Population et bouleversement des structures économiques et sociales de la France depuis 1945
P . 338 et suivantes
Axes :
Trente glorieuses, baby boom
évolution sociale
d’une France rurale à une France urbaine
augmentation du niveau de vie et du confort
émancipation de la femme
place grandissante de la jeunesse et des loisirs
inégalités sociales persistantes
problème du chômage
place des étrangers
A) La France des « Trente glorieuses »
1) Quels sont les grands changements sociaux en France de 1945 à 1975 (période dite des « Trente glorieuses ») ?
Les Trente glorieuses correspondent à une période de prospérité économique sans précédent de 1945 à 1975.
C’est une période de mutation de la société française :
- forte augmentation des naissances : baby boom
- développement du confort ménager : réfrigérateur, machine à laver, télévision, etc.
- émancipation de la femme, développement du féminisme
2) Quelle « révolution silencieuse » se déroule selon Valéry Giscard d’Estaing dans le document ci-dessous ?
Extrait : « Une révolution silencieuse » (texte de 1976, Démocratie française)
« …Les choses changent si vite que les mots ne parviennent pas à les suivre. Dira-t-on qu’il y a aujourd’hui deux fois moins de paysans qu’en 1950 ? Ou qu’il n’y a plus de paysans du tout, au sens que ce mot avait il y a vingt-cinq ans ? Le paysan est réellement devenu un exploitant agricole, agent qualifié de l’économie. (…) La puissance motrice installée chez l’exploitant agricole aujourd’hui est supérieure à celle de l’industriel d’autrefois.»
Pendant cette période le travail se transforme : l’agriculture se modernise, l’industrie et les services progressent. Valéry Giscard d’Estaing évoque la baisse massive du nombre de paysans liée aux progrès techniques et à l’exode rural.
La France perd sa vieille identité paysanne, rurale et devient majoritairement urbaine.
3) Comment évolue la place de la jeunesse dans les années 1960 ?
La jeunesse occupe une place grandissante à partir des années 1960. Une « culture jeune » apparaît, faite de musique (ex. mouvement « yé yé »), de sport et de cinéma. Des magazines spécialisés lui sont destinés (« Salut les copains »). Les événements de mai 1968 expriment la révolte de la génération du baby boom contre toute forme d’autorité.
B) La société française depuis les années 1970
1) Quel est le problème économique et social de la France à partir des années 1970-1980 ?
Crise et mutation : crise des vieilles sociétés industrielles et mondialisation = concurrence
Il s’agit du problème de la pauvreté lié à la forte augmentation du chômage, qui touche surtout les jeunes. La crise touche violemment les pays développés à partir du choc pétrolier de 1973. Aujourd’hui le chômage est égal à 10 % de la population active (= ensemble des personnes qui travaillent ou qui en recherchent) (2 millions en 82, 3 millions en 93, toujours dans ces proportions aujourd’hui)
Développement de la précarité (en lien avec le développement des services et le travail à flux tendus)
- Développement de la crise des banlieues, qui n’ont plus de mixité sociale
Mais aussi une mutation : une société post industrielle, société des loisirs et de l’informatisation croissante des services
2) Comment évolue la place des femmes en France ?
Activité p. 358
Depuis 1945 la place des femmes dans la société française a profondément changé :
- une augmentation de leur niveau d’études
- de meilleures positions hiérarchiques dans l’entreprise et en politique (première femme premier ministre en 1991, Edith Cresson, récente loi sur la parité)
- un partage des tâches ménagères plus équilibré.
Une persistance des inégalités (salaires moins élevés à qualification égale)
3) Comment évolue le profil démographique du pays (structure de la population) ?
Le baby boom prend fin au début des années 1970. Les naissances et la fécondité baissent. L’espérance de vie augmente, la population vieillit. Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses et vivent de plus en plus longtemps.
C’est un phénomène général observé dans l’ensemble des pays développés, qui a des aspects positifs (le fait de vivre plus longtemps est signe d’un haut niveau de développement) et négatifs (comment financer les retraites ?). Un seuil de renouvellement qui est cependant presque atteint
Les étrangers et leurs enfants en France
- étranger : une personne qui ne possède pas la nationalité du pays dans lequel il vit
- immigré : personne d’origine étrangère
- émigré : personne qui quitte son pays
1) Pourquoi la France a-t-elle fait appel à de la main-d’œuvre étrangère pendant les Trente glorieuses ?
Pendant les Trente glorieuses (1945-1975) la France se reconstruit puis se modernise. Elle a donc besoin de beaucoup de main-d’œuvre, notamment dans le bâtiment, et fait appel à des travailleurs d’origine étrangère. 1975 : fermeture des frontières, sauf regroupement familial + droit d’asile
2) De quels pays sont originaires les étrangers ?
Ces étrangers sont d’abord majoritairement d’origine européenne (Espagnols, Polonais, Italiens et Portugais) mais la part des Africains s’accroît et devient dominante à partir des années 1960.
3) Dans quelles parties du territoire sont-ils les plus nombreux, pourquoi ?
Les étrangers sont surtout présents dans les grandes agglomérations, au cœur des régions les plus industrialisées du territoire français (Île-de-France, Rhône-Alpes, Sud-Est). L’école joue un grand rôle dans leur intégration, mais celle-ci est souvent compromise par la concentration des populations étrangères dans des quartiers dégradés ( effet « ghetto »).
• Conclusion générale : Un bilan des changements de la France au XXe siècle
En 50-60 ans la France a plus changé qu’en plusieurs siècles.
Au XXe siècle la France, qui demeure l’une des cinq grandes puissances économiques du monde, s’est fortement modernisée et urbanisée. Sa capitale reste une grande métropole européenne et mondiale.
Elle garde cependant encore l’empreinte de son ancienne identité rurale et paysanne dans ses paysages.
C’est cette combinaison entre ces deux aspects, apparemment contradictoires, qui en fait la première destination touristique du monde.
mercredi 2 juin 2010
HISTOIRE: La France dans le monde
LA FRANCE DANS LE MONDE ET SA POLITIQUE EXTERIEURE DEPUIS 1945
Livre p. 374 et suivantes
INTRO.
Au XXème siècle, après 1945, la France passe du statut de grande puissance impériale (coloniale, voir p. 376 ) à celui de puissance moyenne à cause de la politique des blocs Est/Ouest et de la décolonisation. Après examen des grandes phases de la politique extérieure de la IVème et de la Vème Républiques, en particulier des orientations durables et des permanences et continuités nombreuses, quel bilan et quelle place reviennent à la France aujourd’hui dans le monde ?
I) DE L'EMPIRE COLONIAL A L'EUROPE :
A) Les liens subsistant avec les anciennes colonies.
1) Perte de l'empire colonial de 1945 à 1962, dont il reste aujourd'hui des "confettis, carte p. 376.
* les D.O.M.
* les T.O.M.
* les POM. = pays d’outre mer
Au total, ces confettis étant dans tous les océans, ils amènent à la France un vaste domaine maritime et stratégique.
2) Liens : la coopération économique, militaire, culturelle avec les anciennes colonies :
a) Lancée par De Gaulle en 1960... ( 30 000 enseignants, 14 000 conseillers techniques et militaires, aides publiques au développement, marchés et débouchés pour les entreprises françaises…).
b) ...contestée au début...par le P.C.F. (l’accusant de néocolonialisme) et la Droite (à cause de sa cherté) ;
3) L'Afrique subsaharienne, un lieu privilégié de la coopération française jusqu'à ces quinze dernières années :
a) Coopération privilégiée : * existence de la "zone Franc" jusqu'en 1994, le Franc C.F.A. était soutenu par la France, après il a été dévalué et aujourd'hui, c'est le F.M.I. qui intervient en Afrique.
* la France s'est fait le "gendarme" de l'Afrique par des interventions militaires pour régler des conflits de frontières, pour soutenir des gouvernements en place, au
Tchad, au Gabon, au Zaïre, en Côte d’ivoire en 2003.
* présence de conseillers personnels des Présidents de la République
a) Un repli depuis 1990 <= F. Mitterrand, au sommet franco-africain de La Baule, prône la démocratisation des régimes africains et l'aide française se fait plus sélective. De plus, l'influence des Etats-Unis s'est fortement accentuée.
<= l’influence des EU s’y est fortement accrue (effondrement du bloc soviétique et « nouvelle frontière stratégique » pour le pétrole autour de Golfe de Guinée et l’allié nigérian).
B) Le choix de l'intégration européenne dès la IVème République (cf. cours IV° et V° Rép.)
1) Sous la IVème Rép., la France joue un rôle moteur, dès sa naissance, dans la construction européenne :
a) Monnet et Schuman, M.R.P., les "pères de l'Europe"
b) La C.E.D., une idée française en 1952 (rejetée en 1954 par l'Assemblée Nationale)
c) La France, cofondateur de la C.E.C.A. puis en 1957 de la C.E.E. et de l'EURATOM lors des traités de Rome.
2) Entre 1958 et 1969, orientation gaullienne donnée à l'Europe : (cf. cours V° Rép.)
a) Recul de l'idée d'intégration politique ou supranationalité pour une Europe des nations ou "Europe des patries", application de l'indépendance nationale chère à De Gaulle.
b) Règle de l'unanimité imposée en 1965 par la politique de "la chaise vide" (la France ne siège plus au Conseil des Ministres de l'Europe bloquant le système jusqu'à satisfaction de sa revendication).
c) Refus de l'élargissement de la C.E.E. au Royaume-Uni, "cheval de Troie des Etats-Unis".
2) Les successeurs de De Gaulle de 1969 à aujourd'hui agissent dans le sens de l'unification et de l'élargissement de l'Europe : (cf. cours V° Rép. et CEE et UE)
a) Elargissement géographique : * 1973, Pompidou, Eire + R.U. + Danemark ;
* 1981, V.G.E., Grèce ;
* 1986, Mitterrand, Espagne, Portugal ;
* 1995, Mitterrand, Autriche, Suède, Finlande, l'Europe des Quinze.
* 2004, Chirac : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Rép. Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre, l’Europe à 25.
b) Davantage d'unification :
* V.G.E. ==> un "Conseil Européen" avec les dirigeants de tous les pays membres se tient régulièrement pour donner les grandes orientations, élection de Parlement au SU, SME.
* Mitterrand et la grande relance de l'Europe à partir de 1985 ==> + la Présidence de Delors à la Commission européenne de 1985 à 1995, l’Acte Unique en 86, Maastricht en 1992 et l'Union Européenne… mais 51 % de oui au référendum sur Maastricht.
* VGE a présidé depuis 2003, les travaux sur le projet de constitution européenne soumis au référendum de mai 2005
4) Bilan aujourd'hui de l'intégration européenne : (cf. cours UE, Hist. Et Géo)
a)Réussite économique : grâce à la C.E.E. puis à l'U.E., la France est la 5ème puissance économique mondiale.
b) Les craintes, les difficultés et les limites suscitant des résistances persistantes :
* sur la perte de souveraineté nationale
* sur le « manque d’Europe sociale » (pas de solution à la crise économique ni au chômage, pas de grandes ambitions visant au progrès social ou même à l'unification sociale, mais la déréglementation économique et l'extension du libéralisme, la rigueur économique et budgétaire imposée par l'entrée dans l'Euro ...)
Les débats de 2005 sur la constitution européenne portent sur ces différentes inquiétudes.
II) LA FRANCE ET LE MONDE.
A) 1944 à 1969, la France s'affirme (= se considère) comme une grande puissance :
1) La France reconnue, après la guerre, comme un des quatre Grands par les trois autres.(cf. bilan 2° guerre)
2) Sous la IVème Rép., ancrage dans le bloc atlantique et guerre froide : la France devient une puissance moyenne ayant perdu de son indépendance nationale : (cf. cours bilan 2° guerre et IV° Rép.)
Cf. plan Marshall en 1947, O.T.A.N. en 49-50, l’aide américaine lors de la guerre d'Indochine...
=>...tout cela montre une dépendance certaine vis à vis des Etats-Unis, une absence de liberté de manoeuvre du fait de la bipolarisation du monde (révélateur : l'affaire de Suez en 1956).
Ajoutons-y le discrédit international au moment de la guerre d'Algérie.
A la fin des années 50, la France prend conscience qu'elle est une puissance moyenne.
3) 1962-1969 : De Gaulle veut restaurer l'indépendance nationale et "la grandeur de la France",
a) Indépendance vis à vis des E.U. ]
] Cf. cours
b) Positionnement de la France entre les deux blocs. ]
] V° République.
c) Rôle d'intermédiaire entre les pays riches et le Tiers-Monde ]
(relations et aides à l'Afrique, à l'Amérique Latine et surtout aux pays arabes). ]
B) De 1969 à nos jours, malgré ses ambitions, la France subit un recul relatif :
1) Après 1969, continuités et permanences pour conserver l'indépendance nationale et une politique extérieure active :
a) Poursuite de l'indépendance nucléaire avec des périodes de critiques et de désapprobation internationale contre les essais dans le Pacifique :
Ex. affaire du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace s'opposant aux essais nucléaires et saboté par les services secrets français en 1985 ;
Puis protestations et sanctions économiques de l'Australie lors de la reprise des essais à Mururoa en 1995
(débuts du septennat J. Chirac). Expériences abandonnées aujourd’hui.
b) Poursuite de la position originale entre les deux Grands :
Même si les relations avec les E.U. sont moins conflictuelles qu'avec De Gaulle, la France se montre toujours indépendante, conciliante avec l'U.R.S.S. et le bloc de l’est.
Ex. voyages et échanges économiques se poursuivent (Pompidou, 3 fois en U.R.S.S., Mitterrand en 1985...), pas ni d’embargo commercial contre l’URSS ni de boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 80 ...
c) Rôle d'interlocuteur privilégié avec le Tiers-Monde et toujours avec les pays arabes :
Ex; conférences Nord/Sud : V.G.E., conférence de Paris, 1975 puis Mitterrand, conférence de Cancun, 1981.
Politique de reconnaissance de l’OLP et des droits des Palestiniens au Moyen-Orient.
2) Dans les années 90, la politique extérieure subit quelques reculs et des adaptations à l’après guerre froide.
a) Baisse d'influence en Afrique Noire avec la montée de celle des E.U
b) Fin du rôle original entre Est et Ouest suite à la fin de la guerre froide en 1989 mais refus de l’hégémonie américaine cf. *guerre du Golfe en 1991, Mitterrand se « démarque » des EU, « n’aliène pas la diplomatie française » et « remplit seulement le mandat de l’ONU »
* en 2003, Chirac : rejet de l’intervention américaine en Irak.
c) La France joue la carte des instances internationales pour exprimer ses ambitions qu’elle n’a plus les moyens de mettre en œuvre : * ex. à l’ONU dont elle soutient le rôle premier dans l’instauration d’un nouvel ordre mondial, la défense des droits de l’Homme, de l’ingérence humanitaire
* et aussi, il reste à jouer la carte européenne : en tant que 2ème puissance
économique de l'U.E. et 1ère puissance politique historique, la France peut redevenir un acteur primordial sur la scène internationale.
III) AU DEBUT DU XXIème SIECLE : LA FRANCE, UNE PUISSANCE MOYENNE AYANT UNE PRESENCE MONDIALE.
A) La 5ème puissance économique mondiale (5ème PIB)
Points forts : échanges ouverts sur le monde, exportations en agriculture, biens industriels et services cf 4 p. 379 : l’airbus), quelques F.M.N puissantes, 1ère destination touristique mondiale, ....membre du G8, et tout cela surtout grâce à l’intégration européenne.
B) La France est une grande puissance militaire :
- Un des cinq pays au monde ayant officiellement l'arme nucléaire.
- Le 3ème exportateur d'armes mondial.
- Une armée de métier depuis 1997 et un corps d'armée commun avec l'Allemagne.
- Des bases militaires partout dans le monde cf. les "confettis d'empire"...
- Des interventions militaires dans le monde, seule ou avec l'O.N.U. ou l'O.T.A.N, carte p. 348.
C) Présence et prestige culturels mondiaux malgré le recul :
1) Prestige de la culture française et du « pays des droits de l’Homme ».
Ex. littérature ( plus passée qu'actuelle, certes ), philosophie ( Foucault, Barthes, Lyotard...), sociologie ( Bourdieu...), histoire ( Braudel, Furet...), cinéma, art et patrimoine artistique ( Paris, les châteaux de la Loire, le Louvre le plus grand musée du monde...), l'art culinaire... et pays de référence à cause des droits de l’homme de 1789.
2) La Francophonie resserre les liens entre les 130 millions de personnes parlant français sur les 5 continents et assure la promotion de la culture française partout dans le monde :
Ex. - Haut Conseil de la francophonie et sommets de chefs d'états francophones ;
- Chaînes françaises de télé internationales, Radio France Internationale ;
- Les "Alliances Françaises" : organismes officiels diffusant la culture française à l'étranger
* Défense de l’exception culturelle française dans le cadre de l’OMC et face à la mondialisation et/ou américanisation de la culture.
3) Le recul est malgré cela indéniable :
Suite à l'influence mondiale du modèle américain, de la domination de la langue anglo-américaine, du faible poids de la France dans les nouveaux réseaux de communications et les NTIC.
CONCL.
Ainsi, au début du XXIème siècle, la France est une puissance moyenne, elle a des ambitions mondiales –certains à l’étranger disent des prétentions -- qu’elle n’a plus totalement les moyens de mettre en œuvre. Cependant elle a toujours un rayonnement et un prestige internationaux incontestables du fait de son passé prestigieux et aussi grâce à Paris, l’une des six villes-monde…
Livre p. 374 et suivantes
INTRO.
Au XXème siècle, après 1945, la France passe du statut de grande puissance impériale (coloniale, voir p. 376 ) à celui de puissance moyenne à cause de la politique des blocs Est/Ouest et de la décolonisation. Après examen des grandes phases de la politique extérieure de la IVème et de la Vème Républiques, en particulier des orientations durables et des permanences et continuités nombreuses, quel bilan et quelle place reviennent à la France aujourd’hui dans le monde ?
I) DE L'EMPIRE COLONIAL A L'EUROPE :
A) Les liens subsistant avec les anciennes colonies.
1) Perte de l'empire colonial de 1945 à 1962, dont il reste aujourd'hui des "confettis, carte p. 376.
* les D.O.M.
* les T.O.M.
* les POM. = pays d’outre mer
Au total, ces confettis étant dans tous les océans, ils amènent à la France un vaste domaine maritime et stratégique.
2) Liens : la coopération économique, militaire, culturelle avec les anciennes colonies :
a) Lancée par De Gaulle en 1960... ( 30 000 enseignants, 14 000 conseillers techniques et militaires, aides publiques au développement, marchés et débouchés pour les entreprises françaises…).
b) ...contestée au début...par le P.C.F. (l’accusant de néocolonialisme) et la Droite (à cause de sa cherté) ;
3) L'Afrique subsaharienne, un lieu privilégié de la coopération française jusqu'à ces quinze dernières années :
a) Coopération privilégiée : * existence de la "zone Franc" jusqu'en 1994, le Franc C.F.A. était soutenu par la France, après il a été dévalué et aujourd'hui, c'est le F.M.I. qui intervient en Afrique.
* la France s'est fait le "gendarme" de l'Afrique par des interventions militaires pour régler des conflits de frontières, pour soutenir des gouvernements en place, au
Tchad, au Gabon, au Zaïre, en Côte d’ivoire en 2003.
* présence de conseillers personnels des Présidents de la République
a) Un repli depuis 1990 <= F. Mitterrand, au sommet franco-africain de La Baule, prône la démocratisation des régimes africains et l'aide française se fait plus sélective. De plus, l'influence des Etats-Unis s'est fortement accentuée.
<= l’influence des EU s’y est fortement accrue (effondrement du bloc soviétique et « nouvelle frontière stratégique » pour le pétrole autour de Golfe de Guinée et l’allié nigérian).
B) Le choix de l'intégration européenne dès la IVème République (cf. cours IV° et V° Rép.)
1) Sous la IVème Rép., la France joue un rôle moteur, dès sa naissance, dans la construction européenne :
a) Monnet et Schuman, M.R.P., les "pères de l'Europe"
b) La C.E.D., une idée française en 1952 (rejetée en 1954 par l'Assemblée Nationale)
c) La France, cofondateur de la C.E.C.A. puis en 1957 de la C.E.E. et de l'EURATOM lors des traités de Rome.
2) Entre 1958 et 1969, orientation gaullienne donnée à l'Europe : (cf. cours V° Rép.)
a) Recul de l'idée d'intégration politique ou supranationalité pour une Europe des nations ou "Europe des patries", application de l'indépendance nationale chère à De Gaulle.
b) Règle de l'unanimité imposée en 1965 par la politique de "la chaise vide" (la France ne siège plus au Conseil des Ministres de l'Europe bloquant le système jusqu'à satisfaction de sa revendication).
c) Refus de l'élargissement de la C.E.E. au Royaume-Uni, "cheval de Troie des Etats-Unis".
2) Les successeurs de De Gaulle de 1969 à aujourd'hui agissent dans le sens de l'unification et de l'élargissement de l'Europe : (cf. cours V° Rép. et CEE et UE)
a) Elargissement géographique : * 1973, Pompidou, Eire + R.U. + Danemark ;
* 1981, V.G.E., Grèce ;
* 1986, Mitterrand, Espagne, Portugal ;
* 1995, Mitterrand, Autriche, Suède, Finlande, l'Europe des Quinze.
* 2004, Chirac : Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Rép. Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Malte, Chypre, l’Europe à 25.
b) Davantage d'unification :
* V.G.E. ==> un "Conseil Européen" avec les dirigeants de tous les pays membres se tient régulièrement pour donner les grandes orientations, élection de Parlement au SU, SME.
* Mitterrand et la grande relance de l'Europe à partir de 1985 ==> + la Présidence de Delors à la Commission européenne de 1985 à 1995, l’Acte Unique en 86, Maastricht en 1992 et l'Union Européenne… mais 51 % de oui au référendum sur Maastricht.
* VGE a présidé depuis 2003, les travaux sur le projet de constitution européenne soumis au référendum de mai 2005
4) Bilan aujourd'hui de l'intégration européenne : (cf. cours UE, Hist. Et Géo)
a)Réussite économique : grâce à la C.E.E. puis à l'U.E., la France est la 5ème puissance économique mondiale.
b) Les craintes, les difficultés et les limites suscitant des résistances persistantes :
* sur la perte de souveraineté nationale
* sur le « manque d’Europe sociale » (pas de solution à la crise économique ni au chômage, pas de grandes ambitions visant au progrès social ou même à l'unification sociale, mais la déréglementation économique et l'extension du libéralisme, la rigueur économique et budgétaire imposée par l'entrée dans l'Euro ...)
Les débats de 2005 sur la constitution européenne portent sur ces différentes inquiétudes.
II) LA FRANCE ET LE MONDE.
A) 1944 à 1969, la France s'affirme (= se considère) comme une grande puissance :
1) La France reconnue, après la guerre, comme un des quatre Grands par les trois autres.(cf. bilan 2° guerre)
2) Sous la IVème Rép., ancrage dans le bloc atlantique et guerre froide : la France devient une puissance moyenne ayant perdu de son indépendance nationale : (cf. cours bilan 2° guerre et IV° Rép.)
Cf. plan Marshall en 1947, O.T.A.N. en 49-50, l’aide américaine lors de la guerre d'Indochine...
=>...tout cela montre une dépendance certaine vis à vis des Etats-Unis, une absence de liberté de manoeuvre du fait de la bipolarisation du monde (révélateur : l'affaire de Suez en 1956).
Ajoutons-y le discrédit international au moment de la guerre d'Algérie.
A la fin des années 50, la France prend conscience qu'elle est une puissance moyenne.
3) 1962-1969 : De Gaulle veut restaurer l'indépendance nationale et "la grandeur de la France",
a) Indépendance vis à vis des E.U. ]
] Cf. cours
b) Positionnement de la France entre les deux blocs. ]
] V° République.
c) Rôle d'intermédiaire entre les pays riches et le Tiers-Monde ]
(relations et aides à l'Afrique, à l'Amérique Latine et surtout aux pays arabes). ]
B) De 1969 à nos jours, malgré ses ambitions, la France subit un recul relatif :
1) Après 1969, continuités et permanences pour conserver l'indépendance nationale et une politique extérieure active :
a) Poursuite de l'indépendance nucléaire avec des périodes de critiques et de désapprobation internationale contre les essais dans le Pacifique :
Ex. affaire du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace s'opposant aux essais nucléaires et saboté par les services secrets français en 1985 ;
Puis protestations et sanctions économiques de l'Australie lors de la reprise des essais à Mururoa en 1995
(débuts du septennat J. Chirac). Expériences abandonnées aujourd’hui.
b) Poursuite de la position originale entre les deux Grands :
Même si les relations avec les E.U. sont moins conflictuelles qu'avec De Gaulle, la France se montre toujours indépendante, conciliante avec l'U.R.S.S. et le bloc de l’est.
Ex. voyages et échanges économiques se poursuivent (Pompidou, 3 fois en U.R.S.S., Mitterrand en 1985...), pas ni d’embargo commercial contre l’URSS ni de boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 80 ...
c) Rôle d'interlocuteur privilégié avec le Tiers-Monde et toujours avec les pays arabes :
Ex; conférences Nord/Sud : V.G.E., conférence de Paris, 1975 puis Mitterrand, conférence de Cancun, 1981.
Politique de reconnaissance de l’OLP et des droits des Palestiniens au Moyen-Orient.
2) Dans les années 90, la politique extérieure subit quelques reculs et des adaptations à l’après guerre froide.
a) Baisse d'influence en Afrique Noire avec la montée de celle des E.U
b) Fin du rôle original entre Est et Ouest suite à la fin de la guerre froide en 1989 mais refus de l’hégémonie américaine cf. *guerre du Golfe en 1991, Mitterrand se « démarque » des EU, « n’aliène pas la diplomatie française » et « remplit seulement le mandat de l’ONU »
* en 2003, Chirac : rejet de l’intervention américaine en Irak.
c) La France joue la carte des instances internationales pour exprimer ses ambitions qu’elle n’a plus les moyens de mettre en œuvre : * ex. à l’ONU dont elle soutient le rôle premier dans l’instauration d’un nouvel ordre mondial, la défense des droits de l’Homme, de l’ingérence humanitaire
* et aussi, il reste à jouer la carte européenne : en tant que 2ème puissance
économique de l'U.E. et 1ère puissance politique historique, la France peut redevenir un acteur primordial sur la scène internationale.
III) AU DEBUT DU XXIème SIECLE : LA FRANCE, UNE PUISSANCE MOYENNE AYANT UNE PRESENCE MONDIALE.
A) La 5ème puissance économique mondiale (5ème PIB)
Points forts : échanges ouverts sur le monde, exportations en agriculture, biens industriels et services cf 4 p. 379 : l’airbus), quelques F.M.N puissantes, 1ère destination touristique mondiale, ....membre du G8, et tout cela surtout grâce à l’intégration européenne.
B) La France est une grande puissance militaire :
- Un des cinq pays au monde ayant officiellement l'arme nucléaire.
- Le 3ème exportateur d'armes mondial.
- Une armée de métier depuis 1997 et un corps d'armée commun avec l'Allemagne.
- Des bases militaires partout dans le monde cf. les "confettis d'empire"...
- Des interventions militaires dans le monde, seule ou avec l'O.N.U. ou l'O.T.A.N, carte p. 348.
C) Présence et prestige culturels mondiaux malgré le recul :
1) Prestige de la culture française et du « pays des droits de l’Homme ».
Ex. littérature ( plus passée qu'actuelle, certes ), philosophie ( Foucault, Barthes, Lyotard...), sociologie ( Bourdieu...), histoire ( Braudel, Furet...), cinéma, art et patrimoine artistique ( Paris, les châteaux de la Loire, le Louvre le plus grand musée du monde...), l'art culinaire... et pays de référence à cause des droits de l’homme de 1789.
2) La Francophonie resserre les liens entre les 130 millions de personnes parlant français sur les 5 continents et assure la promotion de la culture française partout dans le monde :
Ex. - Haut Conseil de la francophonie et sommets de chefs d'états francophones ;
- Chaînes françaises de télé internationales, Radio France Internationale ;
- Les "Alliances Françaises" : organismes officiels diffusant la culture française à l'étranger
* Défense de l’exception culturelle française dans le cadre de l’OMC et face à la mondialisation et/ou américanisation de la culture.
3) Le recul est malgré cela indéniable :
Suite à l'influence mondiale du modèle américain, de la domination de la langue anglo-américaine, du faible poids de la France dans les nouveaux réseaux de communications et les NTIC.
CONCL.
Ainsi, au début du XXIème siècle, la France est une puissance moyenne, elle a des ambitions mondiales –certains à l’étranger disent des prétentions -- qu’elle n’a plus totalement les moyens de mettre en œuvre. Cependant elle a toujours un rayonnement et un prestige internationaux incontestables du fait de son passé prestigieux et aussi grâce à Paris, l’une des six villes-monde…
GEOGRAPHIE:La Russie, un territoire en recomposition
La Russie: un État et un territoire en recomposition
L'URSS était une super puissance jusqu'en 1991. L'URSS a disparu remplacée par une Russie qui semble amoindrie territorialement, économiquement et politiquement.
Pbq : quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle Russie ? Peut on la considérer comme une grande puissance ?
I- Un territoire recomposé
A) L'éclatement de l'URSS
Novembre 1989 : chute du mur de Belin. Décembre 1991 : les accords de Minsk marquent la disparition de l'URSS. L'URSS a été remplacée par la CEI, la Russie est une fédération.
Aujourd'hui : les frontières correspondent à celles de la Russie du XVIIe s.
La Russie a perdu deux façades maritimes : mer Baltique, mer Noire.
Nécessité de réorganiser l'espace : les voies de circulation passent parfois par des Etats aujourd'hui indépendants ; perte de certains ports importants : Odessa (Ukraine).Un État fédéral instable
La nouvelle constitution de 1993 indique que la Fédération de Russie comporte 89 « sujets » dont 21 Républiques. Ce découpage veut préserver les ethnies et les langues.
L'organisation est instable car certaines ethnies manifestent leur désir d'indépendance :la Tchétchénie : a proclamé son indépendance en 1991.
1994-1997 : conflit ouvert avec la Russie.
Depuis situation de conflit plus ou moins larvé, reprise de contrôle de la Russie
le Tatarstan en 1992.
Les frontières sont instables : Ex : Caucase une zone pluriethnique instable (voir croquis)
2) Une économie en transition
Libéraliser l'économie
La transition d'une économie socialiste et planifiée à une économie libérale est difficile.
Les exploitations agricoles héritées de la période soviétique sont peu productives.
Conséquences : insuffisance alimentaire, forte inflation, progression du chômage, baisse générale du niveau de vie.
Pourtant des efforts ont été faits : privatisations à 75%, créations de PME, créations de zones franches, tentatives pour développer la concurrence...
Cependant : Le développement des exploitations agricoles privées reste très lent, Le secteur tertiaire demeure souvent informel et en marge des lois. Il s'est développé une économie parallèle faite de troc qui ne facilite pas le décollage économique de la Russie.
Diversifier les productions
L'industrie reste dominée par les très grandes entreprises et combinats.
Les secteurs hérités de la période soviétique sont : l'industrie militaire, la chimie, la construction mécanique et électrique, la sidérurgie, la métallurgie...
Libéraliser les transports
Les réseaux restent propriété de l'Etat.
Les compagnies qui gèrent les transports routiers et fluviaux ont été privatisées.
3) Une nouvelle société : activité p. 316/317 Questions 1 et 3
1- La situation démographique est préoccupante : l'ISF n'est que de 1,3 enfant/femme, l'espérance de vie n'est que de 67 ans, la mortalité augmente : suicides..., le solde naturel est négatif. L'état sanitaire est catastrophique. Cette population est renforcée par un solde migratoire positif : venues des ex pays de l'ex URSS.
3- La plupart des grandes entreprises d’Etat sont passées aux mains des oligarques (souvent issus de l’ancienne nomenklatura), créant une population de « nouveaux riches » et une classe moyenne qui s’occidentalise. A l’opposé, des « nouveaux pauvres », réduction cependant dans les années 2000 avec le rebond de l’économie russe (envolée des prix des matières premières)
4) La recherche d'une nouvelle place internationale
1991 : La disparition d'une super puissance
L'URSS était la seconde super puissance mondiale depuis 1945. Elle disposait d'Etats satellites à l'Est de l'Europe. Elle influençait certains mouvements politiques en Afrique et en Asie
De nouvelles relations avec les anciens pays satellites
Les anciens satellites se tournent vers : l'U.E., l'OTAN. La Russie a perdu de son influence.
La recherche d'une nouvelle place dans le monde.
La Russie appartient désormais au G8. Elle souhaite développer ses débouchés avec les pays du Pacifique. Mais rivalité politique avec le Japon. Volonté d'indépendance vis à vis des EU et de l'UE.
Conclusion : La Russie est en mutation. Elle demeure une grande puissance malgré les difficultés qu'elle traverse. Il s'agit de trouver une nouvelle place dans un monde lui même en évolution et notamment en Europe.
II- Un terrtioire immense mal maitrisé
Pb : Quels sont les atouts et les contraintes de l'immense territoire russe.
1) Le plus grand territoire monde
Un territoire immense
17 M km. O/E= 9000km. N/S=3000km. S'étend sur 2 continents : Europe et Asie. 9 jours de Transsibérien pour aller de Moscou à Vladivostok.
Un territoire marqué par le froid
Océan glacial arctique
Grande plaine russe
O
u
r
a
l
Plaines et plateaux de Sibérie
Hautes montagnes
Climats continentaux froids
Climats continentaux froids
Plus on avance vers l'Est plus les hivers sont rigoureux : 80% du territoire échappe à toute exploitation agricole.
Présence de merzlota (=sols gelés en permanence).
Le dégel (=raspoutitsa) n'est que superficiel.
Trois paysages végétaux
Toundra= mousses et lichens
Taïga=bouleaux et conifères.
Steppe=terres noires (tchernoziom)
Forêt= 60% de la superficie de la Russie.
Une population inégalement répartie
Des densités inégales
Densité de 9 hab/km.
78% pop/25% territoire 22% pop/75% territoire.
Fortes densités autour de Moscou.
La Russie apparaît comme un pays sous peuplé.
Une population nombreuse et multiethnique
150 M d'hab.
128 groupes ethniques.
Il existe une majorité slave : Russes= 82 %. Ukrainiens, Biélorusses : 4%.
Il existe des minorités non slaves : populations d'origine turque : Tatars, Bachkirs ; populations caucasiennes : Avars, Tchétchènes, Ossètes, Kalmouks ; populations esquimaux. La diversité ethnique est renforcée par celles des religions : orthodoxes majoritaires, islam, bouddhisme.
Un territoire mal maîtrisé
Un réseau urbain insuffisant
73 % de population urbaine. 13 villes millionnaires.
Les villes sont principalement situées dans la partie Ouest du pays. Le réseau est dominé par Moscou. Seule Saint-Pétersbourg peut concurrencer Moscou. En Sibérie : quelques villes le long du Transsibérien.
Des campagnes à revitaliser
Les campagnes ont souffert du système soviétique. Aujourd'hui se crée autour des villes un espace périurbain qui attire la population urbaine. Les campagnes plus éloignées retrouvent un rôle économique certain à la suite de la crise que connaissent les activités industrielles traditionnelles.
Un réseau de transport insuffisant
Les réseaux terrestres sont d'abord insuffisants :
En Russie, tous ont été organisés en étoile autour de Moscou.
En Sibérie : 2 liaison Ouest-Est : le Transsibérien, le Baïkanal, Amour, Magistral.
Les réseaux terrestres sont également vétustes. Le transport routier assure moins de 1% du trafic.
Les axes fluviaux sont peu pratiques : orientés Nord-Sud alors que les liaisons doivent se faire d'Est-Ouest ; pris dans les glaces 7 mois sur 12. La route maritime du Nord n'est ouverte que deux mois par an.
Seul le port de Mourmansk échappe à l'englacement hivernal.
Ports internationaux : Mer Baltique : Saint-Pétersbourg, Kaliningrad ; Mer du Japon : Vladivostok ; Mer Noire : Novorossiisk.
Des ressources naturelles nombreuses mais gaspillées
La Russie est autosuffisante dans de nombreux domaines : pétrole, bois, charbon, fer...
1er producteur mondial de gaz ; 2e d'électricité. ; 3e de charbon.
Elle possède de grandes réserves : 2 grandes zones la Sibérie, la péninsule de Koma et l'Oural (fer). Les matières premières sont transportées sur de longues distances. La nature a été maltraitée durant la période soviétique de manière parfois irrémédiable (=écocide).
Conclusion : Le territoire russe est immense et possède de fortes contraintes naturelles, notamment climatiques. Il est difficile de le mettre également en valeur.
Cet espace est actuellement en recomposition.
III- Les inégalités régionales russes
Une double opposition héritée de l'ex URSS centralisée : entre la Russie et la Sibérie ; entre Moscou et sa région et le reste du pays.
Pb : comment s'organisent les différents espaces russes ?
1) La Russie
Moscou : centre du pays
Capitale politique, économique et culturelle.
Agglomération de 12M d'hab. Ville de 8,9M d'hab.
1er centre industriel du pays. Industries diversifiées : électronique, chimie, construction mécanique, nombreux laboratoires... Présences de sièges de firmes étrangères. Bénéficie d'une md'o qualifiée.
70% du trafic aérien.
Seule ville concurrente : Saint-Pétersbourg (capitale de 1712 à 1918).
Un espace industrialisé
S'y trouve la majeure partie des industries russes.
¾ de la production industrielle russe. Les industries bénéficient des ouvertures maritimes sur la mer Noire et la Baltique. Moscou=1er centre industriel. Saint-Pétersbourg=2e centre.
Oural et Volga = régions d'industries lourdes : chimie, métallurgie..., régions de biens de consommation : automobiles... Ces régions sont actuellement en reconversion : biens d'équipement.
Le seul espace agricole du pays
2 principaux espaces agricoles : la zone des Terres noires (2/3 du blé, 9/10e du sucre et du tournesol) ; les régions agricoles du Nord-Ouest consacrées à la polyculture.
La SAU=13% du territoire russe.
2) La Sibérie
Une périphérie marginale
La Sibérie a été exploitée à partir de fronts pionniers.
Caractère ponctuel de l'urbanisation et de l'industrialisation.
Ex : ville de Ourengoï qui apparaît comme un lieu de travail et de richesses.
=ville créée pour l'exploitation du gaz à 80 km au Sud du cercle polaire.
Espace toujours à l'écart du centre. Il se tournerait aujourd'hui vers la Chine ou le Japon pour assurer son développement économique.
Une mise en valeur différenciée
Nord : matières premières
Sud : agriculture, industries lourdes, voies de circulation...
Le Nord apparaît en grande crise : chutes des productions, départs des populations.
Au Sud : seule Novossibirsk apparaît comme un pôle. Les zones industrielles sont en perdition.
Actuellement les projets de mise en valeur de la Sibérie sont arrêtés faute de moyens financiers.
Une ressource de matières premières
Sibérie= 70% du pétrole, 80% du charbon, 90% du gaz de Russie.
Les grands barrages fournissent l'hydroélectricité .
Conclusion : Deux grandes oppositions. L'enjeu est de remédier à ces déséquilibres spatiaux. Cela nécessite un redéploiement des activités et des voies de circulation.
Cela nécessite de lourds investissements. On peut se demander si la Russie en a actuellement les moyens.
L'URSS était une super puissance jusqu'en 1991. L'URSS a disparu remplacée par une Russie qui semble amoindrie territorialement, économiquement et politiquement.
Pbq : quelles sont les caractéristiques de cette nouvelle Russie ? Peut on la considérer comme une grande puissance ?
I- Un territoire recomposé
A) L'éclatement de l'URSS
Novembre 1989 : chute du mur de Belin. Décembre 1991 : les accords de Minsk marquent la disparition de l'URSS. L'URSS a été remplacée par la CEI, la Russie est une fédération.
Aujourd'hui : les frontières correspondent à celles de la Russie du XVIIe s.
La Russie a perdu deux façades maritimes : mer Baltique, mer Noire.
Nécessité de réorganiser l'espace : les voies de circulation passent parfois par des Etats aujourd'hui indépendants ; perte de certains ports importants : Odessa (Ukraine).Un État fédéral instable
La nouvelle constitution de 1993 indique que la Fédération de Russie comporte 89 « sujets » dont 21 Républiques. Ce découpage veut préserver les ethnies et les langues.
L'organisation est instable car certaines ethnies manifestent leur désir d'indépendance :la Tchétchénie : a proclamé son indépendance en 1991.
1994-1997 : conflit ouvert avec la Russie.
Depuis situation de conflit plus ou moins larvé, reprise de contrôle de la Russie
le Tatarstan en 1992.
Les frontières sont instables : Ex : Caucase une zone pluriethnique instable (voir croquis)
2) Une économie en transition
Libéraliser l'économie
La transition d'une économie socialiste et planifiée à une économie libérale est difficile.
Les exploitations agricoles héritées de la période soviétique sont peu productives.
Conséquences : insuffisance alimentaire, forte inflation, progression du chômage, baisse générale du niveau de vie.
Pourtant des efforts ont été faits : privatisations à 75%, créations de PME, créations de zones franches, tentatives pour développer la concurrence...
Cependant : Le développement des exploitations agricoles privées reste très lent, Le secteur tertiaire demeure souvent informel et en marge des lois. Il s'est développé une économie parallèle faite de troc qui ne facilite pas le décollage économique de la Russie.
Diversifier les productions
L'industrie reste dominée par les très grandes entreprises et combinats.
Les secteurs hérités de la période soviétique sont : l'industrie militaire, la chimie, la construction mécanique et électrique, la sidérurgie, la métallurgie...
Libéraliser les transports
Les réseaux restent propriété de l'Etat.
Les compagnies qui gèrent les transports routiers et fluviaux ont été privatisées.
3) Une nouvelle société : activité p. 316/317 Questions 1 et 3
1- La situation démographique est préoccupante : l'ISF n'est que de 1,3 enfant/femme, l'espérance de vie n'est que de 67 ans, la mortalité augmente : suicides..., le solde naturel est négatif. L'état sanitaire est catastrophique. Cette population est renforcée par un solde migratoire positif : venues des ex pays de l'ex URSS.
3- La plupart des grandes entreprises d’Etat sont passées aux mains des oligarques (souvent issus de l’ancienne nomenklatura), créant une population de « nouveaux riches » et une classe moyenne qui s’occidentalise. A l’opposé, des « nouveaux pauvres », réduction cependant dans les années 2000 avec le rebond de l’économie russe (envolée des prix des matières premières)
4) La recherche d'une nouvelle place internationale
1991 : La disparition d'une super puissance
L'URSS était la seconde super puissance mondiale depuis 1945. Elle disposait d'Etats satellites à l'Est de l'Europe. Elle influençait certains mouvements politiques en Afrique et en Asie
De nouvelles relations avec les anciens pays satellites
Les anciens satellites se tournent vers : l'U.E., l'OTAN. La Russie a perdu de son influence.
La recherche d'une nouvelle place dans le monde.
La Russie appartient désormais au G8. Elle souhaite développer ses débouchés avec les pays du Pacifique. Mais rivalité politique avec le Japon. Volonté d'indépendance vis à vis des EU et de l'UE.
Conclusion : La Russie est en mutation. Elle demeure une grande puissance malgré les difficultés qu'elle traverse. Il s'agit de trouver une nouvelle place dans un monde lui même en évolution et notamment en Europe.
II- Un terrtioire immense mal maitrisé
Pb : Quels sont les atouts et les contraintes de l'immense territoire russe.
1) Le plus grand territoire monde
Un territoire immense
17 M km. O/E= 9000km. N/S=3000km. S'étend sur 2 continents : Europe et Asie. 9 jours de Transsibérien pour aller de Moscou à Vladivostok.
Un territoire marqué par le froid
Océan glacial arctique
Grande plaine russe
O
u
r
a
l
Plaines et plateaux de Sibérie
Hautes montagnes
Climats continentaux froids
Climats continentaux froids
Plus on avance vers l'Est plus les hivers sont rigoureux : 80% du territoire échappe à toute exploitation agricole.
Présence de merzlota (=sols gelés en permanence).
Le dégel (=raspoutitsa) n'est que superficiel.
Trois paysages végétaux
Toundra= mousses et lichens
Taïga=bouleaux et conifères.
Steppe=terres noires (tchernoziom)
Forêt= 60% de la superficie de la Russie.
Une population inégalement répartie
Des densités inégales
Densité de 9 hab/km.
78% pop/25% territoire 22% pop/75% territoire.
Fortes densités autour de Moscou.
La Russie apparaît comme un pays sous peuplé.
Une population nombreuse et multiethnique
150 M d'hab.
128 groupes ethniques.
Il existe une majorité slave : Russes= 82 %. Ukrainiens, Biélorusses : 4%.
Il existe des minorités non slaves : populations d'origine turque : Tatars, Bachkirs ; populations caucasiennes : Avars, Tchétchènes, Ossètes, Kalmouks ; populations esquimaux. La diversité ethnique est renforcée par celles des religions : orthodoxes majoritaires, islam, bouddhisme.
Un territoire mal maîtrisé
Un réseau urbain insuffisant
73 % de population urbaine. 13 villes millionnaires.
Les villes sont principalement situées dans la partie Ouest du pays. Le réseau est dominé par Moscou. Seule Saint-Pétersbourg peut concurrencer Moscou. En Sibérie : quelques villes le long du Transsibérien.
Des campagnes à revitaliser
Les campagnes ont souffert du système soviétique. Aujourd'hui se crée autour des villes un espace périurbain qui attire la population urbaine. Les campagnes plus éloignées retrouvent un rôle économique certain à la suite de la crise que connaissent les activités industrielles traditionnelles.
Un réseau de transport insuffisant
Les réseaux terrestres sont d'abord insuffisants :
En Russie, tous ont été organisés en étoile autour de Moscou.
En Sibérie : 2 liaison Ouest-Est : le Transsibérien, le Baïkanal, Amour, Magistral.
Les réseaux terrestres sont également vétustes. Le transport routier assure moins de 1% du trafic.
Les axes fluviaux sont peu pratiques : orientés Nord-Sud alors que les liaisons doivent se faire d'Est-Ouest ; pris dans les glaces 7 mois sur 12. La route maritime du Nord n'est ouverte que deux mois par an.
Seul le port de Mourmansk échappe à l'englacement hivernal.
Ports internationaux : Mer Baltique : Saint-Pétersbourg, Kaliningrad ; Mer du Japon : Vladivostok ; Mer Noire : Novorossiisk.
Des ressources naturelles nombreuses mais gaspillées
La Russie est autosuffisante dans de nombreux domaines : pétrole, bois, charbon, fer...
1er producteur mondial de gaz ; 2e d'électricité. ; 3e de charbon.
Elle possède de grandes réserves : 2 grandes zones la Sibérie, la péninsule de Koma et l'Oural (fer). Les matières premières sont transportées sur de longues distances. La nature a été maltraitée durant la période soviétique de manière parfois irrémédiable (=écocide).
Conclusion : Le territoire russe est immense et possède de fortes contraintes naturelles, notamment climatiques. Il est difficile de le mettre également en valeur.
Cet espace est actuellement en recomposition.
III- Les inégalités régionales russes
Une double opposition héritée de l'ex URSS centralisée : entre la Russie et la Sibérie ; entre Moscou et sa région et le reste du pays.
Pb : comment s'organisent les différents espaces russes ?
1) La Russie
Moscou : centre du pays
Capitale politique, économique et culturelle.
Agglomération de 12M d'hab. Ville de 8,9M d'hab.
1er centre industriel du pays. Industries diversifiées : électronique, chimie, construction mécanique, nombreux laboratoires... Présences de sièges de firmes étrangères. Bénéficie d'une md'o qualifiée.
70% du trafic aérien.
Seule ville concurrente : Saint-Pétersbourg (capitale de 1712 à 1918).
Un espace industrialisé
S'y trouve la majeure partie des industries russes.
¾ de la production industrielle russe. Les industries bénéficient des ouvertures maritimes sur la mer Noire et la Baltique. Moscou=1er centre industriel. Saint-Pétersbourg=2e centre.
Oural et Volga = régions d'industries lourdes : chimie, métallurgie..., régions de biens de consommation : automobiles... Ces régions sont actuellement en reconversion : biens d'équipement.
Le seul espace agricole du pays
2 principaux espaces agricoles : la zone des Terres noires (2/3 du blé, 9/10e du sucre et du tournesol) ; les régions agricoles du Nord-Ouest consacrées à la polyculture.
La SAU=13% du territoire russe.
2) La Sibérie
Une périphérie marginale
La Sibérie a été exploitée à partir de fronts pionniers.
Caractère ponctuel de l'urbanisation et de l'industrialisation.
Ex : ville de Ourengoï qui apparaît comme un lieu de travail et de richesses.
=ville créée pour l'exploitation du gaz à 80 km au Sud du cercle polaire.
Espace toujours à l'écart du centre. Il se tournerait aujourd'hui vers la Chine ou le Japon pour assurer son développement économique.
Une mise en valeur différenciée
Nord : matières premières
Sud : agriculture, industries lourdes, voies de circulation...
Le Nord apparaît en grande crise : chutes des productions, départs des populations.
Au Sud : seule Novossibirsk apparaît comme un pôle. Les zones industrielles sont en perdition.
Actuellement les projets de mise en valeur de la Sibérie sont arrêtés faute de moyens financiers.
Une ressource de matières premières
Sibérie= 70% du pétrole, 80% du charbon, 90% du gaz de Russie.
Les grands barrages fournissent l'hydroélectricité .
Conclusion : Deux grandes oppositions. L'enjeu est de remédier à ces déséquilibres spatiaux. Cela nécessite un redéploiement des activités et des voies de circulation.
Cela nécessite de lourds investissements. On peut se demander si la Russie en a actuellement les moyens.
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