Le Mercosur augmente encore leur poids dans le territoire brésilien.
Les défis majeurs auxquels le Président Lula Da Silva est confronté sont, malgré ou avec le contrôle du FMI et de la Banque Mondiale, de réduire les écarts sociaux, d’atténuer les déséquilibres spatiaux et de mettre le Brésil sur la voie d’un développement durable.
lundi 10 mai 2010
Histoire: de la société industrielle à la société de consommation
Histoire. De la société industrielle à la société de consommation.
Intro. De 1945 à nos jours, période de croissance économique exceptionnelle (PIB mondial multiplié par 6 en 60 ans), qui a permis un accroissement sans précédent de la population mondiale (de 3 à 6,5 milliards d’êtres humains entre 1945 et aujourd’hui) et un enrichissement spectaculaire de l’humanité (revenu par habitant est passé de 2000 dollars en 1950 à 6000 dollars au début du 21ème s.). Pourtant, on parle davantage de chômage, d’inégalités, de pauvreté que de progrès.
Quelles sont les caractéristiques de la croissance dans le monde depuis 1945 ? Quelles ont été ses conséquences sur les sociétés contemporaines ?
I/ La croissance des « Trente Glorieuses » (1945-1973).
1.1 Une croissance exceptionnelle.
Pages 32-33. Doc 1 a et b (textes sur les 30 Glorieuses) / doc 2 (diagramme taux de croissance) / doc 4 (diagrammes taux de chômage). Pourquoi peut-on parler de « croissance exceptionnelle » entre 1945 et 1975 ?
Entre 1945 et 1975, le monde connaît une croissance économique qui apparaît comme miraculeuse après les multiples croises depuis les années 1880 (dépression fin 19ème s., PGM, crise des années 1930, SGM). L’économiste Jean Fourastié a qualifié cette période de forte croissance de « Trente Glorieuses ». Dans les pays industrialisés, des taux de croissance annuels de la production industrielle autour de 5% (12,6% pour le Japon !). Le plein-emploi est partout assuré, laissant croire à une croissance sans limite et à la fin du chômage. Croissance exceptionnelle par son intensité, sa durée et son ampleur. Croissance mondiale : toutes les régions du monde sont concernées, l’écart pays riches/pays pauvres se réduit.
1.2 Une société de consommation.
Doc 1 p. 44 (article du Monde du 14/01/1970) / doc 1 c p. 32 (article de Libération de février 1984) / doc 4 p. 45 (extrait des Aventures de Spirou et Fantasio de 1962). Qu’appelle-t-on une « société de consommation » ? Causes ? Quelle vision de la société ?
Pendant les 30 Gl., mise en place de sociétés de consommation, autrement dit de sociétés d’abondance dans lesquelles les individus sont lancés dans une course effrénée à la consommation et deviennent des « individus-caddies ». Explosion de la consommation, encouragée par l’explosion de la production, est permise par la progression spectaculaire du niveau de vie. En France, le pouvoir d’achat d’un ouvrier est multiplié par 4 entre 1945 et 1975. Rôle clé de la pub, des hypermarchés, du crédit dans l’équipement des ménages. Certains auteurs ont une vision ironique et critique de cette société dans laquelle l’individu ne se sent vivre que s’il consomme.
1.3 Les facteurs de la croissance, ses limites.
- Vitalité du capital humain. Pop.mondiale passe de 3 à 4 milliards entre 1950 et 1973. Baby boom accroît le nombre de consommateurs. Amélioration de la qualification d’hommes mieux nourris, mieux soignés, mieux formés.
- Rôle moteur joué par les EU. Conférence de Bretton Woods (1944) : nouveau système monétaire international qui fait du dollar la monnaie de référence. Nouvelles institutions comme le FMI ou la BIRD (Banque mondiale). Plan Marshall : reconstruction de l’économie européenne. Libéralisation du commerce mondial.
- Affirmation de l’Etat-providence en Europe occidentale: intervention régulatrice de l’Etat dans l’économie pour assurer le plein-emploi, limiter les inégalités sociales et redistribuer les richesses. Modèle inspiré des idées de Keynes. Ex français des services publics et de la sécurité sociale. Investissements massifs de certains pays dans les industries de pointe (nucléaire, informatique, télécommunications, aéronautique…).
Doc 5 p.33 (texte sur la société de consommation, daté de 1975). Limites de la croissance ?
- Des limites géographiques : les pays du Tiers-Monde profitent moins du développement économique que les pays du Nord. Des progrès sanitaires et médicaux indéniables, un décollage économique pour certains pays (Asie du SE), mais un développement moindre, très dépendant des pays développés.
- Des limites sociales : la croissance réduit la pauvreté mais ne supprime pas les inégalités sociales. En France, campagne lancée par l’abbé Pierre en faveur des sans-logis en 1954.
II/ Croissance dépressive et nouvelle organisation économique du monde (1973-1990).
2.1 La rupture des années 1970.
Doc 2 p. 35 (graphique indices d’activité dans le secteur du BTP) / doc 4 p. 35 (diagramme évolution taux de croissance). Signes de la dépression économique ? Date de rupture ?
Doc 3 p. 35 (évolution cours du pétrole au 20ème s.) / doc 1 p. 34 (texte de 1978 sur les causes de la crise). Causes de l’entrée dans la dépression ?
- Début années 1970, essoufflement du modèle de croissance dans les pays industrialisés. Effondrement du système monétaire international en 1971 : plombés par les déficits commerciaux et la déséquilibre de la balance de paiements, les EU décident de ne plus assurer la convertibilité du dollar en or. Dans ce contexte de ralentissement de la croissance, crise brutale du pétrole en 1973 (1er choc pétrolier : prix du baril multiplié par 4). Simultanément, chute de la production industrielle, multiplication des faillites, retour d’un chômage de masse, accélération de l’inflation. « Stagflation » : néologisme utilisé pour décrire l’originalité de la crise de 1973, caractérisée par un ralentissement de la croissance et une flambée des prix.
- La crise se transforme en dépression dans les années 1970 : stagnation économique (ralentissement durable de la croissance) et maintien d’un chômage élevé.
- Des causes multiples. La crise de l’énergie n’est pas seule en cause. Il faut y ajouter la crise monétaire, la baisse de la demande (fin du baby boom), la saturation des marchés (les ménages sont équipés), le ralentissement des innovations techniques…
2.2 Une libéralisation accélérée de l’économie mondiale.
Doc 1 p.36 (diagramme des dépenses publiques dans les années 1970) / doc 5 p. 37 (texte de 1982 sur la politique de Carter) / doc 3 p. 36 (textes de 1984 et 1988 sur la politique de Thatcher). Evolution des solutions apportées à la dépression économique ?
- Dans les années 1970, les dirigeants des pays industriels, ont d’abord recours à des politiques de relance consistant à accroître les dépenses de l’Etat, à augmenter les salaires pour relancer la consommation et la production. Ces politiques, inspirées du keynésianisme, se traduisent par une hausse sensible des prélèvements obligatoires et ne parviennent pas réellement à résoudre le problème du ralentissement de la croissance.
- Dans les années 1980, en réaction à l’échec des politiques antérieures, un ordre néolibéral se met en place à l’échelle internationale. Néolibéralisme = théorie économique qui prône le désengagement de l’Etat, le démantèlement de l’Etat-providence, la privatisation massive afin de laisser jouer le mécanisme des prix. Exemple de la politique ultralibérale menée par le gouvernement Thatcher au Royaume-Uni.
- La libéralisation des échanges s’accélère dans le cadre du GATT (General agreement on tariffs and trade) avec une nouvelle réduction des taxes douanières. Dans les années 1980, les échanges de biens et de services explosent et un capitalisme financier s’affirme.
2.3 Une nouvelle hiérarchie des puissances.
- Dans les pays du Nord, les FMN délocalisent massivement leurs unités de production vers les pays du Sud où la main-d’œuvre est moins chère. Tertiarisation rapide des économies du Nord. Maintien d’un chômage de masse et aggravation des écarts sociaux.
- Emergence de NPI, en particulier en Asie. Ex de l’ouverture de la Chine et de son insertion dans la mondialisation à partir de 1976.
- Augmentation des écarts pays riches/pays en développement. Ex des pays d’Afrique subsaharienne en crise profonde qui peinent à s’intégrer dans le commerce mondial.
III/ Société de communication et nouvelle étape de la mondialisation (années 1990-2000).
3.1 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) , une 3ème
révolution industrielle (RI).
Doc 3 p. 40 (texte de 1978 sur la 3ème RI) / doc 4 p. 41 (texte de 1978 sur la révolution informatique). Originalité, fondements, conséquences de la 3ème RI ?
La révolution de l’informatique constitue une véritable rupture technologique. Née aux Etats-Unis, elle s’appuie sur les innovations dans l’électronique (circuit intégré en 1957) et sur la miniaturisation des composants (microprocesseur en 1971). Démocratisation des TIC depuis une vingtaine d’années. Progrès de l’informatique indissociable de l’essor du réseau Internet, ouvert au grand public en 1989. Plus d’un milliard de « connectés » aujourd’hui, essentiellement au Nord. La 3ème RI a bouleversé l’économie et la société mondiales.
3.2 La 3ème RI, accélérateur de la mondialisation.
- L’effondrement du bloc soviétique, la conversion de la Chine et de l’Inde au capitalisme ont entraîné l’affirmation d’un même modèle économique dans l’ensemble de la planète. Les TIC ont renforcé la suprématie du capitalisme et du libre-échange, qu’aucun autre modèle de développement ne concurrence actuellement. Les TIC ont favorisé l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail (DIT) et une industrialisation rapide de certains pays du Sud, fondée sur les activités technologiques. Par exemple, l’Inde, qui bénéficie d’une population bon marché et hautement qualifiée, s’est spécialisée dans la sous-traitance des services informatiques, notamment autour de Bangalore. Les NPI comme l’Inde voient apparaître une classe moyenne aisée qui s’intègre à la mondialisation et à la société de consommation.
- Il faut toutefois nuancer cette idée d’une nouvelle économie liée aux TIC et sa diffusion planétaire car les écarts de développement se sont accrus entre pays et à l’intérieur de nombreux pays. La fracture numérique (cassure séparant ceux qui disposent des TIC et ceux qui n’y ont pas accès) montre que des régions entières du Sud (Afrique subsaharienne, Moyen-Orient) restent à l’écart de la 3ème RI et de la mondialisation.
3.3 Une culture mondiale ?
Doc 5 p. 59 (texte sur la culture de masse) / doc 4 p. 59 (organigramme d’AOL-Time Warner)/ doc 2 p.52 (texte sur le retour du religieux). Conséquences et limites de la mondialisation de la culture ?
- La culture devient une marchandise. Déclinée sur tous les supports médiatiques (pub, tv, internet, cinéma, musique, jeux vidéo…), la culture est un enjeu économique majeur. La sur-médiatisation des produits culturels pose le problème du maintien d’une diversité culturelle et d’une culture de qualité.
- La mondialisation de la culture a pour effet une américanisation ou une occidentalisation des valeurs. A travers leurs firmes multinationales (exemple d’AOL-Time Warner), les Etats-Unis diffusent les valeurs américaines ou plus largement occidentales.
- La mondialisation ne conduit pas nécessairement à une uniformisation ou américanisation culturelle. Elle peut au contraire s’accompagner d’un plus grand métissage culturel ou d’une redécouverte des cultures locales. Elle peut aussi entraîner des formes de replis identitaires, de communautarismes, d’extrémismes religieux…
Conclusion. La croissance économique a été très forte au cours des « Trente Glorieuses », puis s’est nettement ralentie depuis 1973. Elle a favorisé une libéralisation accélérée de l’économie internationale, une montée en puissance du modèle capitaliste. Elle a profondément transformé les sociétés, devenues des sociétés de consommation, d’information et de loisirs américanisées. La 3ème RI, celle des TIC, a marqué une nouvelle étape de ce phénomène de mondialisation. Toutefois, l’accentuation des contrastes riches/pauvres, l’isolement de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les destructions environnementales, le chômage de masse dans certains pays occidentaux peuvent être interprétés comme autant de limites de la croissance et de la création d’un espace socio-économique mondial.
Intro. De 1945 à nos jours, période de croissance économique exceptionnelle (PIB mondial multiplié par 6 en 60 ans), qui a permis un accroissement sans précédent de la population mondiale (de 3 à 6,5 milliards d’êtres humains entre 1945 et aujourd’hui) et un enrichissement spectaculaire de l’humanité (revenu par habitant est passé de 2000 dollars en 1950 à 6000 dollars au début du 21ème s.). Pourtant, on parle davantage de chômage, d’inégalités, de pauvreté que de progrès.
Quelles sont les caractéristiques de la croissance dans le monde depuis 1945 ? Quelles ont été ses conséquences sur les sociétés contemporaines ?
I/ La croissance des « Trente Glorieuses » (1945-1973).
1.1 Une croissance exceptionnelle.
Pages 32-33. Doc 1 a et b (textes sur les 30 Glorieuses) / doc 2 (diagramme taux de croissance) / doc 4 (diagrammes taux de chômage). Pourquoi peut-on parler de « croissance exceptionnelle » entre 1945 et 1975 ?
Entre 1945 et 1975, le monde connaît une croissance économique qui apparaît comme miraculeuse après les multiples croises depuis les années 1880 (dépression fin 19ème s., PGM, crise des années 1930, SGM). L’économiste Jean Fourastié a qualifié cette période de forte croissance de « Trente Glorieuses ». Dans les pays industrialisés, des taux de croissance annuels de la production industrielle autour de 5% (12,6% pour le Japon !). Le plein-emploi est partout assuré, laissant croire à une croissance sans limite et à la fin du chômage. Croissance exceptionnelle par son intensité, sa durée et son ampleur. Croissance mondiale : toutes les régions du monde sont concernées, l’écart pays riches/pays pauvres se réduit.
1.2 Une société de consommation.
Doc 1 p. 44 (article du Monde du 14/01/1970) / doc 1 c p. 32 (article de Libération de février 1984) / doc 4 p. 45 (extrait des Aventures de Spirou et Fantasio de 1962). Qu’appelle-t-on une « société de consommation » ? Causes ? Quelle vision de la société ?
Pendant les 30 Gl., mise en place de sociétés de consommation, autrement dit de sociétés d’abondance dans lesquelles les individus sont lancés dans une course effrénée à la consommation et deviennent des « individus-caddies ». Explosion de la consommation, encouragée par l’explosion de la production, est permise par la progression spectaculaire du niveau de vie. En France, le pouvoir d’achat d’un ouvrier est multiplié par 4 entre 1945 et 1975. Rôle clé de la pub, des hypermarchés, du crédit dans l’équipement des ménages. Certains auteurs ont une vision ironique et critique de cette société dans laquelle l’individu ne se sent vivre que s’il consomme.
1.3 Les facteurs de la croissance, ses limites.
- Vitalité du capital humain. Pop.mondiale passe de 3 à 4 milliards entre 1950 et 1973. Baby boom accroît le nombre de consommateurs. Amélioration de la qualification d’hommes mieux nourris, mieux soignés, mieux formés.
- Rôle moteur joué par les EU. Conférence de Bretton Woods (1944) : nouveau système monétaire international qui fait du dollar la monnaie de référence. Nouvelles institutions comme le FMI ou la BIRD (Banque mondiale). Plan Marshall : reconstruction de l’économie européenne. Libéralisation du commerce mondial.
- Affirmation de l’Etat-providence en Europe occidentale: intervention régulatrice de l’Etat dans l’économie pour assurer le plein-emploi, limiter les inégalités sociales et redistribuer les richesses. Modèle inspiré des idées de Keynes. Ex français des services publics et de la sécurité sociale. Investissements massifs de certains pays dans les industries de pointe (nucléaire, informatique, télécommunications, aéronautique…).
Doc 5 p.33 (texte sur la société de consommation, daté de 1975). Limites de la croissance ?
- Des limites géographiques : les pays du Tiers-Monde profitent moins du développement économique que les pays du Nord. Des progrès sanitaires et médicaux indéniables, un décollage économique pour certains pays (Asie du SE), mais un développement moindre, très dépendant des pays développés.
- Des limites sociales : la croissance réduit la pauvreté mais ne supprime pas les inégalités sociales. En France, campagne lancée par l’abbé Pierre en faveur des sans-logis en 1954.
II/ Croissance dépressive et nouvelle organisation économique du monde (1973-1990).
2.1 La rupture des années 1970.
Doc 2 p. 35 (graphique indices d’activité dans le secteur du BTP) / doc 4 p. 35 (diagramme évolution taux de croissance). Signes de la dépression économique ? Date de rupture ?
Doc 3 p. 35 (évolution cours du pétrole au 20ème s.) / doc 1 p. 34 (texte de 1978 sur les causes de la crise). Causes de l’entrée dans la dépression ?
- Début années 1970, essoufflement du modèle de croissance dans les pays industrialisés. Effondrement du système monétaire international en 1971 : plombés par les déficits commerciaux et la déséquilibre de la balance de paiements, les EU décident de ne plus assurer la convertibilité du dollar en or. Dans ce contexte de ralentissement de la croissance, crise brutale du pétrole en 1973 (1er choc pétrolier : prix du baril multiplié par 4). Simultanément, chute de la production industrielle, multiplication des faillites, retour d’un chômage de masse, accélération de l’inflation. « Stagflation » : néologisme utilisé pour décrire l’originalité de la crise de 1973, caractérisée par un ralentissement de la croissance et une flambée des prix.
- La crise se transforme en dépression dans les années 1970 : stagnation économique (ralentissement durable de la croissance) et maintien d’un chômage élevé.
- Des causes multiples. La crise de l’énergie n’est pas seule en cause. Il faut y ajouter la crise monétaire, la baisse de la demande (fin du baby boom), la saturation des marchés (les ménages sont équipés), le ralentissement des innovations techniques…
2.2 Une libéralisation accélérée de l’économie mondiale.
Doc 1 p.36 (diagramme des dépenses publiques dans les années 1970) / doc 5 p. 37 (texte de 1982 sur la politique de Carter) / doc 3 p. 36 (textes de 1984 et 1988 sur la politique de Thatcher). Evolution des solutions apportées à la dépression économique ?
- Dans les années 1970, les dirigeants des pays industriels, ont d’abord recours à des politiques de relance consistant à accroître les dépenses de l’Etat, à augmenter les salaires pour relancer la consommation et la production. Ces politiques, inspirées du keynésianisme, se traduisent par une hausse sensible des prélèvements obligatoires et ne parviennent pas réellement à résoudre le problème du ralentissement de la croissance.
- Dans les années 1980, en réaction à l’échec des politiques antérieures, un ordre néolibéral se met en place à l’échelle internationale. Néolibéralisme = théorie économique qui prône le désengagement de l’Etat, le démantèlement de l’Etat-providence, la privatisation massive afin de laisser jouer le mécanisme des prix. Exemple de la politique ultralibérale menée par le gouvernement Thatcher au Royaume-Uni.
- La libéralisation des échanges s’accélère dans le cadre du GATT (General agreement on tariffs and trade) avec une nouvelle réduction des taxes douanières. Dans les années 1980, les échanges de biens et de services explosent et un capitalisme financier s’affirme.
2.3 Une nouvelle hiérarchie des puissances.
- Dans les pays du Nord, les FMN délocalisent massivement leurs unités de production vers les pays du Sud où la main-d’œuvre est moins chère. Tertiarisation rapide des économies du Nord. Maintien d’un chômage de masse et aggravation des écarts sociaux.
- Emergence de NPI, en particulier en Asie. Ex de l’ouverture de la Chine et de son insertion dans la mondialisation à partir de 1976.
- Augmentation des écarts pays riches/pays en développement. Ex des pays d’Afrique subsaharienne en crise profonde qui peinent à s’intégrer dans le commerce mondial.
III/ Société de communication et nouvelle étape de la mondialisation (années 1990-2000).
3.1 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) , une 3ème
révolution industrielle (RI).
Doc 3 p. 40 (texte de 1978 sur la 3ème RI) / doc 4 p. 41 (texte de 1978 sur la révolution informatique). Originalité, fondements, conséquences de la 3ème RI ?
La révolution de l’informatique constitue une véritable rupture technologique. Née aux Etats-Unis, elle s’appuie sur les innovations dans l’électronique (circuit intégré en 1957) et sur la miniaturisation des composants (microprocesseur en 1971). Démocratisation des TIC depuis une vingtaine d’années. Progrès de l’informatique indissociable de l’essor du réseau Internet, ouvert au grand public en 1989. Plus d’un milliard de « connectés » aujourd’hui, essentiellement au Nord. La 3ème RI a bouleversé l’économie et la société mondiales.
3.2 La 3ème RI, accélérateur de la mondialisation.
- L’effondrement du bloc soviétique, la conversion de la Chine et de l’Inde au capitalisme ont entraîné l’affirmation d’un même modèle économique dans l’ensemble de la planète. Les TIC ont renforcé la suprématie du capitalisme et du libre-échange, qu’aucun autre modèle de développement ne concurrence actuellement. Les TIC ont favorisé l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail (DIT) et une industrialisation rapide de certains pays du Sud, fondée sur les activités technologiques. Par exemple, l’Inde, qui bénéficie d’une population bon marché et hautement qualifiée, s’est spécialisée dans la sous-traitance des services informatiques, notamment autour de Bangalore. Les NPI comme l’Inde voient apparaître une classe moyenne aisée qui s’intègre à la mondialisation et à la société de consommation.
- Il faut toutefois nuancer cette idée d’une nouvelle économie liée aux TIC et sa diffusion planétaire car les écarts de développement se sont accrus entre pays et à l’intérieur de nombreux pays. La fracture numérique (cassure séparant ceux qui disposent des TIC et ceux qui n’y ont pas accès) montre que des régions entières du Sud (Afrique subsaharienne, Moyen-Orient) restent à l’écart de la 3ème RI et de la mondialisation.
3.3 Une culture mondiale ?
Doc 5 p. 59 (texte sur la culture de masse) / doc 4 p. 59 (organigramme d’AOL-Time Warner)/ doc 2 p.52 (texte sur le retour du religieux). Conséquences et limites de la mondialisation de la culture ?
- La culture devient une marchandise. Déclinée sur tous les supports médiatiques (pub, tv, internet, cinéma, musique, jeux vidéo…), la culture est un enjeu économique majeur. La sur-médiatisation des produits culturels pose le problème du maintien d’une diversité culturelle et d’une culture de qualité.
- La mondialisation de la culture a pour effet une américanisation ou une occidentalisation des valeurs. A travers leurs firmes multinationales (exemple d’AOL-Time Warner), les Etats-Unis diffusent les valeurs américaines ou plus largement occidentales.
- La mondialisation ne conduit pas nécessairement à une uniformisation ou américanisation culturelle. Elle peut au contraire s’accompagner d’un plus grand métissage culturel ou d’une redécouverte des cultures locales. Elle peut aussi entraîner des formes de replis identitaires, de communautarismes, d’extrémismes religieux…
Conclusion. La croissance économique a été très forte au cours des « Trente Glorieuses », puis s’est nettement ralentie depuis 1973. Elle a favorisé une libéralisation accélérée de l’économie internationale, une montée en puissance du modèle capitaliste. Elle a profondément transformé les sociétés, devenues des sociétés de consommation, d’information et de loisirs américanisées. La 3ème RI, celle des TIC, a marqué une nouvelle étape de ce phénomène de mondialisation. Toutefois, l’accentuation des contrastes riches/pauvres, l’isolement de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les destructions environnementales, le chômage de masse dans certains pays occidentaux peuvent être interprétés comme autant de limites de la croissance et de la création d’un espace socio-économique mondial.
Histoire: Le nouvel ordre mondial
Le nouvel ordre mondial (livre p. 184 et suivantes)
INTRO.
La fin de la Guerre Froide en 1989 et la fin de l’URSS qui fait, en 1991, des EU la seule superpuissance mondiale, laissaient espérer l’instauration de la paix dans le monde. Or, les conflits, les menaces et les tensions continuent. Certains philosophes avaient même prophétisé la « fin de l’histoire », idée qu’il n’y aurait plus d’affrontements, en particulier au niveau idéologique, suite à la fin du communisme. Mais cf le retour du religieux, cf les attentats du 11 septembre, cf les nombreux conflits
Alors, depuis 1991, nouvel ordre ou nouveau désordre mondial ?
I) TENTATIVES DE MISE EN PLACE D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL : fin des années 1980 à 1993
A) Réaffirmation du rôle de l’ONU
1) Le nouvel ordre mondial où l’ONU « accomplit sa destinée de parlement mondial de la paix », doc. P. 188/ 189
Ces termes utilisés en 1990 par G. Bush - président républicain des EU de 1988 à 1992 - indiquent que, la guerre froide étant finie, l’ONU peut réaliser les objectifs proposés lors de sa création en 1945. La paix et le droit international vont pouvoir s’exercer sur le monde. En effet, l’action du Conseil de Sécurité cesse désormais d’être paralysée par le droit de veto des deux Grands.
2) La guerre du Golfe et l’opération « Tempête du désert », 1991.
L’ONU vote, sur proposition américaine, l’intervention d’une force multinationale pour aider le Koweït à retrouver son intégrité territoriale. L’Irak, allié de l’URSS et dirigé par Saddam Hussein, l’avait envahi en Août 1990 et, si la guerre froide n’avait pas été terminée, l’URSS l’aurait soutenu en utilisant son droit de veto.
Les forces armées de l’ONU venant de 29 nations et commandées par les EU repoussent l’armée irakienne hors du Koweït en janvier 1991 : c’est l’opération « Tempête du désert » constituée de bombardements massifs et d’une offensive terrestre.
La guerre du Golfe, cependant n’a pas eu comme seul but le respect du droit international mais aussi d’empêcher l’Irak d’augmenter ses ressources pétrolières.
B) Les avancées du droit international
1) La création de tribunaux internationaux sous l’égide de l’ONU
Ex. pour les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité : * le TPI ( pour l’ex-Yougoslavie et son président Milosevic en 1993, pour le Rwanda en 1994.
* la Cour Pénale Internationale
en 2002.
Mais ces institutions juridiques dépendent du bon vouloir des Etats et les EU, la Chine et les Etats du Moyen-Orient ne reconnaissent pas l’autorité de la Cour Pénale Internationale.
2) Le droit d’ingérence reconnu et pratiqué par l’ONU (depuis 1988) :
C’est le droit d’intervenir pour l’assistance humanitaire dans un pays suite à des catastrophes
naturelles ou des troubles politiques. Il est difficile à appliquer faute de forces militaires suffisantes pour assurer la sécurité des personnes apportant l’aide humanitaire.
Ex. interventions humanitaires de l’ONU en Somalie, Yougoslavie, Rwanda… Elles se multiplient dans les années 90.
C) La multiplication des accords internationaux sur le désarmement
Il s’agit de limiter et contrôler l’armement nucléaire.
Ex. les accords START II entre Russie et EU, les traités internationaux sur la non prolifération des armes nucléaires (TNP), sur leur interdiction totale (TICE), …
Mais plusieurs pays ne signent pas ou se retirent de ces traités : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et même les EU se sont retirés du traité limitant les défenses antimissiles en 2001 (G.W. Bush qui reprend le projet d’IDS). Problème actuel du programme atomique de l’Iran
II) LES ETATS-UNIS DOMINENT LE MONDE ET IMPOSENT LEUR PUISSANCE SURTOUT A PARTIR DE MILIEU DES ANNEES 90
A) Les moyens de la puissance
1) L’absence de rivaux :
La Russie (dirigée par Boris Eltsine puis par Vladimir Poutine, 1999) a trop de difficultés politiques et économiques intérieures pour remplacer réellement l’URSS sur la scène internationale. Les EU ont fortement pénétré ses ressources pétrolières dans les républiques du Caucase et de l’Asie Centrale, pourtant membres de la CEI.
La Chine est reconnue comme puissance économique émergente et admise à l’OMC en 2001 mais à cause de son refus de la démocratie elle ne peut pas être un recours international.
Le Japon, 2ème puissance économique mondiale, est un « nain politique ».
L’Union Européenne n’a pas de véritable politique extérieure commune systématique.
2) La diplomatie unilatérale de B. Clinton et sa mise en cause de l’ONU, surtout sensibles à partir de 1996 (2ème mandat)
a) Changement de diplomatie en janvier 1993 (1er mandat):
La diplomatie unilatérale tenant compte d’abord des intérêts américains et non plus des organisations internationales remplace le principe de la coopération internationale.
Les EU décrètent des embargos commerciaux pour sanctionner les Etats qui menacent selon eux la paix mondiale, et ils ordonnent aux autres pays de faire de même : contre la Libye, l’Irak…
b) B. Clinton vise à affaiblir l’ONU en 1996 :
en refusant notamment de payer leur cotisation, ainsi que quelques autres pays, ce qui met l’ONU dans une situation financière difficile.
3) La préservation des intérêts américains« … nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde. Mais là où nos intérêts et nos idéaux le demandent […] nous assumerons le rôle de leader », Bill Clinton, 1997.
Ex. en 1997, les EU ne signent pas l’accord de Kyoto limitant les émissions de CO2 ; en 2002, ils ne reconnaissent pas la Cour Pénale Internationale (G. W. Bush)…
B) Les interventions des EU dans le monde
1) Le nouveau rôle de l’OTAN : maintien de l’ordre en Europe.
Il aurait dû disparaître avec la fin de la Guerre Froide. Or en 1991, les EU imposent son maintien et son élargissement aux pays de l’Europe de l’Est et y associent même la Russie en 1997 qui doit être consultée sur la sécurité en Europe.
L’OTAN devient un instrument de l’ordre en Europe sous le contrôle des EU avec la création du Conseil de coopération nord-atlantique en 1991. (cf. ex-Yougoslavie)
2) Des interventions multiformes dans le monde
* 2p. 191 : 1992 : opération « restaure hope » (rendre l’espoir) en Somalie pour arrêter la guerre civile avec l’accord de l’ONU (G. Bush)
* 1994 : débarquement en Haïti pour y rétablir la démocratie. (Clinton)
* 1995 : grâce aux accords de Dayton (Clinton), règlement du conflit en Bosnie par l’intermédiaire de l’OTAN, après l’échec de l’ONU et de l’UE (Serbes et Croates en ex-Yougoslavie)
* 1999 : intervention au Kosovo, par l’OTAN encore. (Serbes et Albanais en ex-Yougoslavie) (doc 4p. 191)
C) Les limites de la puissance des EU et la mobilisation des opinions publiques
1) Les limites à l’efficacité des « EU, gendarmes du monde »
L’opinion publique américaine (les électeurs !) demande une « guerre propre » lors des interventions, c'est-à-dire sans pertes pour les soldats américains. Ainsi, Clinton a retiré les troupes de Somalie après un attentat dont elles avaient été victimes.
Les EU n’ont pas des ressources financières infinies et ils ont besoin du soutien monétaire de leurs alliés pour intervenir. Le Japon et l’Allemagne ont ainsi payé l’essentiel de la guerre du Golfe en 1991.
L’intervention en Bosnie n’a pas pour autant réglé les problèmes en ex-Yougoslavie, les troubles et violences y persistent et la guerre au Kosovo a éclaté 4 ans après.
Les EU ne sont pas intervenus à Timor en 1999 (indépendance refusée par la force par le gouvernement indonésien) à cause des intérêts économiques qui les lient à l’Indonésie.
2) Les opinions publiques et les citoyens se mobilisent, s’organisent et interviennent en dehors et parfois contre les EU.
a) Mondialisation et révolution des communications permettent l’information et la mobilisation rapides des citoyens partout dans le monde.
Les médias informent en temps réel sur ce qui se passe dans le monde, certes surtout sur les conflits engageant les intérêts occidentaux. La mobilisation des citoyens peut se faire dans le monde entier comme pour s’opposer à l’intervention américaine en Irak en 2003.
b) Rôle accru des ONG :
Elles interviennent pour les droits de l’homme dans la plupart des conflits. En plus de l’appui des citoyens et de la société civile, elles ont celui de l’ONU et des grandes puissances (au risque de remettre leur indépendance en question).
c) Développement de l’altermondialisme dans le monde entier depuis la fin des années 1990 : voir cours de Géo « d’autres logiques d’organisation mondiale »
Rappel de deux dates : * 1999 à Seattle : émergence du mouvement (contre l’OMC).
* 2001à Porto Alegre : premier FSM (forum social mondial).
Aux raisons économiques et sociales de son engagement vues en Géo, s’ajoute une raison plus politique : l’échec de la mise en place d’un nouvel ordre mondial fondé sur la paix et le droit international. Il revendique à ce titre une sorte de « gouvernement mondial ».
III) MULTIPLICATION DES CONFLITS ET APPARITION DE NOUVELLES MENACES
A) La montée de l’islamisme et la menace du terrorisme international :
1) Qu’est-ce que l’islamisme ?
Difficultés à le définir
un mouvement qui fait de la religion musulmane (ou Islam), mais quel Islam la base unique de l’organisation de toute la vie sociale et politique en appliquant strictement les textes fondateurs du VIIème siècle : le Coran et la loi coranique ou charia.
1928 : constitution des Freres musulmans par, Hassan el Banna un intellectuel de 22 ans. Très rapidement, s’impose comme une force pol majeure en Egypte + expansion au MO. Cette orga préconise identification religion _ politique. Le coran comme code et constitution
- Islamisme reste marginal des années 1920 à 1979.
Situation change 79 . Accords de Camp David entre Egypte et Israel, considéré comme la trahison de la gauche nationale arabe. + occupation de l’afghanistan par l’urss, perçue comme intervention coloniale, URSS apparait comme tout aussi colonialiste : discrédit à la fois du communisme et du nationalisme arable
Toujours en 79 en Iran, commence comme une révolution de la jeunesse plutôt de gauche, mais passe rapidement sous le contrôle du clergé musulman : idée de combat passe de la gauche au camp islamiste. Volonté sortir de l’aliénation à travers retour aux sources
- A part iran les Etats restent des régimes très autoritaires et utilisent coercition massive contre l’islamisme + Les Etats ont réislamisé la société par le haut
Précisément à ce moment qu’émergence d’un nouveau radicalisme, porté par organisation al qaida. Mode d’action pas inédit : violence auto sacrificielle.
Refusent aseptisation de la religion, combinaison de la religion avec éco de marché et modernité. Refus de toute concession au pouvoir
Ce radicalisme ne veut plus du tout transformer la société, ni à conquérir le pouvoir par la révo. 1° niveau : le niveau charismatique :un homme, ben Laden, à la fois très modeste et très présent, bien que riche sacrifie son confort perso et à la place prend la souffrance. Rompt avec tradition islamiste, n’est pas, comme ceux des 90, prolifique, n’écrit rien sur le logement, …etc.
2° niveau : la rationalité et la bureaucratie, concentrée autour de al Zahouairi, médecin égyptien,
3° niveau : le niveau millénariste : mobilise des jeunes qui n’ont rien d’autre que leur corps à sacrifier. Issus des catégories plutôt aisées du monde arabe.
+ on le présente comme l’axe du mal, plus il se présente comme le combattant du bien, plus cela le conforte et le légitime. + prend à son compte la théorie de la guerre assymétrique pour transformer le corps en une arme ultime. + on le réprime, + glissement vers l’action sacrificielle. L’attentat suicide
3) L’organisation de réseaux transnationaux activistes provoquant instabilité, violences et attentats :
a) Guerres civiles et guérillas dans les pays musulmans : cf. carte : Algérie, Kosovo, Afghanistan malgré l’occupation depuis 2001 et avec appuis au Pakistan.
b) Attentats
c) Al-Qaida ,la plus connue de la multitude de ces organisations
B) Le choc des attentats du 11 septembre 2001
.
Les symboles de l’hyperpuissance américaine sont touchés : économie (Twin Towers) et militaire (Pentagone, bâtiment du ministère des armées). Pour la première fois, les EU sont touchés sur leur propre territoire.
2) Les EU s’estiment en état de guerre et lancent une « croisade » contre le terrorisme et « l’axe du mal »
a) Discours de George Walter Bush (président républicain 2000-2004 et 2004-2008)
=> lutte contre le terrorisme = priorité + tous les Etats du monde peu ou prou alliés au terrorisme sont ennemis des EU et dénoncés comme « l’axe du mal » + appel à tous les pays du monde à rejoindre les EU pour partir en « croisade » contre le terrorisme.
b) L’occupation de l’Afghanistan, octobre 2001 : le régime intégriste islamiste des talibans est renversé mais Ben Laden qu’il abritait n’est pas capturé. En déc. L’ONU envoie une force internationale provenant de 28 pays pour le maintien de la sécurité. Les troubles persistent dans le Sud et aujourd’hui les talibans y ont repris du terrain.
c) La guerre et l’occupation de l’Irak, depuis mars 2003.
G.W. Bush accuse l’Irak, déjà frappé d’embargo, de détenir des armes de destruction massive (toujours pas trouvées à ce jour ! …) et de soutenir le terrorisme international. La réalité est que l’Irak a des ressources pétrolières et que les contrôler permettrait aux EU de moins dépendre de l’Arabie Saoudite. Celle-ci est un allié moins sûr des EU car elle a des liens avec les réseaux islamistes.
Contre une forte opposition internationale (la France au premier rang) et sans l’aval de l’ONU, les EU et quelques alliés dont le Royaume-Uni, attaquent en mars 2003 et occupent l’Irak en un mois. Malgré la capture de Saddam Hussein, la résistance est forte, les attentats se multiplient et la remise en ordre de l’Irak n’est toujours pas complètement réalisée aujourd’hui. Les atrocités de cette guerre qui s’enlise sont autant le fait des troupes d’occupation que des groupes islamistes. (En nov. 2006 cet enlisement est une des causes de l’échec des Républicains aux Congrès où les Démocrates sont devenus majoritaires et il pèse aussi sur l’élection de Obama)
c) Dans ces deux cas, même si l’ensemble des pays du monde et l’ONU se mobilisent dans la lutte contre le terrorisme, les EU ont plus que jamais pratiqué la diplomatie et l’intervention unilatérales.
C) Le conflit israélo-palestinien : espoirs et obstacles au processus de paix.
1) Rappels : Pourquoi le MO concentre-t-il les tensions ? Nouveaux enjeux autour du contrôle du pétrole devenu matière 1° essentielle, surtout pour l’Occident
Mais de nouveaux acteurs + les revendications nationales des peuples : enjeux autour de contrôle des territoires issus de la décolonisation, enjeux qui posent également la question des identités
- Pb général issu de la décolonisation . Un cas un peu particulier = Israël / Palestine : cf carte : à fin Empire ottoman, les GB prennent le contrôle de la région, un mandat, avec pour but de faire accéder ces pays à l’indépendance. Dès fin XIX°, voyant les autres nations se constituer en Etats ( Pologne, etc ) les juifs qui sont dispersés autour du bassin médit., revendiquent la création d’Israël = le mouvement sioniste. Certains commencent à s’installer en Palestine ( nom ottoman ), fuyant les persécutions. Après la shoah, nécessité d’un Etat juif devient + évidente, cela valide à postériori la thèse sioniste = il est impossible de vivre à l’intérieur des autres pays si un Etat ne garantit pas la sécurité du peuple juif. ONU valide cela et crée 2 Etats cf 1947 . C’est l’ONU qui fait ce plan, cela veut donc dire qu’il y a accord entre les 2 Grands ( après l’URSS se rangera du côté des Etats arabes mais au début, comptaient bien qu’Israël soit un Etat juif communiste ) Mais ce sont les Arabes qui refusent ce plan car refusent toute création d’un Etat juif : la Syrie ( décolonisée par la France ) revendique l’ensemble du territoire. Jeu des arabes de la région = lutter contre Israël et à la fois nier une identité palestinienne = conscience d’appartenir à un même peuple, ce n’est que dans les luttes et notamment à partir de la création de l’OLP que palestiniens se considèrent comme tels. L’OLP ne naît que vers la fin des années 50 : grande œuvre de Y. Arafat = conscience palestinienne. Moyens = parfois le terrorisme cf assassinat d’athlètes israëliens aux JO de Munich. Rôle du terrorisme dans la médiatisation de la lutte palestinienne
- 1948 Guerre israélo arabe, victoire israëlienne. Les palestiniens quittent leurs terres.
1967 : G des 6 jours = Syrie au nord et Egypte au Sud attaquent Israël. Israël conquiert le Sinaï et Gaza auparavant égyptiens, le Golan auparavant syrien et la Cisjordanie. Colonisation de ces territoires commence
1973 G du Kippour = Etats arabes pour protester relèvent les prix du pétrole, accélérant la crise éco.
Dans ce conflit, Israël plutôt soutenu par les EU et les arabes par l’Urss ( un peu par hasard ). Un conflit de la guerre froide mais qui continue ensuite = nous montre que le problème principal n’est pas Est/Ouest mais un problème d’identités .
2 )une évolution contrastée du conflit après la guerre de 1973
- paix israélo-égyptienne (78-79) : grand retentissement car pour la 1° fois l’Etat le + puissant du monde arabe reconnaît Israel. Israel évacue le Sinaï. Considéré comme une trahison par les milieux islamistes : Sadate assassiné en 1981 par les Freres Musulmans. Les accords de Camp david ne sont pas clairs sur « l’autonomie » des territoires palestiniens. L’occupation continue dans les faits
- guerre du Liban (75-85) : guerre civile chrétiens/musulmans, renforcée par la présence de palestiniens réfugiés, les 1° soutenus par Israel. En 1982, Israel lance l’opération « paix en galilée » pour protéger le Nord du pays contre les attaques palestiniennes : Israel occupe le sud liban et laisse les milices chrétiennes pénétrer les camps de Sabra et Chatila où des massacres sont commis (1982)
- l’Intifada et le changement de politique de l’OLP : Yasser Arafat parvient à faire émerger une conscience politique palestinienne. But = désormais avoir un Etat
Changement de stratégie de l’olp devant la situation bloquée = intifada pour obtenir le soutien de l’opinion internationale, montrer la disproportion des forces, revendiquer la création d’un véritable Etat
Dans la lutte contre l’Etat israélien, naissance du Hamas = mouvance islamiste (Fatah laïque) qui se bat pour un Etat musulman et ne reconnaît pas du tout Israel. Favorisé par Israel. Un autre acteur islamiste shiite au nord : le Hezbollah, lié à l’Iran (région enjeu pour tous les Etats)
3) Conséquences de la fin de la guerre froide : Les EU ne peuvent plus considérer que la Syrie et l’OLP sont des moyens pour l’URSS d’augmenter son influence, donc :
a) ils acceptent le protectorat de la Syrie sur le Liban où le calme peut revenir en 1989 jusqu’en 2005 où des attentats politiques contre les opposants à la Syrie ont repris et poussent à écarter à nouveau la Syrie.
b) ils obligent Israël à négocier avec l’OLP => 2) en 1993…
2) 1993 : les accords d’Oslo ou de Washington (car ils y sont ratifiés) ou processus de paix.
Film de 0 à 4’ (jusqu’à l’assassinat de Rabin
a) Les signataires : Yasser Arafat,le chef de l’OLP et Itzhak Rabin, le premier ministre israélien, Parti Travailliste (gauche, socialiste) en présence de B. Clinton.
b) Décisions (clauses) : * autonomie des territoires palestiniens situés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie gérés par un organe exécutif, l’Autorité Palestinienne dont Y. Arafat devient le premier président en 1996 ;
* retrait progressif d’Israël de ces territoires occupés et colonisés depuis 1967 ;
De plus, la paix entre Israël et la Jordanie est signée en 1994.
c) Difficultés d’application, points de désaccords :
Les Palestiniens demandent un véritable Etat souverain.
Israël refuse cette pleine souveraineté et aussi de changer le statut de Jérusalem devenue unilatéralement capitale en 1980, d’arrêter la colonisation des territoires autonomes palestiniens, de rendre le Golan à la Syrie. Ils refusent en outre le droit au retour en Palestine aux réfugiés palestiniens installés dans les camps depuis la guerre de 1948. Force de la droite et de l’extrême droite
En 1995, I. Rabin a été assassiné par un intégriste juif.
3) Durcissement du conflit et blocage du processus de paix au XXIème siècle :
Film : début du chapitre 2 jusqu’aux manifs du Hamas
En quoi voit-on la fragilité du processus de paix
a) Des attentats suicides sont perpétrés contre les Israéliens par des Palestiniens, notamment le Hamas
Film : chapitre 4 (netanyahou)
b) Poussée d’intégrisme religieux juif et retour de la droite au pouvoir en Israël.
Film 32’29 : des conflits incessants autour de Jérusalem et en particulier l’esplanade des mosquées
Film à partir de 2h 00 47’
c) Provocation d’Ariel Sharon (droite israélienne) et déclenchement de la 2ème Intifada.
En sept. 2000, il se rend avec une escorte policière importante sur l’avenue des Mosquées, haut lieu de l’Islam à Jérusalem. La reprise de l’Intifada s’ensuit et les adolescents qui la mènent sont alors soutenus par les groupes armés du Fatah (parti de Y. Arafat) et par une partie de la police de l’Autorité Palestinienne.
c) Répression violente et incessante d’Israël :
Raids de l’armée israélienne en territoires autonomes, arrestations de dirigeants palestiniens, intensification de la colonisation dans ces territoires, maintien d’Arafat dans son QG de Ramallah dont il n’a pas pu sortir ces trois dernières années, aujourd’hui enfin construction d’un mur pour séparer les territoires palestiniens d’Israël…
Malgré tout, les initiatives pour rechercher un plan de paix, « la feuille de route », ont repris au printemps 2003.
d) Yasser Arafat est mort en novembre 2004 et Mahmoud Abbas l’a remplacé. (appartenance au même parti, le Fatah).
** La « feuille de route » ne se met pas en place, refus de décoloniser + en 2006, le Hamas (mouvement islamiste et rejetant l’existence d’Israël)
remporte les législatives dans les Territoires Palestiniens => * freins sérieux à la mise en œuvre de la feuille de route, ni le Hamas ni Israël ne veulent discuter ni se reconnaître
* l’aide internationale aux Territoires Palestiniens a été suspendue pour faire pression sur le Hamas
* l’été 2006 : guerre et bombardements israéliens au sud Liban pour répondre au parti libanais le Hezbollah : il soutient le Hamas et les islamistes palestinienne et a enlevé deux soldats israéliens et a tenu tête à l’armée israélienne
*divergences violentes au sein de l’Autorité Palestinienne entre la majorité des députés et du gouvernement appartenant au Hamas et le Président de l’Autorité, M. Abbas, appartenant au Fatah (partisan d’accentuer le processus de paix). Ces violences débouchent sur une guerre civile en 2007.
** Aujourd’hui : * le Hamas contrôle la Bande de Gaza tandis que M. Abbas et le
Fatah contrôlent le Golan et la Cisjordanie.
* des bombardements israéliens répondent aux tirs de rockets de Palestiniens ou aux attentats-suicides et de nombreux civils sont tués
Les israéliens font la guerre dans la bande de Gaza en 2009
* cependant de plus en plus nombreux sont ceux dans les opinions publiques, tant palestinienne qu’israélienne, qui pensent qu’il est urgent de trouver un consensus de paix
D) Multiplication des conflits ethniques et dissémination des armes :
1) Le réveil identitaire* multiplie les conflits et les violences. (*Ce sont les revendications nationalistes, régionalistes, ethniques et ethnico-religieuses d’un petit groupe).
a) Le retour de la guerre en Europe avec la résurgence des nationalismes et ethnicismes : en ex-Yougoslavie (Serbie contre Bosnie-Herzégovine avec « purification ethnique »), en Russie / Tchétchénie...
b) Les guerres civiles en Afrique dues à la montée de l’ethnicisme : en Somalie, Libéria, Angola, Zaïre, Rwanda où il y a eu génocide des Tutsis (800 000 morts) par les Hutus.
c) Dans les années 2000, une soixantaine de conflits contre seulement 35 dans les années 50 à 90.
2) Le trafic de drogue finance les conflits locaux facilités par le trafic d’armes et leur dissémination.
Il s’agit d’armes conventionnelles et aussi d’armes chimiques, biologiques, de mines antipersonnel et encore d’armes nucléaires « les bombes sales » qui sont des explosifs conventionnels enrobés de matière radioactive.
En 2006, essais nucléaires en Corée du Nord, revendications actuelles de l’Iran pour accéder au nucléaire…
CONCLUSION :
Ainsi, à la lutte fondée sur des logiques relativement simples de la Guerre Froide ont succédé des conflits régionaux et locaux multiformes et des situations d’instabilité souvent incontrôlables. On peut donc être en droit de parler de désordre mondial.
INTRO.
La fin de la Guerre Froide en 1989 et la fin de l’URSS qui fait, en 1991, des EU la seule superpuissance mondiale, laissaient espérer l’instauration de la paix dans le monde. Or, les conflits, les menaces et les tensions continuent. Certains philosophes avaient même prophétisé la « fin de l’histoire », idée qu’il n’y aurait plus d’affrontements, en particulier au niveau idéologique, suite à la fin du communisme. Mais cf le retour du religieux, cf les attentats du 11 septembre, cf les nombreux conflits
Alors, depuis 1991, nouvel ordre ou nouveau désordre mondial ?
I) TENTATIVES DE MISE EN PLACE D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL : fin des années 1980 à 1993
A) Réaffirmation du rôle de l’ONU
1) Le nouvel ordre mondial où l’ONU « accomplit sa destinée de parlement mondial de la paix », doc. P. 188/ 189
Ces termes utilisés en 1990 par G. Bush - président républicain des EU de 1988 à 1992 - indiquent que, la guerre froide étant finie, l’ONU peut réaliser les objectifs proposés lors de sa création en 1945. La paix et le droit international vont pouvoir s’exercer sur le monde. En effet, l’action du Conseil de Sécurité cesse désormais d’être paralysée par le droit de veto des deux Grands.
2) La guerre du Golfe et l’opération « Tempête du désert », 1991.
L’ONU vote, sur proposition américaine, l’intervention d’une force multinationale pour aider le Koweït à retrouver son intégrité territoriale. L’Irak, allié de l’URSS et dirigé par Saddam Hussein, l’avait envahi en Août 1990 et, si la guerre froide n’avait pas été terminée, l’URSS l’aurait soutenu en utilisant son droit de veto.
Les forces armées de l’ONU venant de 29 nations et commandées par les EU repoussent l’armée irakienne hors du Koweït en janvier 1991 : c’est l’opération « Tempête du désert » constituée de bombardements massifs et d’une offensive terrestre.
La guerre du Golfe, cependant n’a pas eu comme seul but le respect du droit international mais aussi d’empêcher l’Irak d’augmenter ses ressources pétrolières.
B) Les avancées du droit international
1) La création de tribunaux internationaux sous l’égide de l’ONU
Ex. pour les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité : * le TPI ( pour l’ex-Yougoslavie et son président Milosevic en 1993, pour le Rwanda en 1994.
* la Cour Pénale Internationale
en 2002.
Mais ces institutions juridiques dépendent du bon vouloir des Etats et les EU, la Chine et les Etats du Moyen-Orient ne reconnaissent pas l’autorité de la Cour Pénale Internationale.
2) Le droit d’ingérence reconnu et pratiqué par l’ONU (depuis 1988) :
C’est le droit d’intervenir pour l’assistance humanitaire dans un pays suite à des catastrophes
naturelles ou des troubles politiques. Il est difficile à appliquer faute de forces militaires suffisantes pour assurer la sécurité des personnes apportant l’aide humanitaire.
Ex. interventions humanitaires de l’ONU en Somalie, Yougoslavie, Rwanda… Elles se multiplient dans les années 90.
C) La multiplication des accords internationaux sur le désarmement
Il s’agit de limiter et contrôler l’armement nucléaire.
Ex. les accords START II entre Russie et EU, les traités internationaux sur la non prolifération des armes nucléaires (TNP), sur leur interdiction totale (TICE), …
Mais plusieurs pays ne signent pas ou se retirent de ces traités : l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et même les EU se sont retirés du traité limitant les défenses antimissiles en 2001 (G.W. Bush qui reprend le projet d’IDS). Problème actuel du programme atomique de l’Iran
II) LES ETATS-UNIS DOMINENT LE MONDE ET IMPOSENT LEUR PUISSANCE SURTOUT A PARTIR DE MILIEU DES ANNEES 90
A) Les moyens de la puissance
1) L’absence de rivaux :
La Russie (dirigée par Boris Eltsine puis par Vladimir Poutine, 1999) a trop de difficultés politiques et économiques intérieures pour remplacer réellement l’URSS sur la scène internationale. Les EU ont fortement pénétré ses ressources pétrolières dans les républiques du Caucase et de l’Asie Centrale, pourtant membres de la CEI.
La Chine est reconnue comme puissance économique émergente et admise à l’OMC en 2001 mais à cause de son refus de la démocratie elle ne peut pas être un recours international.
Le Japon, 2ème puissance économique mondiale, est un « nain politique ».
L’Union Européenne n’a pas de véritable politique extérieure commune systématique.
2) La diplomatie unilatérale de B. Clinton et sa mise en cause de l’ONU, surtout sensibles à partir de 1996 (2ème mandat)
a) Changement de diplomatie en janvier 1993 (1er mandat):
La diplomatie unilatérale tenant compte d’abord des intérêts américains et non plus des organisations internationales remplace le principe de la coopération internationale.
Les EU décrètent des embargos commerciaux pour sanctionner les Etats qui menacent selon eux la paix mondiale, et ils ordonnent aux autres pays de faire de même : contre la Libye, l’Irak…
b) B. Clinton vise à affaiblir l’ONU en 1996 :
en refusant notamment de payer leur cotisation, ainsi que quelques autres pays, ce qui met l’ONU dans une situation financière difficile.
3) La préservation des intérêts américains« … nous ne pouvons pas être les gendarmes du monde. Mais là où nos intérêts et nos idéaux le demandent […] nous assumerons le rôle de leader », Bill Clinton, 1997.
Ex. en 1997, les EU ne signent pas l’accord de Kyoto limitant les émissions de CO2 ; en 2002, ils ne reconnaissent pas la Cour Pénale Internationale (G. W. Bush)…
B) Les interventions des EU dans le monde
1) Le nouveau rôle de l’OTAN : maintien de l’ordre en Europe.
Il aurait dû disparaître avec la fin de la Guerre Froide. Or en 1991, les EU imposent son maintien et son élargissement aux pays de l’Europe de l’Est et y associent même la Russie en 1997 qui doit être consultée sur la sécurité en Europe.
L’OTAN devient un instrument de l’ordre en Europe sous le contrôle des EU avec la création du Conseil de coopération nord-atlantique en 1991. (cf. ex-Yougoslavie)
2) Des interventions multiformes dans le monde
* 2p. 191 : 1992 : opération « restaure hope » (rendre l’espoir) en Somalie pour arrêter la guerre civile avec l’accord de l’ONU (G. Bush)
* 1994 : débarquement en Haïti pour y rétablir la démocratie. (Clinton)
* 1995 : grâce aux accords de Dayton (Clinton), règlement du conflit en Bosnie par l’intermédiaire de l’OTAN, après l’échec de l’ONU et de l’UE (Serbes et Croates en ex-Yougoslavie)
* 1999 : intervention au Kosovo, par l’OTAN encore. (Serbes et Albanais en ex-Yougoslavie) (doc 4p. 191)
C) Les limites de la puissance des EU et la mobilisation des opinions publiques
1) Les limites à l’efficacité des « EU, gendarmes du monde »
L’opinion publique américaine (les électeurs !) demande une « guerre propre » lors des interventions, c'est-à-dire sans pertes pour les soldats américains. Ainsi, Clinton a retiré les troupes de Somalie après un attentat dont elles avaient été victimes.
Les EU n’ont pas des ressources financières infinies et ils ont besoin du soutien monétaire de leurs alliés pour intervenir. Le Japon et l’Allemagne ont ainsi payé l’essentiel de la guerre du Golfe en 1991.
L’intervention en Bosnie n’a pas pour autant réglé les problèmes en ex-Yougoslavie, les troubles et violences y persistent et la guerre au Kosovo a éclaté 4 ans après.
Les EU ne sont pas intervenus à Timor en 1999 (indépendance refusée par la force par le gouvernement indonésien) à cause des intérêts économiques qui les lient à l’Indonésie.
2) Les opinions publiques et les citoyens se mobilisent, s’organisent et interviennent en dehors et parfois contre les EU.
a) Mondialisation et révolution des communications permettent l’information et la mobilisation rapides des citoyens partout dans le monde.
Les médias informent en temps réel sur ce qui se passe dans le monde, certes surtout sur les conflits engageant les intérêts occidentaux. La mobilisation des citoyens peut se faire dans le monde entier comme pour s’opposer à l’intervention américaine en Irak en 2003.
b) Rôle accru des ONG :
Elles interviennent pour les droits de l’homme dans la plupart des conflits. En plus de l’appui des citoyens et de la société civile, elles ont celui de l’ONU et des grandes puissances (au risque de remettre leur indépendance en question).
c) Développement de l’altermondialisme dans le monde entier depuis la fin des années 1990 : voir cours de Géo « d’autres logiques d’organisation mondiale »
Rappel de deux dates : * 1999 à Seattle : émergence du mouvement (contre l’OMC).
* 2001à Porto Alegre : premier FSM (forum social mondial).
Aux raisons économiques et sociales de son engagement vues en Géo, s’ajoute une raison plus politique : l’échec de la mise en place d’un nouvel ordre mondial fondé sur la paix et le droit international. Il revendique à ce titre une sorte de « gouvernement mondial ».
III) MULTIPLICATION DES CONFLITS ET APPARITION DE NOUVELLES MENACES
A) La montée de l’islamisme et la menace du terrorisme international :
1) Qu’est-ce que l’islamisme ?
Difficultés à le définir
un mouvement qui fait de la religion musulmane (ou Islam), mais quel Islam la base unique de l’organisation de toute la vie sociale et politique en appliquant strictement les textes fondateurs du VIIème siècle : le Coran et la loi coranique ou charia.
1928 : constitution des Freres musulmans par, Hassan el Banna un intellectuel de 22 ans. Très rapidement, s’impose comme une force pol majeure en Egypte + expansion au MO. Cette orga préconise identification religion _ politique. Le coran comme code et constitution
- Islamisme reste marginal des années 1920 à 1979.
Situation change 79 . Accords de Camp David entre Egypte et Israel, considéré comme la trahison de la gauche nationale arabe. + occupation de l’afghanistan par l’urss, perçue comme intervention coloniale, URSS apparait comme tout aussi colonialiste : discrédit à la fois du communisme et du nationalisme arable
Toujours en 79 en Iran, commence comme une révolution de la jeunesse plutôt de gauche, mais passe rapidement sous le contrôle du clergé musulman : idée de combat passe de la gauche au camp islamiste. Volonté sortir de l’aliénation à travers retour aux sources
- A part iran les Etats restent des régimes très autoritaires et utilisent coercition massive contre l’islamisme + Les Etats ont réislamisé la société par le haut
Précisément à ce moment qu’émergence d’un nouveau radicalisme, porté par organisation al qaida. Mode d’action pas inédit : violence auto sacrificielle.
Refusent aseptisation de la religion, combinaison de la religion avec éco de marché et modernité. Refus de toute concession au pouvoir
Ce radicalisme ne veut plus du tout transformer la société, ni à conquérir le pouvoir par la révo. 1° niveau : le niveau charismatique :un homme, ben Laden, à la fois très modeste et très présent, bien que riche sacrifie son confort perso et à la place prend la souffrance. Rompt avec tradition islamiste, n’est pas, comme ceux des 90, prolifique, n’écrit rien sur le logement, …etc.
2° niveau : la rationalité et la bureaucratie, concentrée autour de al Zahouairi, médecin égyptien,
3° niveau : le niveau millénariste : mobilise des jeunes qui n’ont rien d’autre que leur corps à sacrifier. Issus des catégories plutôt aisées du monde arabe.
+ on le présente comme l’axe du mal, plus il se présente comme le combattant du bien, plus cela le conforte et le légitime. + prend à son compte la théorie de la guerre assymétrique pour transformer le corps en une arme ultime. + on le réprime, + glissement vers l’action sacrificielle. L’attentat suicide
3) L’organisation de réseaux transnationaux activistes provoquant instabilité, violences et attentats :
a) Guerres civiles et guérillas dans les pays musulmans : cf. carte : Algérie, Kosovo, Afghanistan malgré l’occupation depuis 2001 et avec appuis au Pakistan.
b) Attentats
c) Al-Qaida ,la plus connue de la multitude de ces organisations
B) Le choc des attentats du 11 septembre 2001
.
Les symboles de l’hyperpuissance américaine sont touchés : économie (Twin Towers) et militaire (Pentagone, bâtiment du ministère des armées). Pour la première fois, les EU sont touchés sur leur propre territoire.
2) Les EU s’estiment en état de guerre et lancent une « croisade » contre le terrorisme et « l’axe du mal »
a) Discours de George Walter Bush (président républicain 2000-2004 et 2004-2008)
=> lutte contre le terrorisme = priorité + tous les Etats du monde peu ou prou alliés au terrorisme sont ennemis des EU et dénoncés comme « l’axe du mal » + appel à tous les pays du monde à rejoindre les EU pour partir en « croisade » contre le terrorisme.
b) L’occupation de l’Afghanistan, octobre 2001 : le régime intégriste islamiste des talibans est renversé mais Ben Laden qu’il abritait n’est pas capturé. En déc. L’ONU envoie une force internationale provenant de 28 pays pour le maintien de la sécurité. Les troubles persistent dans le Sud et aujourd’hui les talibans y ont repris du terrain.
c) La guerre et l’occupation de l’Irak, depuis mars 2003.
G.W. Bush accuse l’Irak, déjà frappé d’embargo, de détenir des armes de destruction massive (toujours pas trouvées à ce jour ! …) et de soutenir le terrorisme international. La réalité est que l’Irak a des ressources pétrolières et que les contrôler permettrait aux EU de moins dépendre de l’Arabie Saoudite. Celle-ci est un allié moins sûr des EU car elle a des liens avec les réseaux islamistes.
Contre une forte opposition internationale (la France au premier rang) et sans l’aval de l’ONU, les EU et quelques alliés dont le Royaume-Uni, attaquent en mars 2003 et occupent l’Irak en un mois. Malgré la capture de Saddam Hussein, la résistance est forte, les attentats se multiplient et la remise en ordre de l’Irak n’est toujours pas complètement réalisée aujourd’hui. Les atrocités de cette guerre qui s’enlise sont autant le fait des troupes d’occupation que des groupes islamistes. (En nov. 2006 cet enlisement est une des causes de l’échec des Républicains aux Congrès où les Démocrates sont devenus majoritaires et il pèse aussi sur l’élection de Obama)
c) Dans ces deux cas, même si l’ensemble des pays du monde et l’ONU se mobilisent dans la lutte contre le terrorisme, les EU ont plus que jamais pratiqué la diplomatie et l’intervention unilatérales.
C) Le conflit israélo-palestinien : espoirs et obstacles au processus de paix.
1) Rappels : Pourquoi le MO concentre-t-il les tensions ? Nouveaux enjeux autour du contrôle du pétrole devenu matière 1° essentielle, surtout pour l’Occident
Mais de nouveaux acteurs + les revendications nationales des peuples : enjeux autour de contrôle des territoires issus de la décolonisation, enjeux qui posent également la question des identités
- Pb général issu de la décolonisation . Un cas un peu particulier = Israël / Palestine : cf carte : à fin Empire ottoman, les GB prennent le contrôle de la région, un mandat, avec pour but de faire accéder ces pays à l’indépendance. Dès fin XIX°, voyant les autres nations se constituer en Etats ( Pologne, etc ) les juifs qui sont dispersés autour du bassin médit., revendiquent la création d’Israël = le mouvement sioniste. Certains commencent à s’installer en Palestine ( nom ottoman ), fuyant les persécutions. Après la shoah, nécessité d’un Etat juif devient + évidente, cela valide à postériori la thèse sioniste = il est impossible de vivre à l’intérieur des autres pays si un Etat ne garantit pas la sécurité du peuple juif. ONU valide cela et crée 2 Etats cf 1947 . C’est l’ONU qui fait ce plan, cela veut donc dire qu’il y a accord entre les 2 Grands ( après l’URSS se rangera du côté des Etats arabes mais au début, comptaient bien qu’Israël soit un Etat juif communiste ) Mais ce sont les Arabes qui refusent ce plan car refusent toute création d’un Etat juif : la Syrie ( décolonisée par la France ) revendique l’ensemble du territoire. Jeu des arabes de la région = lutter contre Israël et à la fois nier une identité palestinienne = conscience d’appartenir à un même peuple, ce n’est que dans les luttes et notamment à partir de la création de l’OLP que palestiniens se considèrent comme tels. L’OLP ne naît que vers la fin des années 50 : grande œuvre de Y. Arafat = conscience palestinienne. Moyens = parfois le terrorisme cf assassinat d’athlètes israëliens aux JO de Munich. Rôle du terrorisme dans la médiatisation de la lutte palestinienne
- 1948 Guerre israélo arabe, victoire israëlienne. Les palestiniens quittent leurs terres.
1967 : G des 6 jours = Syrie au nord et Egypte au Sud attaquent Israël. Israël conquiert le Sinaï et Gaza auparavant égyptiens, le Golan auparavant syrien et la Cisjordanie. Colonisation de ces territoires commence
1973 G du Kippour = Etats arabes pour protester relèvent les prix du pétrole, accélérant la crise éco.
Dans ce conflit, Israël plutôt soutenu par les EU et les arabes par l’Urss ( un peu par hasard ). Un conflit de la guerre froide mais qui continue ensuite = nous montre que le problème principal n’est pas Est/Ouest mais un problème d’identités .
2 )une évolution contrastée du conflit après la guerre de 1973
- paix israélo-égyptienne (78-79) : grand retentissement car pour la 1° fois l’Etat le + puissant du monde arabe reconnaît Israel. Israel évacue le Sinaï. Considéré comme une trahison par les milieux islamistes : Sadate assassiné en 1981 par les Freres Musulmans. Les accords de Camp david ne sont pas clairs sur « l’autonomie » des territoires palestiniens. L’occupation continue dans les faits
- guerre du Liban (75-85) : guerre civile chrétiens/musulmans, renforcée par la présence de palestiniens réfugiés, les 1° soutenus par Israel. En 1982, Israel lance l’opération « paix en galilée » pour protéger le Nord du pays contre les attaques palestiniennes : Israel occupe le sud liban et laisse les milices chrétiennes pénétrer les camps de Sabra et Chatila où des massacres sont commis (1982)
- l’Intifada et le changement de politique de l’OLP : Yasser Arafat parvient à faire émerger une conscience politique palestinienne. But = désormais avoir un Etat
Changement de stratégie de l’olp devant la situation bloquée = intifada pour obtenir le soutien de l’opinion internationale, montrer la disproportion des forces, revendiquer la création d’un véritable Etat
Dans la lutte contre l’Etat israélien, naissance du Hamas = mouvance islamiste (Fatah laïque) qui se bat pour un Etat musulman et ne reconnaît pas du tout Israel. Favorisé par Israel. Un autre acteur islamiste shiite au nord : le Hezbollah, lié à l’Iran (région enjeu pour tous les Etats)
3) Conséquences de la fin de la guerre froide : Les EU ne peuvent plus considérer que la Syrie et l’OLP sont des moyens pour l’URSS d’augmenter son influence, donc :
a) ils acceptent le protectorat de la Syrie sur le Liban où le calme peut revenir en 1989 jusqu’en 2005 où des attentats politiques contre les opposants à la Syrie ont repris et poussent à écarter à nouveau la Syrie.
b) ils obligent Israël à négocier avec l’OLP => 2) en 1993…
2) 1993 : les accords d’Oslo ou de Washington (car ils y sont ratifiés) ou processus de paix.
Film de 0 à 4’ (jusqu’à l’assassinat de Rabin
a) Les signataires : Yasser Arafat,le chef de l’OLP et Itzhak Rabin, le premier ministre israélien, Parti Travailliste (gauche, socialiste) en présence de B. Clinton.
b) Décisions (clauses) : * autonomie des territoires palestiniens situés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie gérés par un organe exécutif, l’Autorité Palestinienne dont Y. Arafat devient le premier président en 1996 ;
* retrait progressif d’Israël de ces territoires occupés et colonisés depuis 1967 ;
De plus, la paix entre Israël et la Jordanie est signée en 1994.
c) Difficultés d’application, points de désaccords :
Les Palestiniens demandent un véritable Etat souverain.
Israël refuse cette pleine souveraineté et aussi de changer le statut de Jérusalem devenue unilatéralement capitale en 1980, d’arrêter la colonisation des territoires autonomes palestiniens, de rendre le Golan à la Syrie. Ils refusent en outre le droit au retour en Palestine aux réfugiés palestiniens installés dans les camps depuis la guerre de 1948. Force de la droite et de l’extrême droite
En 1995, I. Rabin a été assassiné par un intégriste juif.
3) Durcissement du conflit et blocage du processus de paix au XXIème siècle :
Film : début du chapitre 2 jusqu’aux manifs du Hamas
En quoi voit-on la fragilité du processus de paix
a) Des attentats suicides sont perpétrés contre les Israéliens par des Palestiniens, notamment le Hamas
Film : chapitre 4 (netanyahou)
b) Poussée d’intégrisme religieux juif et retour de la droite au pouvoir en Israël.
Film 32’29 : des conflits incessants autour de Jérusalem et en particulier l’esplanade des mosquées
Film à partir de 2h 00 47’
c) Provocation d’Ariel Sharon (droite israélienne) et déclenchement de la 2ème Intifada.
En sept. 2000, il se rend avec une escorte policière importante sur l’avenue des Mosquées, haut lieu de l’Islam à Jérusalem. La reprise de l’Intifada s’ensuit et les adolescents qui la mènent sont alors soutenus par les groupes armés du Fatah (parti de Y. Arafat) et par une partie de la police de l’Autorité Palestinienne.
c) Répression violente et incessante d’Israël :
Raids de l’armée israélienne en territoires autonomes, arrestations de dirigeants palestiniens, intensification de la colonisation dans ces territoires, maintien d’Arafat dans son QG de Ramallah dont il n’a pas pu sortir ces trois dernières années, aujourd’hui enfin construction d’un mur pour séparer les territoires palestiniens d’Israël…
Malgré tout, les initiatives pour rechercher un plan de paix, « la feuille de route », ont repris au printemps 2003.
d) Yasser Arafat est mort en novembre 2004 et Mahmoud Abbas l’a remplacé. (appartenance au même parti, le Fatah).
** La « feuille de route » ne se met pas en place, refus de décoloniser + en 2006, le Hamas (mouvement islamiste et rejetant l’existence d’Israël)
remporte les législatives dans les Territoires Palestiniens => * freins sérieux à la mise en œuvre de la feuille de route, ni le Hamas ni Israël ne veulent discuter ni se reconnaître
* l’aide internationale aux Territoires Palestiniens a été suspendue pour faire pression sur le Hamas
* l’été 2006 : guerre et bombardements israéliens au sud Liban pour répondre au parti libanais le Hezbollah : il soutient le Hamas et les islamistes palestinienne et a enlevé deux soldats israéliens et a tenu tête à l’armée israélienne
*divergences violentes au sein de l’Autorité Palestinienne entre la majorité des députés et du gouvernement appartenant au Hamas et le Président de l’Autorité, M. Abbas, appartenant au Fatah (partisan d’accentuer le processus de paix). Ces violences débouchent sur une guerre civile en 2007.
** Aujourd’hui : * le Hamas contrôle la Bande de Gaza tandis que M. Abbas et le
Fatah contrôlent le Golan et la Cisjordanie.
* des bombardements israéliens répondent aux tirs de rockets de Palestiniens ou aux attentats-suicides et de nombreux civils sont tués
Les israéliens font la guerre dans la bande de Gaza en 2009
* cependant de plus en plus nombreux sont ceux dans les opinions publiques, tant palestinienne qu’israélienne, qui pensent qu’il est urgent de trouver un consensus de paix
D) Multiplication des conflits ethniques et dissémination des armes :
1) Le réveil identitaire* multiplie les conflits et les violences. (*Ce sont les revendications nationalistes, régionalistes, ethniques et ethnico-religieuses d’un petit groupe).
a) Le retour de la guerre en Europe avec la résurgence des nationalismes et ethnicismes : en ex-Yougoslavie (Serbie contre Bosnie-Herzégovine avec « purification ethnique »), en Russie / Tchétchénie...
b) Les guerres civiles en Afrique dues à la montée de l’ethnicisme : en Somalie, Libéria, Angola, Zaïre, Rwanda où il y a eu génocide des Tutsis (800 000 morts) par les Hutus.
c) Dans les années 2000, une soixantaine de conflits contre seulement 35 dans les années 50 à 90.
2) Le trafic de drogue finance les conflits locaux facilités par le trafic d’armes et leur dissémination.
Il s’agit d’armes conventionnelles et aussi d’armes chimiques, biologiques, de mines antipersonnel et encore d’armes nucléaires « les bombes sales » qui sont des explosifs conventionnels enrobés de matière radioactive.
En 2006, essais nucléaires en Corée du Nord, revendications actuelles de l’Iran pour accéder au nucléaire…
CONCLUSION :
Ainsi, à la lutte fondée sur des logiques relativement simples de la Guerre Froide ont succédé des conflits régionaux et locaux multiformes et des situations d’instabilité souvent incontrôlables. On peut donc être en droit de parler de désordre mondial.
Inscription à :
Articles (Atom)